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Les questions-réponses infra sont générées à partir du groupe sur WhatsApp VULGARISATION LITURGIQUE ET DOCTRINALE. Bonne et fructueuse lecture à tous!
Le 4 février 2023,
Pourquoi le missel romain a limité les tropes dans la litanie Kyrie?
Réponse à la question :
Les tropes sont limités pour éviter les dérives théologiques dans la demande du pardon dans la prière liturgique ; mais aussi pour fixer les formes. Par exemple dans la demande du pardon dans la messe il n’y a pas d’aveu ou de confession des fautes. Or beaucoup de faux Kyrie tombent dans ce travers d’énumérer des péchés dans un Kyrie. Ce qui provoque une confusion entre le sacrement de pénitence et le Kyrie.
Qu’est-ce qu’un trope en langage liturgique ?
Le trope est une sorte de verset biblique ou non biblique qu’on insère dans une stance, une litanie ou dans un hymne (au masculin ici) pour servir de support ou de répétition.
Il est né au 12eme siècle comme un complément de la Séquence. Je reviendrai sur ce dernier mot. Les tropes supprimés avec le Pape Pie V, subsistent dans les Séquences et le missel en garde quelques uns lorsque confiteor et Kyrie sont unis dans un seul mouvement. Par exemple quand le prêtre dit: Seigneur Jesus envoyé par le Père pour guérir et sauver tous les humains…. Ce petit texte est un trope. C’est l’autorité liturgique qui compose le trope et non un compositeur pour éviter des contresens de style et de théologie.
C’est ce désordre qui nous a valu tant de faux Kyrie en Haïti.
<<Auparavant nos compositeurs d’hymnes et chants étaient des théologiens…ex. Mgr Colimon. Ils connaissaient aussi bien la littérature, la musique que le créole et le français . Mais depuis…c’est la démocratie du compas direct…et du parler n’importe comment…>>
La remarque est judicieuse. Comme je suis en train d’écrire un livre sur la matière, je peux livrer certains éléments formels.
Le tambour fut introduit dans l’église en Haïti en 1959 à la cathédrale de PauP après une grosse lutte car cet instrument de musique fut assimilé au vaudou et au diable. Avec le concile Vatican II et avec l’inculturation, lEglise devient plus ouverte.
Après le concile on a fondé une revue dénommée Église D’Haiti en 1967 et c’était des prêtres qui écrivaient dans cette revue où l’on publiait aussi les chants composés en créole. Les compositeurs étaient P. Claude Souffrant; P. Joseph Augustin et plus tard P. Frantz Colimon. Leur souci fut de traduire les textes du concile pour et dans l’église locale et d’accompagner le peuple de Dieu. La hiérarchie pouvait aussi contrôler la production de ces chants. Cependant depuis la fin des des années 1970 il y eut moitié prêtres à faire le même travail et la revue a cessé de paraître aussi. Mais les événements ne sont pas liés. Ainsi on eut deux problèmes qui n’ont pas été résolus. 1) le contrôle ecclésiastique qui a disparu ; 2) des personnes non compétentes en musique sacrée et en liturgie qui composent des chants et qui les introduisent sans façon dans les célébrations.
Pourquoi lors des funérailles d’un prêtre le célébrant porte toujours le blanc mais rarement pour les autres personnes ?
La couleur des funérailles était le noir. Mais avec la réforme liturgique cette couleur liturgique a été jugée trop lugubre et peu théologique. On n’a plus de noir. Selon le cas il est remplacé par le violent (et non le mauve) ou le blanc. Pour n’importe quelle célébration de funérailles le célébrant peut porter le blanc ou le violet. Au Canada et aux USA on porte systole blanc, couleur de la résurrection. Ici en Haïti selon une coutume on porte le blanc pour les funérailles des membres du clergé et pour les religieux et religieuses; et le violet pour les autres personnes. Cependant si la famille d’un défunt le souhaite, elle peut solliciter du célébrant le port du blanc pour la célébration. Car toutes les célébrations de l’église sont plantées dans la résurrection de Jésus Christ.
La durée des messes dominicales durent parfois 2h de temps les choristes chantent trop de couplets dans le Kyrie et dans des chants ! Est-ce que la liturgie permet ça ? Combien de temps doit durer une messe?
Cette question est plus difficile car au préalable on doit savoir de quelle messe on parle. Il y en a de 3 sortes: messe lue, messe avec chants et messe chantée ou solennelle. À côté de cela il faut de la messe avec ou sans concours de peuple c’est-à-dire avec grande assistance.
La messe lue peut durer 25 mn sur semaine. La messe avec chants sur semaine 35 à 40 mn.
La messe solennelle qui suppose l’orgue et/ou d’autres instruments de musique peut durer 75 à 90 mn sans introduire un autre sacrement à l’intérieur comme baptême, confirmation ou ordination.
Existe t-il de faux kyrie ?
En effet, dès que dans un Kyrie il y a énumération de péchés. Par exemple, pour notre peu de foi , ou peu d’amour etc. La confusion devient double. D’abord entre confiteor et Kyrie et ensuite le Kyrie et le sacrement de la réconciliation.
Pourquoi autrefois après la consécration nous disons nous proclamons ta mort maintenant cela change?
Maintenant nous disons :<<nous annonçons ta mort Seigneur Jésus, nous proclamons ta résurrection nous attendons ta venue dans la Gloire.
Voici le point quand nous disions nous proclamons ta mort Seigneur Jesus nous assimilions cette mort à une bonne nouvelle car à la messe c’est l’Évangile que nous proclamons. Mais le terme proclamer était employé à cause du fruit même de la mort de Jésus Christ qui est la résurrection. Dans les quatre formes d’anamnèse dans la messe il y en a une où le prêtre dit: proclamons le mystère de la foi. Alors on a mis un peu plus d’ordre dans ce cri après la consécration. J’y reviendrai si nécessaire. Nous sommes des humains, ce que nous ne voyons pas hier nous pouvons le voir aujourd’hui ou demain. C’est la nature humaine.
Quand a-t-on introduit les mimes lors des messes solennelles ?
Cette question n’a pas de réponse mais une explication. Cependant il y a des éléments dignes d’intérêt dans mon dernier livre: Eucharistie Splendeur et Joie à la section de l’offertoire.
J’ajoute la messe n’est pas du théâtre c’est pourquoi on a interdit de mimer l’Evangile. Les mimes sont admis dans les para liturgies. On peut dialoguer le texte de l’Evangile et non le mimer.
J’attire l’attention sur la différence entre mime et danse. Celle-ci est admise mais sobriété. Je ne parle pas de chorégraphie à l’intérieur de la messe. Ce serait encore du théâtre alors qu’il s’agit de célébration du plus grand mystère de la foi.
Le 5 février 2023,
Les applaudissements au cours des messes sont-ils aptes?
Pour la question des applaudissements saint Jean Chrysostome et saint Augustin (les deux fin du 4ème et début du 5ème siècle ) en parlaient parce l’assemblée a Constantinople, à Milan où en Afrique manifestait son approbation dans des applaudissements. Donc cela vient de loin. On a souvent tenté d’interdire cela sans succès. Je me rappelle que j’étais dans une concelebration à la basilique Saint Pierre à Rome, au moment où le pape François entrait spontanément l’assemblée applaudissait. On a dû demander aux gens de se contenir.
Comme c’est une émotion un peu collective on aura du mal à s’en défaire. C’est dans chaque communiqué de foi que l’effort doit se faire pour limiter les dérives. Car ce ne sont pas les applaudissements qui font problème mais les dérives. Par exemple on pourrait indiquer quand cela peut intervenir dans la célébration comme pour un anniversaire ou des remerciements. C’est comme une éducation au goût. Cela prend du temps.
Qu’est-ce qu’on peut avoir sur l’autel? Autrement dit qu’est-ce qui est?
L’autel est vide jusqu’à l’offertoire à moins qu’on y apportait l’évangéliaire en procession au début de la célébration. Sinon des cierges y sont déposés ou avant le début de la célébration ou à l’offertoire. Le plus simple est que l’autel a simplement le crucifix d’autel. Pour décoration on dépose les fleurs au pied de l’autel ou ailleurs.
Rester assis pour le magnificat autre fois toute l’assemblée se mettait debout qu’en pensez-vous Mrg Aris?
Au cours de la messe le missel précise quand on est debout, assis ou à genoux. Le magnificat étant un morceau de l’évangile, on a tendance à se mettre debout pour cela. Par exemple dans la liturgie des Heures, aux vêpres on se met debout pour le magnificat. S’il s’agit d’un chant c’est autre chose.
Pourquoi ne pas nous mettre debout à l’offertoire?
Comme déjà précisé il est dit à chaque moment de la messe les postures ou attitudes corporelles à avoir. Don. On suit le missel romain tout simplement. Si vous voyez des particularités dans d’autres pays il faut l’imputer ou aux normes particulières que cette église locale peut ou au rite dans lequel on célèbre. En Haïti nous célébrons avec le missel Romain et nous n’avons pas de normes particulières.
L’offertoire est remplacé par le pape Paul VI par l’expression <préparation des dons>. Et l’offertoire qui se fait en silence est souvent meublé d’un chant qui a pris le nom de chant d’offertoire. Mais il faut savoir que l’offertoire est un acte silencieux au cours duquel le prêtre s’offre en oblation au Seigneur ; ensuite il fait la même chose pour l’assemblée de sorte que et le prêtre qui préside et l’assemblée deviennent ensemble offrande au Père. À remarquer qu’on n’est pas encore dans la prière eucharistique.
La préparation des dons est précédée de la procession des offrandes. On pourra revenir sur ce dernier point. Alors on se met debout au moment d’entrer dans la prière eucharistique avec la préface. C’est pourquoi on n’est pas debout avant.
Il n’y a pas d’élévation à ce moment-là mais présentation. À la consécration, il s’agit plutôt de monstration. L’élévation se fait avec la doxologie concluant la prière eucharistique. Cette doxologie commence avec les mots: par Lui, avec Lui et en Lui…
Le 6 février 2023,
D’où vient la nuance entre immixion et commixion?
La nuance entre le deux mots vient du préfixe différent pour meme verbe latin miscere=mélanger. Comme on sait in en latin est à la fois intégratif et privatif. Ensuite le verbe français immiscer a glissé jusque dans une signification négative de s’occuper des choses des autres, c’est à dire de ce qui ne nous regarde pas.
Tandis que le terme commixtion avec le préfixe cum=avec parle d’une intimité non forcée qui rappelle l’incarnation. Comme le sang dans le corps humain; corps et sang font la personne.
Parlons-nous un peu de L’Esprit-Saint dans l’eglise catholique en general? Il parait qu’on adresse le role du Pere et du Fils, mais L’Esprit-Saint de Dieu qui était depuis le commencement et qui a été donné à nous à la naissance, et renouvelé au baptême et à la confirmation est absent dans notre enseignement et célébration d’une manière intense.
On ne va pas parler de l’Esprit Saint en général dans l’Eglise catholique. Cela nous éloignerait trop de la liturgie pour entrer dans le dogme pur. La liturgie fait de préférence l’application des dogmes dans la célébration selon l’adage latin lex orandi lex credendi. J’ajoute que dans le credo proclamé chaque dimanche l’Esprit Saint reçoit la même adoration que le Père et le Fils. Mais surtout qu’au moment de la consécration dans la messe c’est l’Esprit Saint qui vient opérer la transformation du pain et du vin en corps et sang de notre Seigneur. Ce moment s’appelle épiclèse. Et dans la messe il y a deux épiclèses. Une sur les espèces et une sur l’assemblée.
En parlant des funérailles, mes questions sont en rapport avec les Canons 1183-1185 du Code de Droit Canonique (1999) et sur les considérations pastorales :
1) Quels sont les critères concrets permettant d’identifier les hérétiques et les schismatiques notoires ? (Canon 1184)
Comment, ensuite, constater si la personne a incinéré son corps pour des raisons contraires à la foi chrétienne ?
Et pareille question pour le numéro 3, des pécheurs manifestes( scandale public des fidèles)?
2) Le Canon 1185 répond à des questions souvent posées et reposées sans réponse.
Effectivement, * »Toute messe d’obsèques doit être aussi refusée à la personne exclue des funérailles ecclésiastiques. »* Je me demande s’il n’y aura aucune considération théologico-pastorale après l’enterrement ?
- a) Après la mort, la conversion est impossible. On ne devrait point chanter une Messe Requiem pour le repos de son âme.(Cohérence de justice).
- b) En tenant compte des livres des Maccabées et surtout sur la Miséricorde de Dieu, est-ce que cet empêchement du Canon 1185 demeure après l’enterrement des défunts dont les funérailles étaient refusées ? ( Grâce).
*N-B:* -Il arrive que des funérailles scandaleuses sont chantées sur celles étant moins graves.
-À ne plus répéter: l’absence d’une carte Paroissiale peut être une cause de refus des funérailles d’un baptisé pourtant un ami, un officiel, un membre de sa famille (hérétique, Apostat…) jouit malgré les scandales les funérailles chantées avec ou sans Messe.
(QUI et QUI: Célébrant et défunt?).
Critères concrets d’identifier hérétiques et schismatiques.
Réponse : autrefois c’était dans le synode et les conciles quand une prédication non orthodoxe faisait du remou. C’est même l’origine de ce deux institutions à savoir synode et concile. Donc c’était la prédication et l’enseignement d’une doctrine fausse qui était le critère parce que c’était public et cela troublait un grand nombre de fidèles. Aujourd’hui c’est le DDF(dicastère pour la doctrine de la Foi) sur signalement de l’évêque diocésain ou du Modérateur suprême d’un Institut de vie consacrée, qui établit cette notoriété. Alors cela peut avoir des degrés.
Pour célébrer des funérailles ou ne pas les célébrer dans les cas qui regardent notre Église locale, c’est le jugement du curé et/ou le scandale qui peut être causé qui sont les guides déterminer les critères. Par exemple quelqu’un qui a appartenu à une secte qui a pris l’église en haine ou bien qui a publiquement quitté l’Eglise. Cela est assez pour juger et décider.
Pour l’incinération ce sont les éléments de la première réponse qui peut aider. Sinon on ne peut pas avoir cette certitude. Alors le curé applique le principe de l’ecclésia supplet bien connu dans la hiérarchie.
Pour les pêcheurs manifestent, il faut se reporter aux évangiles où cette identification ne laissait aucun doute pour Jésus et son auditoire ou ses interlocuteurs. Par exemple un collecteur d’impôt ou une prostituée. L’église allait utiliser ces critères pour l’admission au catéchumènat à partir du 3ème siècle.
Pour les considérations à propos du canon 1185, toutes tes remarques cher confrère portent et valent.
On fait les considérations théologiques ou/et pastorales quand la norme n’est pas explicite ou claire. À ce moment peut intervenir le jugement prudent du prêtre. Dans le cas contraire son jugement intervient seulement dans l’application et non dans l’interprétation de la norme. Cette différence est d’une grande importance pour la fidélité à l’église. Ainsi par l’emploi de l’expression funérailles ecclésiastiques l’église entend déjà résoudre les problèmes qui se posent ou pourraient se poser car le droit est tourné vers l’avenir et non vers le passé.
La partie b) de ta question est plus que pertinente. Mais il y a une différence entre le jugement de l’église et le dernier jugement. On peut refuser un honneur à quelqu’un et non une grâce ou du secours. C’est très différent.
À nous pasteurs d’être cohérents comme tu le soulignes avec à propos pour ne pas glisser les considérations humaines et pécuniaires dans les mystères de la foi.
Que pensez-vous des catholiques qui se contentent du Kyrie dans la messe pour demander pardon à Dieu pour leurs fautes et qui ignorent ou oublient le chemin de confession à un Prêtre ?
Nous avons déjà établi la différence entre le sacrement de la réconciliation où le prêtre donne l’absolution et le confiteor dans la messe où il y aussi une absolution non sacramentelle. Si nous écartons l’ignorance que le fidèle et le pasteur peuvent vaincre ensemble, il reste la conscience. Alors voici ma question : comment le fidèle laïc reçoit l’enseignement de son pasteur aujourd’hui ? A-t-il conscience que Dieu lui-même lui parle à travers la parole des pasteurs D’âme? La solution est une meilleure formation de la conscience. Une catéchèse doctrinale et eucharistique peut grandement y aider. Au bout du compte chacun paraîtra devant Dieu et TOUT SEUL.
Alors s’il est besoin que je revienne sur les trois éléments de la démarche pénitentielle dans l’eucharistie, je le ferai pour continuer à nous éloigner de l’ignorance.
Le 7 février 2023,
Lecture des évangiles en créole et en français
Il y a deux aspects différents. D’abord la traduction du texte sacré pour utilisation liturgique et ensuite la composition des chants liturgiques pour les sacrements et sacramentaux. Nous considérons ces deux aspects à l’intérieur de l’église locale d’Haïti.
Pour le premier aspect jusqu’à présent l’église catholiques en ne dispose pas de bible liturgique.
Bible liturgique signifie traduction biblique faite pour être utilisée dans la liturgie avec les coupures pédagogiques sans autre considération.
On pourrait procéder par compilation à partir des travaux de Mgr Colimon et de Mgr Paulo. Ce dernier nous a permis d’avoir le Nouveau Testament et les Psaumes pour l’usage catholique.
Revoir l’ensemble des textes en utilisation dans la liturgie pour être aux normes avec l’église universelle n’est pas un petit travail. Mais il n’a pas encore été fait.
Pour faire une traduction autorisée pouvant recevoir l’approbation et aujourd’hui la reconnaissance depuis la publication de Magnum Principium du Pape François, il nous faut organiser le conditionnement technique et scientifique. Les efforts actuellement tendent surtout vers le missel romain en créole jusqu’à présent non disponible sinon dans la version totalement non adaptée faite par Mgr Colimon en 1982 et qui a été approuvée ad experimentum. Ad experimentum a un temps de validité canonique. Après cela c’est désuet.
Il y a un autre problème dans le premier aspect, c’est comment avoir des livres liturgiques disponibles dans l’église catholique? Les moyens que nous avons eus dans le passé ne sont plus disponibles et en plus nous n’avons jamais priorisé le créole dans la liturgie. Tout cela mérite d’être étudié par des spécialistes.
Concernant le 2ème aspect :
Composer un chant en est un et en composer pour être utilisé pour tous les sacrements et dans toute autre célébration, en est un autre. Nous n’avons pas choisi cela depuis le début et voilà ce qui nous est arrivé avec le livre intitulé <<NAP REGLE TOUT BAGAY AN CHANTAN>>. Ce n’est jamais devenu un répertoire de chants pour l’église.
Maintenant il s’agit d’abord d’arrêter l’hémorragie et ensuite de prendre les mesures des chants liturgiques et non seulement des chants para liturgiques qui sont les plus nombreux aujourd’hui.
On a déjà souligné en quels termes ce problème est posé. C’est comme une planche à fabriquer de la fausse monnaie si le moule n’est pas cassé on en aura toujours quoiqu’on fasse.
Presque en marge de cela on a aussi souligné l’absence totale des musiciens sacrés. Car qui dit musique sacrée doit aussi dire musiciens sacrés. C’est une race qui n’a jamais existé techniquement dans l’église locale d’Haïti. Voilà pourquoi nous avons amalgame et confusion des genres. Ce qui fait plus de mal que de bien. D’où le mélange entre animation liturgique et célébration liturgique. C’est que l’église d’Haïti est à l’intérieur du pays d’Haïti. Et cela dit tout.
Je n’aborde pas l’aspect de l’inculturation qui est aussi présent dans la préoccupation de Gary. Mais nous comprenons assez que c’est ensemble que nous pouvons construire les solutions. Allons y ensemble même si la route paraît si longue.
N’oublions pas la question de l’art sacré car les deux aspects dans la préoccupation baignent aussi dans l’art sacré. Ordinairement la commission liturgique est toujours couplée à celle de l’art sacrée. Même si dans beaucoup d’autres Églises locales elles sont séparées. On peut le faire si on a les ressources pour cela.
Pourquoi l’Eglise ne nous habitue pas avec la prière des Laudes, la prière des complies et tant d’autres ?
L’office divin ou la liturgie des heures ou encore le bréviaire est une obligation morale pour le clergé et les religieux et religieuses. C’est à la fois une prière de sanctification personnelle et celle de toute l’église. On ne prie jamais pour soi mais en Église et avec l’église pour le salut du monde. C’est le Seigneur qui oriente la finalité de la prière qui lui est adressée.
Bientôt RadioTele Soleil mettra à la disposition du peuple l’office divin.
Il y a 7 heures dites heures canoniales dans cet office. Je les énumère rapidement: matines (office des lectures); Laudes; Tierce; Sexte; None; Vêpres ; Complies. Chacune de ces prières corespondent a une heure de la journée. Elles sont divisées en grandes et petites heures.
Est-il permis de célébrer la solennité des saints lors des messes dominicales ?
Cette question est une translation c’est-à-dire le fait de transférer à un autre jour la célébration prévue au jour d’incidence.
Il y a 4 degrés de célébrations dans l’église : solennité ; fête ; mémoire obligatoire et enfin mémoire facultative. Parmi les solennités il y en a qui ont des octaves. Les deux plus grandes solennités c’est Pâques et et la Nativité. Toute solennité a aussi un vigile. Le principe est qu’une solennité avec octave n’est pas déplaçable. Non plus une solennité se rapportant à Notre Seigneur Jésus Christ. La solennité commande les autres célébrations à savoir fête et mémoires.
On pourra lire ce qui se rapporte au Calendrier liturgique et à la spiritualité qui s’y rattache.
Quelle est la nuance entre homélie et sermon ?
Le prêtre à l’autel dans une célébration peut avoir cinq types d’intervention : homélie, sermon, allocution, discours circonstanciel et prêche. De ces 5 l’homélie est le plus courant. On le définit comme un entretien familier. Le sermon a un caractère plus pompeux et solennel. Il porte sur un point de doctrine et peut avoir une finale consacrée à l’exhortation. Par exemple pour l’Assomption on peut avoir un sermon. C’est presque une démonstration que l’on fait. Mais on doit rarement faire un sermon le dimanche ou aux messes quotidiennes. Les messes quotidiennes sont propres aux catéchèses.
Comme le pape François le dit souvent l’homélie n’est pas un cours. On peut avoir à expliquer un passage de l’Écriture rapidement dans une homélie mais cela ne doit pas faire durer davantage cette intervention. Ce serait même un preuve qu’on a mal préparé son homélie. Si nécessaire on peut avoir un cours biblique pour la communauté.
Peut-on utiliser la bible dans la messe ?
.Il y a deux instances à décider si un livre est utilisable dans la liturgie : 1) le dicastère pour le culte divin et la discipline des sacrements ; 2) une conférence épiscopale. Je clarifie: si quelqu’un a de l’argent et fait reproduire un lectionnaire de textes liturgiques déjà approuvés. Si l’une des deux instances que je viens d’énumérer n’approuve pas cette nouvelle impression, le livre n’est pas liturgique. Ainsi ce n’est pas le texte en premier mais l’autorité qui le présente qui fait qu’il est livre liturgique.
Ensuite n’oubliez pas que l’église établit la bible liturgique qui est un peu différente de la bible ordinairement par les découpages faits dans le texte et par la traduction aussi. Mais la bible liturgique ne monte pas à l’ambon.
Les trois livres liturgiques où se trouve le texte sacré sont : le lectionnaire; l’évangéliaire et le graduel. Mais en principe le lectionnaire contient les deux autres.
Les cierges sur l’autel
D’abord pour les cierges sur l’autel. Ils ont deux fonctions : symboliser le Christ Jésus lumière du monde et aussi comme discrète décoration. Soit di let en passant une décoration trop voyante ne convient pas à la sobriété des lieux sacrés.
Pour le nombre de cierges cela dépend de la dimension de l’autel. On peut avoir un seul comme le cierge pascal ou un, deux…. de chaque côté. Mais les cierges doivent être beaux et sobres. Je ne remonte même pas au chandelier juif. Ni n’aborde la question d’un autre lieu où les cierges pourraient être déposés.
Mystère de la rédemption et mystère de la révélation
Cela appartient à un autre registre que la liturgie. Cela peut être de la dogmatique ou de la l’histoire des dogmes. La liturgie est le déploiement du mystère dans une célébration où les mystères de la rédemption et la Révélation sont à l’œuvre. Je n’en dis pas plus.
Le titre de Monseigneur
Le titre de Monseigneur est commun et féodal. Il n’est pas d’abord ecclésial et c’est par emprunt qu’il est utilisé dans l’église.
Selon l’ancien testament il a des seigneurs mais le Dieu est seigneur des seigneurs. L’ancien testament emploie surtout le terme Baal qui signifie la même chose.
En grec le mot kyrios va glisser pour être applicable uniquement à Dieu dans le nouveau testament. Je n’en dis pas plus.
Maintenant voyons l’aspect d’utilisation moderne Monseigneur comme titre est applicable dans les cours européennes : princes et autres dignitaires sont appelés monseigneur qui s’écrit en un seul mot comme madame et monsieur alors qu’il s’agit du mot dame, sieur précédé du possessif. Donc ce titre et bien d’autres ne sont pas exclusifs à l’église. Au contraire elle les a empruntés.
Pour la décision du pape François elle concerne non les administrations diocésaines mais la curie romaine et les jeunes clercs qui entraient à la curie et qui avait automatiquement le titre même à moins que 30 ans.
Mais le protosyncelle demeure bel et bien selon les traditions des diocèses dans le monde.
J’ai traité un peu du titre de Monseigneur dans mon livre: Chibly Langlois, Cardinal Haïtien pour l’église.
Les étapes de la démarche pénitentielle.
Les trois étapes de la démarche pénitentielle sont
1)Préparation pénitentielle
2)confiteor avec indulgentiam
3) Kyrie.
À noter que le prêtre selon le missel romain peut combiner 2 et 3 mais jamais les 3. Il y en a qui omettent le 2 et le remplacent par le 3. Le missel ne le permet pas non plus.
Ainsi le chant du Kyrie ne peut remplacer ni l’examen de conscience ni le confiteor. Soyez-y attentifs. Si en préparant la messe vous avez un Kyrie comme chant qui combine 2 et 3, par précaution il faut voir avec le prêtre pour éviter un doublet qui peut gâter le début de la célébration.
À noter encore une différence entre démarche pénitentielle et préparation pénitentielle.
Quand le prêtre peut-il omettre ou laisser tomber la démarche pénitentielle ?
La démarche pénitentielle est de omise quand elle a été remplacée par un sacramental ou une para-liturgie dans la même célébration. Par la procession est un sacramental qui donne l’esprit de pèlerin et de pénitence. Si elle a lieu avant le début de la messe on omet la démarche pénitentielle. Exemple Corpus Christi ou Fête-Dieu.
Il y a une différence entre omission et remplacement. L’aspersion avec de l’eau bénite au début de la messe est un rite qui contient toute la démarche pénitentielle. Dans ce cas il n’y a pas omission mais remplacement. D’ailleurs dans le missel romain c’est la 4ème forme de la démarche pénitentielle qui contient son propre indulgentiam. L’aspersion ici rappelle la purification baptismale.
Pour le mercredi des cendres c’est différent. Il ne s’agit pas d’omission ou de remplacement mais d’une eucharistie qui est en soi une célébration pénitentielle. Voilà pourquoi le rite des ne prends pas place au début mais au cœur de la célébration. Toute la liturgie de la Parole étant la démarche pénitentielle conclue par les cendres comme Indulgentiam.
Variation du Notre Père
Pour le Notre Père il varie un peu à chaque fois qu’il y a une nouvelle traduction du missel en français. Comme on utilise la bible liturgique pour la traduction des textes du lectionnaire. On y a tiré le Pater aussi. Et la langue française comme toute autre évolue , on adapte de temps en temps afin de ne pas être dépassé. Cependant le dernier changement intervenu dans le Pater est dû à une nouvelle traduction de la bible en français. C’est pourquoi Rome ou le Vatican avait autorisé le changement dans le Pater.
Du <ne nous soumets pas à la tentation > on est passé à <ne nous laisse pas entrer en tentation >. J’avais fait plusieurs émissions sur Radio Soleil tout le processus qui a pris près de 20 ans avant que le changement soit admis dans le texte du Pater à la messe.
Qu’est-ce que le Gloria ?
Le Gloria est une hymne à chanter ou à réciter par tous sans insertion de refrain.
Il magnifie tour à tour le:“ le Seigneur Dieu, Roi du ciel, Dieu le Père tout-puissant », le Seigneur, Fils Unique, Jésus-Christ, Agneau de Dieu, le Fils du Père », « avec le Saint-Espeit dans la gloire de Dieu le Père».
Appelé cantique des anges le gloria est chanté ou récité durant la première partie de la messe le dimanche ( sauf pendant le temps de l’Avent et le Carême).
Le mot hymne est du masculin mais l’église l’emploie toujours au féminin. À noter que ce n’est pas un chant mais une hymne chantée.
Pourquoi le Gloria n’est pas utilisé en Avent et en Carême ?
J’ai répondu longuement à cette question dans mon dernier livre. Mais en simplifiant j’ajoute.
La suppression du Gloria pendant ces deux temps vient de son utilisation historique. Le gloria fut longtemps réservé au pape puis aux évêques et enfin aux prêtres le jour de leur ordination ou le jour de Pâques. Mais peu à peu le peuple de s’en est emparé. Et comme le Gloria était réservé aux jours de joie, dont Pâques, avec le temps on a fini ne plus l’utiliser au temps où l’on attend une grande joie. Or en Avent et Carême on attend la grande joie de la Nativité et de la resurrection. Avec le temps la coutume devient loi.
Pupitre et ambon.
Dans l’église il y a en principe 4 meubles pour la parole : Ambon, Lutrin, Chaire et Pupitre. Parmi eux se distingue l’ambon qui est le pendant de l’autel. C’est pourquoi on parle des deux tables celle de la Parole et celle de l’eucharistie.
Les trois autres meubles se sont imposés par besoin: la chaire est au beau milieu de l’église pour que lè prédicateur soit mieux et surtout entendu de l’assemblée car au Moyen âge on n’avait pas de système de son.
Le lutrin est pour les lectures, c’est de là que vient le mot; le pulpitum est fait pour recevoir un livre: le missel. Voilà pour faire court.
La question de la place de l’ambon n’est pas tranchée. D’ailleurs il y avait deux ambons au Moyen âge. On peut l’avoir ou à gauche où à droite du célébrant. S’il est à gauche du célébrant il est à droite de l’assemblée dans la nef. Dans ce cas on l’explique par le passage de l’évangile du juif aux païens.
Une fois la place de ambon est faite il est facile de comprendre la place pour les autres meubles.
Au moment de la consécration, le missel se trouve sur la chaire, ça ne pose pas de problèmes Mgr ?
La chaire est le lieu de la prédication tout simplement. Le missel ne va pas à l’ambon ni sur la chaire. Il est posé sur le pupitre et/ou sur le l’autel. De même que le lectionnaire ne monte jamais à l’autel.
Peut-il y avoir de Gloria lors des fêtes d’une chorale ou d’un autre groupe au temps de Carême ?
Cette question a été répondue hier avec précision. Relisez les réponses.
J’ajoute pour une fête de chorales ou un anniversaire si cela tombe un dimanche en dehors de l’Avent et du Carême, on va chanter le Gloria. Mais la fête d’un groupe, d’une personne ne peut devenir une fête liturgique. On ne le fait pour personne dans l’église. C’est pour éviter que l’église soit une affaire de particuliers.
Autrefois pour commencer pour la célébration,le célébrant faisait une prière qu’on appelait/Prière au bas de l’autel,cela a disparu .
Petite lumière
J’ai traité de cette question dans mon dernier livre. Normalement la messe commence à la sacristie par la préparation personnelle du célébrant et finit à la sacristie par l’action de grâce. Tout cela est étudié dans mon livre. Cependant avant la réforme liturgique la préparation commencée à la sacristie continuait au pied de autel avec le confiteor du prêtre qui était un différent du confiteor de l’assemblée. C’était ces prières que le prêtre disait avant de monter à l’autel.
Que pensez-vous de ceux qui disent et écrivent *Jezikris*? Ici, on ne fait que conserver la racine du mot « Christ »/ Kris. *Lwanj pou Kris la nan Legliz*.
Le point sur l’orthographe et la traduction du mot composé Jésus-Christ ne touche pas directement la liturgie mais la grammaire et la linguistique. Pour les traductions des livres liturgiques c’est un domaine technique traité par la construction dogmatique du concile Vatican II: Sacrosanctum Concilium et par la pape François dans un motu proprio titré Magnum principium.
Qui ou quoi ouvre la célébration de la messe?
Alors pour les précisions sur la question, la réponse la plus simple est: cela dépend de quelle eucharistie on célèbre et il y a au moins trois interventions qui ont souligné cela. Merci. C’est très perspicace.
Il y a une différence entre débuter/commencer la messe et ouvrir la célébration.
Je précise : après la réponse simple donnée on peut ouvrir la célébration soit avec le chant d’entrée ou d’ouverture , soit avec l’antienne d’ouverture, soit par le commentaire d’entrée, soit avec le signe de la croix.
J’ai déjà souligné que la célébration commence et finit à la SACRISTIE, donc l’ouverture est un autre acte que débuter ou commencer. Je n’en dis pas plus.
Le célébrant principal se dit par rapport aux concélébrants. Autrefois on utilisait ces termes pour ceux qui ont le caractère sacerdotal. C’est ou ce fut pourquoi les autres ministres dans la célébration n’étaient pas considérés comme des concélébrants. On voulait éviter la dérive qu’on trouve dans d’autres confessions chrétiennes à savoir que le sacrement de l’ordre n’établît aucune différence entre les baptisés.
Avec la théologie du peuple de Dieu comme peuple sacerdotal depuis le début du mouvement liturgique ,soit dans les années 1940-1950, on commença par affirmer que toute l’assemblée porte l’action liturgique mais chacun en ce qui le concerne ET CELA SEULEMENT. C’est pourquoi certains ont souvent soutenu que tous sont concélébrants mais en rigueur de terme c’est réservé à ceux qui le caractère sacerdotal.
Pourquoi désigne-t-on le Corps du Christ sous le terme d’Agneau?
<<Avant Jésus-Christ, on sacrifiait un agneau sans défaut en reparation des péchés mais quand Jesus est venu , lui qui était sans péchés , il a pris sur lui nos péchés dans le cadre d’une nouvelle alliance. C’est en ce sens qu’on n’utilise plus le sang des animaux, mais plutôt celui de Jésus-Christ, l’agneau de Dieu. C’est pourquoi on parle de sacrifice de la messe.>>
La réponse donnée à cette question est correcte de mon point de vue. La référence principale sur la matière se trouve dans le livre du prophète Isaie, ce qu’on appelle le deutero-Isaie commençant au chapitre 40 jusqu’au chapitre 55. Je laisse de côté la référence au bouc émissaire.
Qu’est-ce que le graduel ?
<<Le graduel désigne initialement le répons graduel, pièce de chant grégorien du propre de la messe, chanté à la suite de la première lecture (remplacée par un psaume dans la liturgie romaine actuelle).>>
<<Je supporte cette réponse car c’est le psaume ou « repons ».
Une question entre autres: la séquence entre l’évangile et l’épître est il consideré comme tel?
Merci de répondre.>>
Les réponses données, cherchées ou trouvées sont assez bien mais assez bonnes.
Je précise: le graduel est d’abord un livre liturgique utilisé à la célébration de la Parole.
Les explications données sur la provenance du nom du livre sont bonnes. En effet le meuble sur lequel on montait et monte contient des degrés. Tout comme l’autel à des degrés comme table de l’eucharistie, l’ambon a des degrés comme table de la Parole.
Alors retenez bien que le graduel est d’abord un livre liturgique avant tout autre chose. Je n’en dis pas plus pour l’instant.
Une question entre autres: la séquence entre l’évangile et l’épître est il consideré comme tel?
Merci de répondre
La question est importante mais ce n’est pas une mais un questionnaire car il faudrait répondre à au moins 4 questions pour une réponse satisfaisante.
Par exemple qu’est-ce que l’épître ? Pourquoi on n’utilise plus de la même le terme épître dans la célébration de la Parole? Pourquoi on parlait de ou on identifiait le côté de l’épître. En fait la réponse nous enverrait dans l’histoire et l’évolution de la célébration de la Parole jusqu’à la dernière décision du pape François de consacrer un dimanche à la célébration de la Parole.
Alors patience, nous ferons cette histoire ensemble graduellement et avec un souci pédagogique.
Je commence par dire cependant que la Séquence est une pièce liturgique qui est liée au jubilus de l alléluia. Juste pour aiguiser votre appétit. D’ici quelques soit avec les questions, soit avec les réponses on arrivera aux Séquences.
Mgr, pourquoi en certaines communautés ecclésiales, on maintient encore l’usage du texte bref lu ou chanté au lieu de psamauldier le responsorial prescrit ?
Cette question est d’une grande importance. Elle renvoie aux normes déjà édictées par Sacrosanctum Concilium(nom latin du premier document de Vatican II et qui est consacré à la liturgie). Il y est précisé les limites de compétences de tous les ministres qui interviennent dans la liturgie.
Le psaume responsorial n’est pas facultatif dans la liturgie. On ne peut pas le remplacer. On peut simplement ou le proclamer ou le psalmodier ou le chanter. Donc on a trois modes distincts de mise en fonction du psaume responsorial mais pas le droit de le remplacer tout comme on ne remplace pas l’évangile du jour par autre chose.
Mais l’une des raisons de ce désordre est que l’église D’Haiti n’a jamais eu de graduel. Même Mgr Colimon n’a pas fait un graduel pour l’église bien qu’il ait composé de nombreuses pièces qui peuvent entrer dans ce livre.
Le 15 février 2023
Le 22 février 2023,
Ite missa
Sur l’expression « Ite missa est » j’ai rappelé les théories dans mon dernier livre ainsi que les ajouts demandés par le pape Benoît XVI pour conclure la messe. Aujourd’hui il y a 4 formes officielles de conclusion dont la plus utilisée « Allez dans la paix du Christ ».
Effectivement le verbe mitere dont le supin est missum va permettre de former le mot missa qui est un participe passé du verbe. Les mots français proches sont missive, mission. J’ai expliqué aussi pourquoi le mot messe dérivé du même verbe « mitere » est inadéquat pour ramasser le mystère de l’eucharistie. En fait il y près de 20 mots et expressions pour dire la messe mais aucun n’embrasse la totalité du mystère. Même le mot eucharistie qui renvoie surtout à la prière eucharistique et qui fait l’impasse sur la célébration de la Parole.
L’expression « Ite missa est » comme formule de renvoi était déjà utilisée à la cour de Byzance dans les audiences publiques et dans les tribunaux. Et désigner le mystère par le renvoi avait quand même des conséquences néfastes sur l’ensemble de la célébration. Surtout au Moyen âge. Je n’en dis pas plus.
Parmi les nombreux Amens de la messe y en a-t-il un de plus important ? Réfléchissez et cherchez la réponse dans votre mémoire de participants à la messe.
Bonne journée.
C’est en effet l’Amen qui conclut l’action eucharistique. J’explique pour éviter les confusions.
Amen est un credo en abrégé. Et l’unité de la célébration eucharistique devrait empêcher qu’on hiérarchise les différents Amen. Mais le mot eucharistie dit toute la célébration de ce mystère dont le cœur est la prière eucharistique qui est une pièce unique coupée d’acclamations. Or en dehors de ces acclamations les autres fidèles sont tenus comme à l’extérieur de l’action qu’ils portent et supportent par l’union des cœurs et l’unité de la prière de l’église. Ainsi de la préface jusqu’au Par Lui et en Lui il y a un seul mouvement soutenu par l’élan de foi de l’assemblée que celle-ci va laisser éclater à la fin de l’action.
Voilà pourquoi l’Amen qui conclut le Par Lui est le plus important car solennise l’anamnèse, professe la foi dans le mystère, ratifie l’union des cœurs et porte la joie à son summum.
Ainsi cet Amen doit être si possible chanté et l’assemblée doit savoir que c’est elle qui conclut l’action. Fermer la bouche à ce moment ou prononcer cet Amen avec désintéressement est le comble du contresens.
J’ajoute encore que l’Amen est si important dans une célébration eucharistique que le célébrant ne doit chercher en aucun cas et sous aucun prétexte à l’extorquer des fidèles. On ne force pas quelqu’un à croire. Je voulais dire qu’il ne faut pas abuser de l’Amen. J’espère qu’on y reviendra. Alors loin de moi la pensée que les autres Amen de la célébration ne sont pas importants ou facultatifs. Mais l’Amen du Par Lui est le seul qui conclut un long processus dans la célébration.
Saviez-vous que Amen est commun aux juifs, aux chrétiens et aux musulmans ?
Avant on disait « Ainsi soit-il » à la fin de nos prières.
Pourquoi nous disons de préférence « Amen ».
Est- il possible de m’éclairer un peu plus sur ce sujet ? Merci d’avance.
Le mot Amen, Alléluia, Hosanna et quelques autres mots font partis de l’héritage hébraïque de la vie de l’église. C’est pourquoi on les garde ainsi dans les traduire dans aucune langue même si on a des traductions approximatives. Pourquoi cela? D’abord par souci de communion avec le peuple juif qui est le peuple de la bible; ensuite par souci du dialogue inter religieux (le dialogue avec le judaisme est très spécial); et enfin parce que les traductions sont tellement inexactes que cela force à utiliser des expressions ou phrases longue pour traduire un seul mot.
Ainsi soit-il a presque totalement disparu avec la réforme liturgique après le concile Vatican II car l’expression française « Ainsi soit-il » n’avait pas la même force de conviction que Amen. Cependant dans certaines prières de dévotion on dit encore Ainsi soit-il. Il faut situer ce changement à partir de 1970 avec la publication du missel de Paul VI entré en application cette année-là.
Pourquoi il y a des quêtes que les dimanches ?
La question des quêtes ou offrandes des fidèles date du 8ème siècle. Avant les fidèles apportaient les offrandes en nature comme le pain, le vin et d’autres bien que le clergé pouvait consommer. Mais avec le désordre, les risques et même les méfaits dont le clergé était victime on a décidé de remplacer les offrandes par la quête. Et du coup la présentation des dons était enlevée aux fidèles. Et on est venu à confondre cette présentation des dons avec l’offertoire. C’est le pape Paul VI qui a institué à nouveau la séparation entre les deux actes. Alors on a trois actes différents : l’offrande comme la quête, puis la présentation des dons et enfin l’offertoire
Le don ou la quête peut être faite chaque jour dès qu’il y a la messe. Cependant dans certaines communautés de foi le nombre de participants sur semaine est si dérisoire qu’on ne fait point de quête. Mais ce n’est pas défendu.
Bien entendu la quête est liée à la messe et non aux autres célébrations. On étudiera cette question en détail au moment opportun.
J’ajoute seulement que le Lavabo(la purification des mains après la présentation des dons sur l’autel) est un geste qui était obligatoire parce que les mains du prêtre étaient sales après avoir reçu les produits de la terre. Aujourd’hui on donne une autre signification à ce geste.
Question du jour
Combien de formules de salutations le célébrant a-t-il à sa disposition pour ouvrir la célébration?
Bonne journée
Le célébrant a à sa disposition 4 formules liturgiques de salutations. Certains ont répondu 3 au moins. C’est intéressant que les 4 ont été trouvées dans les différentes réponses. La plus usitée est bien entendu “Le Seigneur soit avec vous “ et ensuite “La paix soit avec vous” car elles sont réutilisées au cours de la célébration. La première 4 fois et la deuxième 2 fois.
Il faut savoir que chacune de ces formules de salutations à une histoire que j’ai racontée ailleurs avec le sens présumé. Il y a même une qui enveloppe presque toute l’histoire du salut. Je vous la laisse trouver tout seul.
Jusqu’ici j’ai porté les questions sur la première partie de la célébration par souci pédagogique. Et de temps en temps je réponds à une question qui concerne d’autres parties.
Question: en combien de parties la célébration eucharistique peut-elle être divisée?
Donnez deux réponses. Si vous donnez une seule réponse vous pouvez perdre la question.
Les réponses sont effectivement 2 et 4.
En deux parties c’est facile les frontières sont prédéterminées par la nature différente de chaque partie.
Liturgie de la Parole est indépendante de l’eucharistie car elle accompagne n’importe quelle célébration de l’église même en abrégé.
Il en va de même pour la liturgie eucharistique elle peut accompagner aussi n’importe quelle célébration de l’église.
Le mot célébration est mis ici pour l’expression sacrements et sacramentaux. Les sacrements sont limitatifs les sacramentaux. L’église a du pouvoir sur ceux-ci et non sur ceux-là.
En 4 parties en considérant ce qui “démontable”. J’explique
- Rites d’ouverture
- Célébration de la Parole
- Célébration du sacrement
- Rites de conclusion.
1 et 4 sont démontables dans le sens où on peut avoir des célébrations où elles disparaissent ou sont remplacées par d’autres rites. Le temps de carême est très propre à cela. Vous en référez l’expérience.
Par contre la communion ne constitue pas une partie séparable de l’eucharistie pour la simple raison il n’y a pas d’eucharistie sans communion comme on peut avoir une célébration sans rites d’ouverture ou sans rites de conclusion.
En effet même lorsqu’on ne distribuerait pas la communion à l’assemblée le célébrant est OBLIGÉ de communier pour Parfaire le sacrement dans ses caractéristiques et dans ses fruits.
J’ajoute à cause de cela même que la communion des autres fidèles dans l’assemblée n’est pas de la même nature que la communion du célébrant. Probablement nous aurons à approfondir cela.
Pourquoi des statues et des images dans l’église ?
<<La question des statues dans l’église est a mettre en lien avec la question des images, un problème qui a donné lieu au concile de Nicée II sous le pape Hadrien pour trancher la querelle entre les chrétiens qui étaient pour et ceux qui étaient contre. Les savants appellent iconodules ceux qui sont pour et iconoclastes ceux qui sont contre.
A la base: l’interdit de l’image dont il est question dans l’ancien testament. les premiers chrétiens appliquaient cet interdit. Mais en meme temps la logique de l’incarnation donna progressivement lieu à l’intégration des images. Dieu s’étant rendu visible en Jésus les chretiens comprirent qu’ils peuvent désormais le représenter sans le confondre toutefois avec sa représentation…Et si l’on peut représenter Dieu, a plus forte raison les anges et les saints…Voilà pour faire bref.>>
L’interdît des images est une chose; l’interdît des images taillées en est une autre. Si besoin on pourra toujours expliciter ce point technique.
L’interdît des images dans l’ancien testament est lié à la situation religieuse des cultes étrangers et idolâtres dans lesquels Israël est tombé à maintes reprises. Cet interdit était en soi un rappel des fautes idolâtriques d’Israel.
Cependant le culte des images a souvent été réévalué dans l’église. Et aujourd’hui c’est à la lumière de l’œcuménisme qu’on le réévalue. Mais aussi en fonction d’une certaine vision de l’esthétique culturelle.
Sur ce point, il y’a une différence entre catholiques et orthodoxes.
Jésus est-il mort sur une croix ou sur un poteau? D’une façon ou d’une autre, cela fait-il une différence ?
Dans le théologique et liturgique les deux mots poteau et croix veulent dire la même chose et ont pour synonymes le mot bois.
Le terme croix était comme un générique pour parler de cette ignominieuse en dehors de la ville et exposée aux passants. Cela pouvait être un pieu ou une croix.
Pour Jésus les découvertes archéologiques et l’histoire ancienne nous permettent d’être à peu près sûrs que pou lui ce fut une croix avec horizontal et transversal.
Pendant qu’on y est : Combien de sortes de bénédictions y a-t-il ?
Bonne journée.
Il y a seulement deux sortes de bénédiction :
La bénédiction descendante et la bénédiction ascendante.
Ensuite il y a deux catégories de bénédiction
Bénédiction des personnes et bénédiction des choses ou objets.
La bénédiction des personnes peut prendre le nom de consécration et celle des choses peut être une dédicace.
Le type et le modèle de la bénédiction descendante est le psaume 66/67 et la première lecture du 1 janvier dans le livre des Nombres(j’oublie la référence). Le psaume dit que Dieu nous prenne en grâce et nous bénisse…..
À la bénédiction finale solennelle ou non le prêtre que Dieu tout puissant vous bénisse…. Donc il s’agit bien de la Bénédiction descendante qui vient de Dieu et tombe sur nous comme la pluie.
Le modèle de la bénédiction ascendante est le psaume 101/102 qui commence par Bénis le Seigneur ô mon âme n’oublie aucun de ses bienfaits. Donc la bénédiction ascendante est quand nous faisons monter notre louange ou action de grâce au Seigneur.
J’espère que c’est plus clair maintenant.
Il y a des personnes qui ont pensé qu’une bénédiction peut être à la fois ascendante et descendante. Cela est possible dans un texte mais pas dans le même mouvement car il faut éviter la confusion entre l’action divine et l’action humaine.
Avec la nuance qu’avec le renvoi ou la fin de la messe ce n’est pas tant de partager mais d’être une bénédiction pour les autres en ne disant jamais de mal des autres. C’est ce que je vous engage à pratiquer durant ce carême.
Qu’est-ce que bénir ?
C’est dire du bien d’une personne ou d’une chose en vue de la gloire ou de la grâce. Voilà pourquoi la bénédiction ascendante est un nature différente de celle de la bénédiction descendante.
Dans une célébration on a ordinairement bénédiction initiale et bénédiction finale.
Si pendant le temps de carême le nom du prochain est en sécurité dans votre bouche, c’est à dire , vous n’en dites jamais du mal, sachez que vous bénissez votre prochain. Et ce ne sera pas une petite ascèse.
La bénédiction dans une célébration est solennelle quand les invocations sont chacune ponctuées de la réponse Amen.
Différence entre bénédiction urbi et orbi?
<<L’expression bénédiction urbi et orbi désigne une bénédiction solennelle prononcée par le Pape à certaines occasions très précises, depuis le balcon de la basilique Saint-Pierre de Rome. Elle s’adresse à l’ensemble des catholiques, mais avec une intention d’universalité.
Habituellement le Pape prononce cette bénédiction lors des plus grandes fêtes catholiques, Noël et Pâques,
mais elle peut exceptionnellement être dite à des occasions spéciales. Ce fut par exemple le cas en Mars 2020, au début de la pandémie de COVID-19.
Cette expression est empruntée au latin. À l’intérieur, le mot Urbi(« ville », qui a donné urbain, urbanisme) fait référence à la ville de Rome et le mot Orbi à la surface de la Terre. Au sens littéral, Urbi et Orbi peut donc se traduire par « à destination de la ville de Rome et du monde entier ».
Pour la bénédiction urbi et orbi, Ketly a dit l’essentiel
Le premier mot en latin est urbs le second est orbs. Du second mot on a le français orbite.
Cette bénédiction sur la ville et le monde à sa racine dans la première bénédiction que l’évêque de Rome donnait après son élection à partir de la loggia de la basilique Saint Pierre.
Les questions sur le jeûne et la colère sont des questions adjacentes à la liturgie. Les réponses seront brèves.
Pour le jeûne. Il y a le jeûne impéré ou communautaire, le jeûne collectif et le jeûne personnel.
Le jeûne impéré est imposé par une autorité supérieure comme dans le livre de Jonas.
Le jeûne collectif est organisé par la volonté des participants sans un ordre supérieur. Le jeûne personnel est fait dans le secret
De la découle qu’on ne peut forcer à jeûner. Dans l’église catholique l’obligation personnelle du jeûne commence à 15 ans et s’achève à 60 ans. Selon le code de droit canonique.
Pour la colère de Jésus ordinairement on parle de sainte colère.
Piquer ou faire c’est changer d’humeur par suite d’une affectation interne ou externe. Si Jésus ne pouvait se mettre en colère il ne serait pas vrai homme. Ce qui va faire la différence dans la colère cela violence et le motif. Relisez le chapitre 2 de l’évangile de saint Jean et vous y verrez plus clair.
Bonne journée.
Pourquoi le prêtre baise l’autel au début de la célébration ?
Le prêtre baise l’autel au début de la célébration surtout au début de la messe. Pour les autres célébrations il ne le fait pas.
Cet acte s’appelle la vénération de l’autel comme on fait la vénération de la croix le Vendredi Saint.
Alors pourquoi fait-il ce geste? Deux réponses
D’abord parce que l’autel représente le Christ comme Agneau immolé qui s’offre en sacrifice pour nous. C’est l’acte du grand amour du Christ qu’on honore ainsi.
La deuxième réponse est que l’autel représente aussi le tombeau du Christ. C’est pourquoi dans la tradition de l’église on a toujours voulu que l’autel soit fait de pierre et surtout du marbre. Au beau milieu de l’autel il y a effectivement un petit tombeau où l’on conserve les reliques des saints. C’est sur ce petit tombeau que le prêtre dépose le baiser.
A remarquer qu’autrefois il y avait la pierre d’autel sur laquelle la messe était célébrée. Si le prêtre allait en chapelle et qu’il avait oublié d’apporter avec lui cette pierre il ne pouvait pas célébrer. Ainsi si l’autel est en bois on devrait ou devait y creuser ce petit tombeau pour déposer la pierre et les reliques. Et si on n’avait pas de reliques on attendait jusqu’à ce qu’on en avait.
En tout cas et en résumé l’autel garde toujours sa signification théologique. Et au cours de la messe le prêtre le baise trois fois.
Bonne journée.
On dit autrefois cela veut dire aujourd’hui on ne le fait plus ?
Aujourd’hui il n’y a pas d’indication canonique sur la pierre d’autel. Le droit canonique laisse savoir que ce serait mieux d’avoir la table de l’autel en pierre et surtout en marbre. Mais une table d’autel en bois ou en toute autre matière ne constitue pas une faute. Et aujourd’hui on peut célébrer la messe dans la pierre d’autel alors qu’autrefois on devait considérer cette messe célébrer sans la pierre d’autel comme invalide.
Question du jour
Qu’est-ce que l’acclamation à l’évangile ?
Différence entre sacrement et sacramental :
Différence très simple entre sacrement et sacramental.
Le premier produit la grâce par soi ; le second prédispose à la grâce sans la produire.
L’église n’a pas de pouvoir sur le premier, elle peut simplement en régler le fonctionnement ou la célébration. Tandis que l’église peut augmenter ou diminuer le nombre des sacramentaux selon les besoins. Les sacrements peuvent être objet de dévotion tandis que les sacramentaux sont nés par dévotion.
Il y a une clochette ou petite cloche qu’on utilise durant la célébration eucharistique pour attirer l’attention de l’assemblée sur un moment particulier. La clochette qui attire l’attention sur la consécration a été inventée au 11e siècle en vue de la dévotion des fidèles assistant à la messe parce que à ce moment-là les fidèles ne voyaient pas ce qui se passait sur l’autel qui était sous le ciborium et que cachait un voile jusqu’à la communion. Quand le ciborium a disparu dans presque toutes les églises la clochette est restée. On l’utilise au début du canon pendant la consécration et pour marquer la fin de la consécration.
Et comme les cloches se taisent du jeudi saint au soir jusqu’à la nuit pascale, la clochette aussi se tait. Parce que le son de la cloche est assimilée à la joie.
Pour le son, on apprend simplement aux servants de messe à le faire lors de leur formation.
La génuflexion, quand est-ce qu’on doit la faire ? Pourquoi ne pas se mettre à genoux tout simplement ?
La génuflexion est comparable à un geste d’adoration. On le fait devant le saint sacrement exposé ou non. Comme l’adoration n’est due qu’à Dieu seul, on ne fait pas de génuflexion devant les icônes des saints mais une inclination médiocre.
Il y a trois sortes d’inclinaison : courte, médiocre et profonde. La courte se fait avec la tête lorsqu’on passe devant un objet de piété. La médiocrité se fait avec le buste et on le fait devant les personnes qui président et devant l’autel. La profonde équivaut à l’adoration on le fait pendant la consécration et devant le saint sacrement si on est incapable de se mettre à genoux.
Bonsoir,
Je remarque que certains prêtres ne lèvent pas la Bible, une fois terminée avec la proclamation. Ce n’est pas un problème ?
On montre l’évangéliaire à la procession vers l’ambon et après la lecture de l’évangile en signe de vénération pour le livre de la Parole de Dieu. Il y a des cas où cela se fait avec plus de pompes.
Si on utilise un lectionnaire ou un évangéliaire laid, sale, déchiré, c’est presque normal qu’on ne veuille pas le montrer. Mais le geste de la monstration du livre est recommandé par les rubriques.
Donc on montre le livre de l’évangile et après on l’honore d’un saint baiser avant de commencer l’homélie.
Bon Lundi à tous.
S’il vous plaît, expliquez-nous les notions suivantes : la procession du Saint-Sacrement; l’exposition du Saint Sacrement; adoration du Saint Sacrement et adoration eucharistique.
Merci
Adoration du saint sacrement et adoration eucharistique sont des expressions équivalentes car l’expression saint sacrement a été inventée au Moyen âge pour nommer l’eucharistie quand les grandes dévotions ont pris naissance à la faveur des hérésies sur ce sacrement.
La procession du saint sacrement est né au Moyen âge aussi, soit à la fin du 12eme siècle pour manifester la présence réelle de Jésus à travers les espèces du pain et du vin. De là est née la fête Dieu au 13eme siècle. Cette fête découle directement de la monstration où l’élévation de l’hostie consacrée après les paroles consécratoires. On n’élevait pas encore le calice mais seulement l’hostie consacrée.
L’exposition du saint sacrement est plus récente. Elle s’est Développée à l’époque moderne comme dévotion réparatrice qui va donner les 40 heures et l’adoration perpétuelle. L’exposition du saint sacrement peut être simple c’est-à-dire avec le ciboire seulement ou bien solennelle avec l’ostensoir alors il y a d’la bénédiction solennelle aussi avec le saint sacrement.
Au temps de Carême, le prêtre peut-il porter le rouge pour la commémoration des martyrs ?
Oui le prêtre peut porter la couleur liturgique prescrite par l’ordo pendant le carême. Pas seulement le rouge. Cependant durant le carême seulement les solennités ont priorité sur la férie de carême. Alors cela va être très rare car les mémoires obligatoires et les fêtes tombent ; sauf les solennités demeurent.
Les reposoirs placés dans plusieurs coin de rues pour la fête Dieu, étalent ils seulement des décorations ou avaient ils une autre valeur.
Merci
Les reposoirs de la fête- Dieu ne sont pas décoratifs mais proviennent de la vision de l’hospitalité divine dont Abraham était le premier bénéficiaire dans le livre de la Genèse avec les trois visiteurs mystérieux. Mais cela a été agrémenté au Moyen âge avec la ferveur et la dévotion populaire. L’idée de décoration vient après et est très moderne. Dieu etant pur et beau il fallait l’accueillir à son passage avec la beauté et du faste. D’où les décorations dans les rues où devait passer la procession du saint sacrement.
Le dais de la procession est pratique et vient du cérémonial des rois et des empereurs pour protéger et couvrir contre poussière insectes et autres incommodités.
Question du jour
Qu’est-ce que le ciborium ?
Le ciborium est une sorte de tente posée sur l’autel et entouré de voiles. Le prêtre y entrait au début du canon et en ressortait pour distribuer la communion. Le ciborium est l’image de la Tente de la rencontre aménagée par Moise au désert dans le livre de l’exode mais au Moyen âge le ciborium représentait la séparation du célébrant avec le reste du peuple.
C’est le ciborium qui donnera un peu la pratique de l’élévation de l’hostie consacrée quand le peuple voulait voir le Christ car il ne voyait rien de ce qui se passait sur l’autel. Ainsi le ciborium exilait le célébrant du reste de l’assemblée.
Je vous ai posé une question piège en. Pus demandant : à quoi ça sert le ciborium. J’ai fait exprès de mettre le verbe au présent. Alors la réponse est simple: le ciborium ne sert à rien par qu’il a disparu avec la réforme liturgique issue de Vatican II.
Cependant c’est important de comprendre ces choses pour établir la différence entre les dévotions et le mystère lui-même. Car souvent nous prenons le contenant pour le contenu. N’oubliez pas cela.
Alors une autre précision le ciborium n’a rien à voir avec le ciboire sauf pour la forme. Le ciboire a commencé par exister depuis le 4ème siècle sous forme de clepsydre. Il devient un vase sacré à partir du 10ème siècle. Le ciborium est né après 11eme siècle dans la foulée des hérésies sur l’eucharistie.
<<En anglais on parle de ciborium pour désigner le contenant où l’on place les hosties sacrées qu’on garde dans le tabernacle. En français,,nous disons ciboire>>
Je remercie Dr Winnie d’avoir attiré l’attention sur la traduction anglaise du mot ciboire qui effectivement pourrait porter à confusion et établir un lien indu entre ciboire et ciborium.
Signification des cierges dans les églises
La plus simple réponse à la question du cierge est son caractère de symbole représentatif. Et le verset attaché à la réponse vient d’un évangile qu’on lira sous peu à la messe. Jésus disait : tant que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde.
Ainsi toute lumière qui éclaire et chasse les ténèbres rappelle le Christ. Mais dans la liturgie on en fait comme une colonne de nuée qui guidait le peuple dans le désert sous la conduite de Moïse. C’est pourquoi les cierges d’autel prennent la forme d’une colonne. Alors dans les célébrations soyez attentifs à cela.
La prière et la méditation ont-elles un lien commun?
La prière est la conversation ordinaire du fidèle ou de l’orant avec le Seigneur ou le transcendant. La méditation c’est se recueillir en concentrant son esprit sur un sujet ou un objet. On peut à partir d’une méditation parvenir à la prière et on peut sortir de la prière pour entrer en méditation.
La prière mentale est proche de la méditation.
Aidez-moi à comprendre les termes « sacré » et « consacré ».
Merci
La différence entre sacré et consacré est très technique. Il faut aller dans le latin sacer, Sacra, sacrum ; ce mot masculin, féminin et neutre signifie séparation, placé à part ou à côté. C’est pourquoi le sacré va glisser jusqu’à signifier ce qui est à l’intérieur, au dedans d’un espace réservé ( fanus) par rapport à ce qui est dehors (pro-fanus).
Le consacré est l’objet ou la personne désignée pour demeurer au service du sacré. Pour les choses mises à part au service du sacré on parle aussi de dédicace. Dans toutes les religions il y a des choses sacrées et des personnes consacrées.
Il y a des éléments sur ce groupe qui ont déjà touché la question partiellement.
D’où viennent les huiles et le chrême utilisés dans notre église ?
<<3 sortes d’huile sainte sont utilisées dans la liturgie Chrétienne
1) l’huile des exorcismes ou des catéchumenes
2) l’huile des infirmes ou des malades
3) le saint chrême pour l’onction lors du baptême, de la confirmation et de l’ordination.
Les 2 premières huiles sont bénites par le prêtre avant utilisation mais le saint chrême est consacré par l’évêque pendant la messe chrismale ( jeudi saint). Dans ma paroisse, elles sont conservées dans un coffret.
Toutes ces huiles sont extraites de l’olive. C’est de l’huile d’olive. Mais le saint chrême est un mélange composé d’huile d’olive et de baume, de parfum.
Chrême signifie celui qui a reçu l’onction.>>
Toutes les réponses sont correctes sur les huiles.
J’ajoute que l’expression messe chrismale signifie messe où l’on fait ou fabrique les saintes huiles.
La messe chrismale a été introduite par le pape Paul VI. Autre précision la messe chrismale peut avoir lieu un autre jour que jeudi saint.
Certains prêtres omettent l’huile dés catéchumènes dans le baptême des petits enfants parce que cette huile devait être utilisée lorsqu’on entre en catechumenat. Autrefois on pouvait passer de 1 à 3 ans comme catéchumène.
Pour le transport de l’huile surtout du saint chrême les prêtres utilisent une fiole ou une petite bouteille. Cependant dans une bourse de visite malades on en trouve le modèle.
Différence entre ciborium et tabernacle
Le ciborium et le tabernacle sont de période différente. Tabernacle vers le 9-10eme siècle et le ciborium après le 12eme siècle. Les deux protègent le sacrement à des moments différents. Le ciborium préserve dans la confection du sacrement et le tabernacle après la confection du sacrement. Le ciborium séparait le peuple du prêtre qui célébrait le mystère alors que le peuple de Dieu est un à travers les ministères différents. C’est pourquoi l’église a décidé d’éliminer le ciborium avec la réforme liturgique.
C’est quoi le cordon ? S’il vous plaît, éclairez-moi!
C’était une ceinture que le prêtre utilisait pour fixer l’aube à sa taille. Mais on n’utilise presque plus de cordon pour les aubes parce qu’on a des aubes qui s’ajustent bien à la taille de chaque prêtre. Les enfants de chœurs pouvaient l’utiliser aussi.
Autrefois les gens pensaient que le cordon du prêtre qui retenait l’aube avait une vertu particulière contre le démon et la maladie. En réalité il n’en est rien. Au contraire ces pratiques ressemblaient à de la superstition ou de la magie. L’église n’a jamais recommandé ces pratiques.
Quel est le mot ou le terme le plus exact pour désigner l’eucharistie ?
Différence entre Chapelet et Rosaire?
Rosaire et chapelet ? C’est une question adjacente. Même réponse le chapelet est contenu dans le rosaire. Le chapelet est une dévotion qui a commencé dans l’église au 14eme siècle. Le chapelet est commun à beaucoup de religion. L’Islam et le bouddhisme ont un chapelet.
L’objet du chapelet est la couronne à la Vierge Marie. C’est le plus courant mais depuis le 20eme siècle on a des chapelets pour les saints et le Christ Jésus.
Carême Année A,B,C. Expliquez-nous s’il vous plaît !
Les années A,B, C sont une invention de la réforme liturgique de Vatican II. Elles permettent selon le mot du pape Paul VI d’ouvrir et d’offrir les trésors de la Parole de Dieu aux fidèles. Chaque année liturgique du calendrier étant consacrée à un évangéliste, l’évangile de Jean est réservé pour les grandes occasions. On peut dire que de carême à Pentecôte c’est surtout Jean qui est lu.
Il y a aussi une spiritualité de l’année liturgique. En ai parlé aussi.
Qu’est-ce qu’un catafalque d’abord ?
On avait commencé par regarder la question de la Séquence
Quid ? Et où et quand elle est utilisée?
Le vrai problème des Séquences c’est qu’elles ne sont plus la suite du jubilus. D’où la question de leur place.
Et lorsqu’on trouve une Séquence dans la liturgie on ne sait ni quoi en faire ni comment l’exécuter. Cela nous paraît d’un autre temps et d’une autre planète.
Faut-il proclamer ou chanter le credo ensemble ?
C’est quoi l’Embolisme? Merci
L’embolisme est un mot emprunté pour parler d’une insertion d’une prière dans une autre. Dans la messe l’embolisme commence par « délivre nous de tout mal » que le prêtre récite après la prière commune du Pater.
On a cru longtemps que l’embolisme venait de l’évangile de saint Matthieu. Mais selon les spécialistes , il n’en est rien. Le verbe ballein en grec signifie jeter, transporter. Le mot embolisme est formé à partir de ce verbe grec et du préfixe en=dans.
J’avais déjà dit quelque chose de ce terme. Les mots français parabole et hyperbole sont formés à partir du même verbe grec.
Le baiser de paix, depuis quand il est dans notre église ?
Le baiser de paix est un héritage de la théologie et de la liturgie juives et provient directement des apparitions du Christ après sa résurrection.
Le baiser de paix est plus qu’un geste c’est un cadeau inestimable car le mot hébreu Shalom est un condensé de toutes les faveurs divines. Ainsi on trouve le baiser de paix dans le premier « rituel » de la messe chez saint Justin au 2ème siècle. J’ai souligné dans mon dernier livre comment et pourquoi la place du baiser a souvent changé dans la messe. Je n’en dis pas plus ici.
D’où vient “la liturgie” ? Si la réponse a été déjà donnée, je vais contacter Riri.
Merci
Définir le mot liturgie c’est écrire un livre. Et c’est quitter le champ de la liturgie telle que nous l’avions toujours compris.
Le mot grec leiturgia est une contraction de laos=peuple et de ergon=œuvre , action. C’est donc un mot politico-social dans le sens le plus précis.
On trouve cet emploi technique chez Platon et Aristote. Ce qu’on appelle une œuvre sociale aujourd’hui était dans l’Antiquité grecque une liturgie. Par exemple la construction d’un pont ou d’un monument public était une liturgie.
Le mot va passer dans l’ancien testament avec des nuances. Le service public ou d’intérêt communautaire va devenir service religieux. Le nouveau testament en fait presque un service rituel ou d’assemblées communautaires.
Aujourd’hui c’est l’action portée par l’ensemble de la communauté comme action sainte. Donc la liturgie était civile ensuite communautaire puis cultuelle et aujourd’hui rituelle. Il faut donc réaliser des passages pour comprendre les changements de sens et les glissements. Vous pouvez vous référer à mon dernier livre.
Quel est le but de la litanie ?
La litanie est une prière vocale répétitive. C’est le type même de la supplication. Elle attache l’âme ou l’orant à son objet afin de demeurer constant. Dans la messe il y a deux litanies : le Kyrie et l’agnus Dei.
La litanie n’est pas née dans l’église non plus, elle provient de la cours impériale byzantine.
Quelle est la différence entre “complies” et “prières du soir”? Merci.
Complies et prière du soir sont équivalents d’une certaine manière. Mais toute prière du soir ne sont pas des complies. Le mot latin cumplere va donner le mot français accomplir dans le sens de terminer. Les complies terminent la journée et l’accomplit en se mettant entre les mains et à la disposition de Dieu dans le sommeil de la nuit.
La mantille, y’a-t-il des circonstances pour la porter ?
La mantille est un voile qui cache et révèle. On l’utilisait pour cacher son humilité du cœur et révéler la pureté de ses intentions. Ce sont les lettres de Paul qui l’ont popularisée dans la liturgie. Depuis la réforme liturgique conciliaire ce n’est plus strictement recommandé. Autrefois les femmes la portaient pour aller recevoir la communion.
À quel moment on fait les vêpres Msgr Aris ?
Le mot vêpres vient du latin vesper qui signifie soir. C’est la prière du début du soir dans l’église. Les membres de la hiérarchie et de la vie consacrée ont l’obligation morale de prier les vêpres au nom de l’église.
Ce qu’on appelle les premières vêpres commencent à partir de 3h pm. C’est à cette heure que le jour nouveau (le lendemain) commence.
Faut-il proclamer ou chanter le credo ensemble ?
Bonne journée.
La crémation
La liturgie n’a pas de pratique crematoire. À cause de l’espérance de la résurrection le chrétien ne choisit pas la crémation de son corps. Cependant pour raison sanitaire et de sécurité publique la crémation peut être permise par l’église et on peut célébrer les funérailles en présence de l’urne qui contient les cendres. Le corps du chrétien qui a reçu le baptême demeure à jamais sacré pour Dieu et l’église. Si en l’absence des raisons que je viens d’évoquer un chrétien choisit la crémation de son corps, l’église ne répond plus automatiquement de ses funérailles qui sont un hommage dû à un chrétien. Cependant nous ne pouvons pas percevoir toutes les subtilités et les motivations d’un acte humain devant Dieu. Il faut simplement s’arrêter aux principes.
Rendons Gloire à Dieu ou rendons grâce à Dieu ? Des fois je crois entendre les deux. Merci.
Les deux expressions s’emploient mais ne traduisent pas la même chose. L’expression rendre gloire est surtout dans le Gloria comme attribut de l’éternité de Dieu. Tandis que rendre grâce est lié à la gratitude reçue ou sollicitée. Comme après la lecture de la Parole de Dieu nous sentons le besoin de lui dire merci pour les bienfaits de cette parole en nous.
L’importance du silence au cours d’une célébration
La nouvelle traduction du missel romain a remis en honneur l’importance du silence dans la liturgie de l’église. Sans silence il n’y a ni liturgie, ni parole, ni prière. D’ailleurs c’est le silence qui nous permet de parler par inspiration et respiration. Dans la liturgie il facilite l’intériorisation, la méditation et même l’adoration et la contemplation. En ce sens le silence est précieux pour une célébration réussie. Un conseil : c’est toujours mieux d’avoir un moment de silence à la place d’un chant d’action de grâce qui ne sait point élever l’âme. Ou qui fait encore plus de bruit dans une célébration de cymbale qui résonne.
Ne nous laisse pas entrer à la tentation / ne nous soumets pas à la tentation. Expliquez-vous de grâce le besoin de ce changement.
J’ai fait plusieurs émissions sur Radio Soleil sur cette question. Il est difficile de les résumer ici.
En l’espace de deux générations on est passé à trois traductions différentes
1) ne nous laisse pas succomber à la tentation
2) ne nous soumets pas à la tentation
3) ne nous laisse pas entrer en tentation.
Pourquoi cette incertitude ? J’explique un peu.
D’abord ce n’est pas le Pater qu’on a voulu changer à la dernière modification; c’est de préférence la traduction de la bible liturgique qui envoyait sur la piste de ce changement. Ensuite cette traduction a engagé plus de 70 spécialistes de différents domaines
Enfin cela a pris près de 20 ans pour sa mise au point jusqu’à l’approbation du Vatican en 2014 si je ne me trompe.
Le problème est le suivant c’est un mot grec qu’on n’arrive pas à intégrer correctement dans un sens et un contexte global qu’est la théologie de l’église. Le mot grec peirasmos signifie à la fois épreuve et tentation. Or l’épreuve est en vue de notre bien et peut advenir sur nos chemins. Tandis que la tentation est toujours en vue de nous perdre. Donc Dieu ne peut pas vouloir notre perte. Il ne peut vouloir que notre bien. Mais si on remplace dans la traduction le mot tentation par épreuve on tombe dans tous les contresens. C’est pourquoi on reste sur le mot tentation en essayant de trouver une formule en accord avec la théologie et la tradition de l’église.
Je prévois que d’ici quelques temps on reviendra encore sur cette traduction car comme Riquet le souligne c’est loin de terminer le débat et la recherche.
Donc les remarques de Johanne sont très judicieuses. Ce sont les solutions qui se dérobent à notre intelligence. Il faut savoir qu’on n’a pas que ce problème de traduction dans la liturgie ou dans la bible. Nous avons des livres bibliques dans la littérature sapientielle qui sont des défis constants. Il faut savoir que l’église ne fait rien à la légère dans sa responsabilité de protéger la foi des fidèles. Alors patientons, cherchons et prions.
L’office Divin est-ce qu’on pratique tout le contenu chaque jour?
J’avais oublié une question
L’office divin est la liturgie des heures. Il y a 7 temps où heures de prière par jour dans la vie de l’église à côté de la messe ou des autres célébrations. Les prêtres et les religieux sont astreints moralement à quatre : laudes, milieu du jour ou sexte, vêpres et complies. Les trois autres sont priées surtout dans les monastères.
Ces sept temps s’appellent heures canoniales. La structure et les textes changent selon l’heure de la prière. C’est conçu pour accompagner la journée du chrétien. Cela a commencé par rythmer la vie de l’église depuis le 3ème siècle.
Enfin on a trois appellations: liturgie des heures ; office divin et bréviaire.
Quel est le rôle de la musique dans la liturgie de notre église?
Dans l’église catholique il y a la musique sacrée. Le chant , la chorale, les instruments de musique et les musiciens sont tous au service de la musique sacrée. Celle-ci est née dans l’église catholique avec le chant des psaumes. Les instruments de musique sont postérieurs. Pendant longtemps l’église catholique a utilisé seulement l’orgue à tuyaux dans les célébrations. Ensuite elle s’est ouverte graduellement aux autres instruments de musique. Cependant malgré cela les principes de la musique sacrée n’ont pas changé.
La question de la musique sacrée a été déjà abordée ici.
Je vous salue dans le nom du Christ. J’aimerais savoir quelle est la différence qui existe entre l’acte pénitentiel et le kyrié. Merci
Cette question est répondue depuis assez longtemps sur le groupe et est très élaboré dans mon dernier livre titré Eucharistie Splendeur et Joie.
En voici quelques éléments de rappel.
D’abord il y a la démarche pénitentielle qui comprend la préparation, le confiteor, le Kyrie et l’indulgentiam.
En rigueur de termes l’acte pénitentiel aurait dû être comme un acte de contrition ou un acte de foi, d’espérance et de charité. Mais dans la vie de l’église tout est acte de foi y compris les autres actes.
Or quand on fait un acte de contrition on récite une prière avant de recevoir l’absolution. Et si alors dans le cœur il n’y a aucune contrition que devient l’acte ? En voici la solution: seul Dieu sonde les cœurs et les reins; entre Dieu et l’âme personne n’entre. Ou encore dans l’ordre de la foi sincère: dire c’est faire. Voilà comment et pourquoi un acte est une prière ou une parole dans l’église.
Au cours du confiteor on se frappe la coulpe pour se reconnaître vraiment pécheur. C’est un acte pénitentiel à l’intérieur du confiteor et dans la démarche de pénitence.
Si ce rappel nécessaire est compris il faut pour le Kyrie dire simplement que c’est une litanie échappée qui remonte très loin dans la liturgie de l’église au point qu’on y rencontre les premières formes dès le 3ème siècle dans la langue grecque conservée par la liturgie jusqu’à aujourd’hui car le Kyrie est invariable dans son contenu avec des variations mélodiques sous des combinaisons de formes au sein de la démarche pénitentielle.
Le Kyrie invariable s’adresse au Christ. Ce n’est pas un chant à composer, ce ne sont pas des paroles à trouver, c’est une tradition à épouser. La méconnaissance de nombre de fidèles sur cela conduit à des montagnes d’abus qui sont autant de monstruosités dans notre liturgie. Lorsqu’on croit faire ou composer, on ne fait que s’enfoncer dans l’ignorance davantage. Car il est toujours mieux de savoir où l’on va au lieu de s’aventurer à chercher et à tâtonner. On perd un temps précieux.
Alors en conclusion qu’on se rappelle que le Kyrie n’a pas besoin d’être composé parce que ce n’est pas un chant. C’est une litanie déjà donnée dans la liturgie de l’église.
Bon Samedi à tous!
Le ministère ecclésial a-t-il aussi un caractère personnel? Merci
Je m’aventure à répondre à cette question decla manière où elle est posée.
Ecclésial est l’adjectif dérivé du mot église tiré directement du grec ecclesia. Ainsi tous les ministères sont ecclésiaux et appartiennent à l’église. Ordinairement on distingue dans l’église les ministères ordonnés et les les ministères institués. Les ministères ordonnés viennent du sacrement de l’ordre et l’église dit qu’elle n’a pas de pouvoirs sur eux parce venant directement du Christ. Les ministères institués sont de la création de l’église ; on peut les changer si cela devient nécessaire.
Par contre tous les ministères sont exercés par des personnes concrètes au nom de l’église et pour l’église et l’ensemble des fidèles. Il n’y a aucune propriété privée possible dans un ministère. Tout ministère sans aucune exception appartiennent à l’église et celle-ci peut l’enlever à quiconque pour des raisons graves à n’importe quel moment de la durée. Cela passe toujours par des procédures dites canoniques dans les deux cas c’est à dire pour recevoir un ministère ou pour en être dépouillé. Mais compter qu’on peut de son propre gré aussi déposer un ministère qu’on a reçu.
Autre nuance : dans l’église personne ne peut se donner un ministère, on doit nécessairement le recevoir d’un autre. Les formes canoniques peuvent être très compliquées mais on le reçoit quand même. La réception est faite aussi dans l’église. Cela peut venir de l’Esprit saint via l’église; cela peut prendre la forme d’une élection car l’Esprit saint utilise les moyens humains disponibles au sein d’une communauté de foi ou d’une structure.
S’il y a d’autres clarifications à faire les questions les solliciteront.
Bonsoir Mgr Aris! Merci pour votre disponibilité . Auriez- vous la bonté de me donner une explication plus large concernant l’imposition des mains de l’évêque et la finalité de sa dernière prière tout de suite après l’ imposition?
Il faudrait auparavant préciser de quelle célébration tu parles. Sinon la réponse ne peut pas être précise.
Mais je commence quand même par dire que l’imposition des mains est très ancienne et ne vient pas de la tradition catholique mais remonte à la tradition juive pour ne pas dire plus. C’est à la fois recevoir une puissance et s’y soumettre de plein gré. L’imposition des mains est pratiquée dans les structures ouvertes aussi bien que dans des structures fermées. Elle est souvent un mode de transmission de pouvoir sacré. Le terme technique que l’église emploie pour en s’appelle chéritonie ou chéritonie. Le mot vient directement du grec car cheiria veut dire main.
J’attends les précisions sur la question pour aller plus loin.
Bon dimanche et bonne célébration à tous sans oublier d’avoir une bonne semaine si vous le pouvez.
Merci Monseigneur !
J’ai deux autres questions.
1) Quelle est la position de l’église catholique sur la doctrine le salut est personnel ?
2) comment comprendre le concordat de 1860 aujourd’hui ? Est-ce qu’on doit parler de concordat de 1860 ou de 1983?
Merci
Ici nous sommes en présence d’une question articulée dans deux perspectives selon que l’on la fin ou les moyens.
En effet pour le salut la finalité est à la fois individuelle et collective mais les moyens sont toujours communautaires et solidaires. Saint Augustin résume cela de manière magistrale: Dieu nous a créés sans nous, il ne nous sauvera pas sans nous. Explicitons.
Le salut s’adresse à chacun par grâce de la rédemption mais avant la chute le salut était semble-t-il naturel. Après la chute le salut devient surnaturel. Après la chute vient la rédemption accomplie dans l’incarnation.
Or l’incarnation est un acte communautaire de la Trinité avec la collaboration indispensable de l’humanité. Et donc pour sauver un seul être humain il faut la Trinité et l’humanité ensemble. Résultat un seul est sauvé mais par beaucoup ensemble. Voilà le fond.
Transposons : chacun est libre devant le salut et chacun choisit pour soi-même. Mais cette liberté et ces choix sont mis en fonction dans la communauté humaine. Résultat encore une fois: on ne va pas au ciel tout seul même si on en jouira pour soi. Le plus petit acte que nous posons engage l’autre ou les autres. Y compris le fait de manger, de boire, de s’habiller ou même de prier. C’est l’expérience quotidienne. On a beau vouloir se désintéresser des autres, ils concourent d’une manière ou d’une autre à notre salut dont nous sommes le bénéficiaire individuel.
En conclusion Dieu sauvé chacun parce qu’il appelle chacun par son nom mais les moyens qu’il met en œuvre pour cela engage le tout. C’est cela la responsabilité de l’église. C’est elle qui est l’instrument du salut de l’humanité. Or l’église de Jésus-Christ englobe invisiblement l’humanité entière même visiblement on y voit que les baptisés.
Un conseil pratique : faites toujours quelque chose de bon pour quelqu’un et cela vous sera revalu. Voir Mt 25,31-46. C’est la plus belle illustration de tout ce que je viens d’expliquer. La loi du salut c’est la charité.
Comment comprendre le concordat aujourd’hui ? Mais il n’y a pas à le comprendre aujourd’hui. Il y a à l’appliquer ou à le rejeter. Mais la nature d’un concordat est telle qu’on en sort pas seul. Précisons que Haïti n’est pas le seul pays avec concordat. Depuis le 19e siècle jusqu’à aujourd’hui nous avons dès concordats entre l’église et l’état. C’est une sorte de concordat que le pape François à négocier il y a moins de 5 ans avec la Chine. Il y en a un avec les USA, avec la France, avec l’Espagne, avec l’Italie etc.
Donc la première chose le concordat est un document législatif liant deux puissances sur la gestion de la religion dans un état.
Cela est-il nécessaire ?
C’est souvent indispensable pour la survie de plusieurs minorités dans certains pays où les minorités religieuses sont menacées ou persécutées. C’est particulièrement le cas en Asie et en Afrique avec les religions asiatiques et l’islam. Ce n’est pas un jugement c’est un constat. Alors un concordat peut dire que la religion fait partie des droits humains fondamentaux à protéger et voici comment cela est possible.
Dans notre cas Haïtien quid? On a eu un amendement du concordat en 1983 parce que tel qu’il était il y avait des articles qui étaient en contradiction avec le concile Vatican II. Donc l’amendement était nécessaire.
Qui est gagnant dans le concordat actuellement ? L’état haïtien car c’est lui qui en bénéficie parce qu’il est un état failli. Si l’état haïtien peut faire une révolution pour donner à manger à sa population, de la santé, de l’éducation, alors le concordat peut lui devenir d’aucune utilité.
Pour l’église le concordat peut être utile si l’église et le christianisme étaient une minorité en Haïti. Mais ce n’est pas le cas.
Ici j’ai considéré les aspects non techniques de la question. Je n’ai pas traité la chose de manière canonique. P. Gabriel Blot fit une thèse de doctorat sur le concordat de 1860. Vous pouvez vérifier.
Quelle relation y a-t-il entre l’œuvre de la création et celle de la rédemption? Merci
C’est le même Dieu qu’il crée et qui sauve avec la différence que pour Dieu il n’y avait aucune nécessité de créer mais qu’il y a une nécessité de sauver. C’est comme faire un enfant. On n’avait pas obligation d’en avoir mais une fois qu’on en a on doit en prendre soin et les conduire à leur accomplissement. Donc Dieu devient encore plus responsable de nous à partir du moment où le salut était perdu pour nous. La rédemption c’est le salut rattrapé grâce à la générosité immense du créateur. Et comme déjà dit cela engage toute la trinité et toute l’humanité par l’intermédiaire de l’église.
Aujourd’hui l’œuvre de la rédemption est confiée à l’église par le Fils à qui le Père a remis tout le jugement.
Comment prêcher ?
La question est vaste et je ne sais pas dans quelle direction il faut aller. Si on prend la question dans le général pour l’église catholique il y a directoire de la prédication élaboré sous le pontificat de Benoît XVI et publié par le pape François. C’est à l’intention du clergé. Mais avant cela l’église a toujours dit comment le faire. Dans Evangelii gaudium en 2013 le pape François était revenu sur le sujet.
Et pour les fidèles comment prêcher ? De fait il y a une prédication possible des fidèles laïcs. Il s’agit de savoir où et quand les laïcs peuvent prêcher.
Ce que je viens de dire vaut surtout pour les Catholiques et les Orthodoxes. Cela ne vaut pas pour les Protestants qui en général n’ont pas le sacrement de l’ordre.
Les autres religions monothéistes ou non ont aussi une manière d’aborder cette question.
Une simple précision : l’église catholique ne fait pas et ne doit pas faire du prosélytisme. La prédication ne doit pas servir à cela.
Ou bien comment doit-on évangéliser ?
Évangéliser est autre chose que prêcher. L’obligation de l’évangélisation incombe à tous les baptisés sans exception et sans distinction. Il s’agit d’annoncer à temps et à contretemps Jésus Christ comme l’unique sauveur du genre humain afin que tous parviennent au salut. C’est cela l’évangélisation. En 1983 on parlait de Nouvelle évangélisation. Aujourd’hui on parle de nouvelle étape d’évangélisation avec le pape François. Et depuis le pape Benoît il y a une commission pontificale pour la Nouvelle évangélisation qui est devenue récemment un dicastère.
J’aimerais savoir aussi est-ce qu’il y a une différence entre le rite de la communion et le chant de communion. Quand exactement on doit commencer et finir avec ce chant. Je vois parfois il y a plusieurs chants de communion. Que dire l’Église sur ce point. Enfin, comment choisir un chant de communion? Quels sont les différents critères à respecter? J’aimerais avoir aussi une idée sur quand on doit communier sur deux espèces.
Merci
Dans la liturgie de la messe le rite de communion communion le Pater et finit avec l’action de grâce. Mais la préparation immédiate à la communion c’est le rite de l’Agnus Dei qui la fait.
La réception de la communion se fait en deux étapes différentes. La première étape est réservée au célébrant et la seconde aux fidèles laïcs. La communion du célébrant est obligatoire pour la finalité du sacrement et peut remplacer celle des laïcs. La communion des laïcs n’est pas facultative mais n’est pas indispensable. Ainsi la communion des laïcs peut être déplacée aussi après la fin de la célébration.
Normalement la communion se fait sous les deux espèces. C’est la communion sous une seule espèce qui est l’exception. Cependant dans nos assemblées de plusieurs centaines ou de plusieurs de fidèles, il peut être très difficile de pratiquer la communion sous les deux espèces. Voilà pourquoi on en est venu à faire de l’exception la règle. Et la théologie a accompagné cette pratique car elle établit que communion sous une seule espèce c’est communier vraiment et totalement. On peut le faire soit au corps seul, soit au sang seul.
Pour les personnes qui sont allergiques au gluten, elles peuvent communier au sang seul, donc à la coupe.
Cependant la communion à la coupe a toujours été un problème depuis le Moyen âge. C’est ainsi qu’on pouvait le faire soit par intinction soit à la coupe directement, soit avec une cuillère. Aujourd’hui on comprend toutes les difficultés pratiques de ces solutions. Voilà pourquoi l’exception est devenue la règle.
Dans les petites assemblées on peut donner la communion sous les deux espèces et c’est ce que je fais moi-même à mes célébrations à l’Oratoire de NDPS. Dans tous les cas il faut prendre les précautions d’hygiène.
La communion finit avec l’ablution des vases par le célébrant ou par un autre ministre qui a le droit de le faire. À ce moment aussi prend fin le chant de communion. Ce chant accompagne la distribution de la communion. S’il n’y a pas de distribution on peut omettre ce chant et le remplacer par l’antienne de la communion qui se trouve dans le missel et qu’on peut réciter ensemble dans l’assemblée sous la conduite du célébrant ou d’un autre ministre.
La pratique de la prière d’une formule de communion dite spirituelle est presque une anomalie. C’est peut-être parce qu’on n’a pas compris le sacrement qui explique qu’on puisse se mettre en tête qu’il y a une communion spirituelle quand l’eucharistie sort d’un dernier repas, d’une dernière cène. À quelqu’un qui a fin peut-on proposer une communion spirituelle ? Or la communion achève le sacrement. C’est pourquoi le pape François est très attentif à la communion des fidèles et a dit des choses importantes sur ce point.
Pour le chant de communion il fait partie des quatre chants qui existent dans la messe à savoir le chant d’entrée, le chant d’offertoire, le chant de communion et le chant de sortie. L’action de grâce n’est pas un chant mais un moment dont le contenu est le silence. Lequel silence peut être préfacé ou suivi d’un chant. Mais ce chant n’est nullement obligatoire. Il doit être même exceptionnel.
Le chant de communion se base sur l’évangile du jour. Si ce chant n’existe pas on peut prendre un chant dit de communion qui existe dans les répertoires liturgiques dans les églises où la liturgie est vraiment bien ordonnée. Même chez nous où ce n’est pas le cas, où on n’a point de répertoire, il existe quand même des chants de communion qui sont corrects en français et en créole.
Que je le redise pour la ènième fois: un chant n’entre pas dans la liturgie parce que quelqu’un l’a composé mais parce qu’il a été admis au répertoire liturgique de l’église ou d’un diocèse après avoir subi avec succès les examens techniques. Ainsi pour qu’un chant entre dans le répertoire l’autorité compétente, par exemple une commission épiscopale ou diocésaine de liturgie, doit s’assurer que ce chant est théologiquement sans erreur doctrinale, que la musique soit de la musique sacrée, que le rite est respecté, que le rythme est en correspondance avec le rite et les paroles du chant. Après cet examen méticuleux un chant entre dans le répertoire qui établit du même coup où il peut être utilisé dans le rituel de la messe.
Alors vous tous qui savez ces informations, c’est aussi à vous d’aider à avoir des célébrations plus conformes aux normes de l’église. De la même manière qu’on fait tout au petit bonheur dans le pays en Haïti, on a tendance à faire de même dans l’église. C’est à vous de protéger l’église afin qu’elle ne devienne point comme Haïti. Quand vous le savez vous n’êtes plus ignorants sur la matière.
Bonne journée.
Pendant qu’on y est la bénédiction solennelle à la fin de la messe est-elle ascendante ou descendante ?
La bénédiction dans la messe est descendante puisqu’elle vient de la sainte trinité qui bénit l’assemblée. Mais la formule varie selon le cas pour ne provenir que du seul Père sur le modèle du livre des Nombres qu’on lit le 1er janvier.
« Est-ce qu’un célébrant peut inviter ses concélébrants à donner la bénédiction dans une messe ? »
Pas du tout. La bénédiction est un acte personnel du célébrant.
« Quelle est la place du doute dans un cheminement spirituel? Merci »
Le doute n’a aucune place dans une direction ou cheminement spirituelle. Au contraire le doute peut être un péché contre la foi.
« Le Discernement pastoral est il un travail de réflexion pour l’évangélisation? Merci »
Le discernement peut être et peut ne pas être de la réflexion. C’est surtout une disposition, une disponibilité à une décision. Ce discernement peut aider à autre chose qu’une vision pastorale sans l’exclure.
« Il y a combien type de Kyrie s’il vous plaît ? »
Il n’y a pas de types de Kyrie mais il y a 4 formes de présentation du Kyrie.
.
« Les notions de « faute » et de « péché » sont-elles liées aux yeux de notre église? Merci »
La faute et le péché sont synonymes à la différence qu’on faute contre une loi humaine ou règlement extérieur tandis qu’on pêche contre une norme ou principe religieux. Dans l’une on a affaire à l’homme dans l’autre à Dieu. Par exemple il y a faute dans un match de football et non péché mais il y a faute parce qu’il y a un règlement connu de tous pour ce jeu. Mais on pèche contre Dieu en violant un de ses commandements.
« Quelles sont les 4 formes du kyrie ? »
C’est bien décrit dans mon livre sur plusieurs pages.
1) Kyrie sans trope et séparé du confiteor
2) deux formes ou plus de Kyrie avec tropes inclus jouant le rôle du confiteor
3) rite d’aspersion remplaçant Kyrie et confiteor mais suivi de l’indugentiam
4) omission totale du Kyrie dans une célébration pénitentielle par suite d’un rite qui a pris sa place comme une procession ou le Vendredi Saint.
« L’ Exégèse est elle pratiquée par des religieux ou par
des écrivains chrétiens ? Merci »
L’exégèse est une science qui essaie de comprendre l’intention de l’auteur d’un texte de le mieux expliquer. C’est une science qui requiert de grandes capacités. Cette science est appliquée à la bible aussi. On doit connaître les langues de la bible comme l’hébreu le grec l’araméen le latin. Les meilleurs exégètes depuis le 19eme siècle sont allemands et aujourd’hui ils sont américains aussi. Voilà pourquoi ces deux autres langues deviennent comme indispensables aussi.
N’importe qui peut pratiquer une science, il lui suffit d’avoir les moyens intellectuels pour cela. Donc aucune science ne fait de restriction de départ pour l’étudier. Il en va de même pour l’exégèse. Pendant la première moitié du 20eme siècle les meilleurs exégètes furent des protestants. Depuis les catholiques ont rattrapé leur retard.
« Qu’est ce qu’on fait sur le parvis d’une église? Est-ce que chaque église a un parvis ? Merci »
Cela dépend de l’architecture de l’église en question. Il en va de même du parvis.
« Je suis bien hardi de parler à mon Seigneur, moi qui suis poussière et cendre » (Gn 18, 27). Dans ce contexte y a t il une différence entre poussière et cendre? Merci »
Ici il n’y a à pas de contexte du tout. Donc difficile de comprendre. Mais en faisant travailler son intelligence on peut arriver à un certain résultat. Cendre et poussière sont souvent synonymes en régime liturgique.
« Le kyriale est-il un livre liturgique ou une partie du Graduel? Merci »
« Bonsoir à tous,
Chaque jour dans les Églises il y a un drapeau jaune et blanc accroché sur l’autel tout près du drapeau Haïtien, que représente ce drapeau avec un symbole sur sa bande verticale blanche svp ? »
« Le drapeau du Vatican. »
« Merci! Et pourquoi ce n’est que lors des événements spéciaux que le prêtres donnent au fidèles le sang du Christ(le vin) ? »
Parce qu’il n’y a pas de logistique disponible pour le faire.
« Comment les prêtres abstèmes font dans la célébration des messes, car à un moment il faut boire le vin, le sang du Christ ? »
Il n’y a pas de prêtre absteme pour l’église dans la célébration de la messe. Car une telle abstention a les couleurs d’un caprice.
Alors que le séminariste en passe de devenir prêtre sait à quoi il va s’engager. L’eucharistie n’est pas un jeu d’enfants mais un sacrifice en vue du salut du monde.
Par contre s’il s’agit d’une maladie que le séminariste ou le prêtre a contracté au cours de son parcours, il peut obtenir la dispense de consommer seulement une seule espèce du sacrement, celle avec laquelle il n’a pas de problème de santé. J’ai eu des cas semblables à gérer comme Chamcelief et comme canoniste.
J’ajoute que la Matt du sacrement doit être respectée. Le vin doit être du vin et le pain du pain sans levain comme l’a conservé la tradition.
« Quelle est la mission d’un Chancelier diocésain? Merci »
Le chancelier d’un diocèse est un personnage spécialiste en droit canonique qui s’assure de la conformité de tous les documents ecclésiastiques. Il est le conseiller canonique de tout le diocèse.
En outre il est le premier secrétaire dans le sens qu’il détient tous les secrets.
Il est premier notaire ecclésiastique et est en charge de toutes les archives. Il est le seul dont la signature fait foi.
Il contresigne tous les documents officiels diocésains et les révise tous pour la conformité. Comme l’église est une institution ecclésiastique législative, il est la personne la plus indispensable du diocèse.
« Le cardinal protodiacre est il le doyen d’ancienneté des cardinaux? Merci »
Le cardinal protodiacre est le premier ayant été fait cardinal diacre. C’est lui qui est chargé d’annoncer au monde le nom du nouveau pape au balcon de la basilique Saint Pierre à Rome.
Ces informations sont disponibles dans mon Livre « Chibly Langlois cardinal haïtien pour l’église • ».
« Donc il y a un seul cardinal protodiacre! »
En principe oui. Dans le cas où plusieurs ont été créés cardinal le même jour, le protodiacre est celui qui a reçu la barrette avant les autres.
« Est ce qu’il existe une pénitencerie apostolique? Merci »
« Il en existe. D’ailleurs c’est l’un des 3 tribunaux de la curie romaine. »
Il y a une différence de fond entre la Signature Apostolique, tribunal personnel du pape, la Rote Romaine qui connaît tous les cas au for externe et la sainte Pénitencerie qui est un tribunal du for interne seulement.
La sainte pénitencerie apostolique est un tribunal de cas de conscience. Par exemple si un prêtre ou un évêque trouve un cas difficile au confessionnal et qu’il veut en toute confidentialité avoir une réponse technique et sage sur le cas, il écrit à la sainte pénitencerie en utilisant des prête-noms. Et la réponse lui viendra rapidement. Il est entendu quand on trouve de tels cas, on demande à la personne ou au pénitent de revenir dans un délai raisonnable pour avoir le temps de recevoir la réponse de Rome.
« Ou se trouve le Chevet dans une église ? Merci »
On n’emploie plus l’expression chevet pour parler du chœur ou du sanctuaire dans une église Selon la division de l’espace à l’intérieur du bâtiment le chevet est le fond de l’abside après avoir monté les trois degrés dans le chœur pour être à l’autel.
« Pour être chancelier, il faut nécessairement avoir un doctorat en droit canon ? »
Le code commence par exiger le doctorat ;ensuite il parle de compétence réelle qui est la science alliée avec l’expérience. Celle-ci est indispensable pour être un bon chancelier. La taille du diocèse compte aussi ainsi que la diversité des situations qui mettront le chancelier au prise avec les réalités ecclésiastiques.
« Où pour la première fois, les disciples du Christ sont ils appelés chrétiens ? Merci »
Je ne donne pas la référence. Mais c’est dans le livre des Actes des Apôtres. Je vous laisse faire l’effort d’aller le chercher. Il faut comprendre qu’on avait essayé d’autres noms avant que cela ne se fit à Antioche.
« Dans une messe où les prêtres et les fidèles sont nombreux, certains prêtres peuvent-ils laisser l’autel pour aller donner le Corps du Christ? »
C’est tout naturel car le prêtre est le ministre ordinaire de la sainte communion. Ce sont les laïcs qui sont ministres extraordinaires. Quand les clercs sont nombreux à la célébration, on n’utilise pas les ministres extraordinaires pour distribuer la communion aux fidèles.
« Le pape est un président aussi puisque le Vatican est un état ( le plus petit état du monde) donc on peut dire que le Vatican est le seul état du monde où il n’y a pas de prisons. »
« Puisque l’état du vatican est un indépendant avec ses lois, qu’est-ce qui prouve qu’il n’y a pas de prison au Vatican? Où gardent-ils certains inculpés des divers scandales des dernières années, ceux qui n’ont pas pu trouver refuge dans des des pays pauvres? »
Il y avait dans le temps des prisons ecclésiastiques. C’était au Moyen âge. Aujourd’hui ce n’est plus nécessaire du fait de la nature des sanctions dans l’église et des relations entre l’église et l’état sur nombre de questions. Par exemple pour les crimes financiers le Vatican a signé toutes les conventions européennes et internationales. Personne ne prend refuge dans l’église pour échapper à la justice civile. Or au Moyen âge c’était la justice ecclésiastique qui tenait lieu de justice civile dans presque tous les cas.
« Sur La Croix, Jésus nous a donné Marie pour Mère. Ne l’a-t-Elle pas déjà été dès son Incarnation ? »
Nous parlons de sens second et non de sens premier ou sens propre. Ainsi au sens propre Marie est seulement la mère de Jésus et cela ne changera pas. Mais au sens second et spirituel nous avons été adoptés dans le Fils pour devenir Fils adoptifs dans le Fils. À partir de cette adoption Marie qui est la mère du Fils devient la mère de tous. Mais il avait fallu le double geste au pied de La Croix pour le concrétiser. Jésus qui donne à Marie pour Fils le disciple Bien-aimé et celui qui reçoit Marié pour mère. Donc avant cela il n’y avait pas d’acte d’adoption ni matériel ni spirituel.
Par la suite la théologie de l’église explicite tout cela et recadre ces deux gestes dans le plan global du salut.
« Pourquoi ne pouvons-nous considérer l’acte de Jésus au pied de la croix dans son contexte traditionnel pur et simple, sachant que les veuves sans enfants et famille finissaient trop souvent à quémander devant la synagogue? Ce qui allait être probablement le cas pour Marie puisque selon ce que l’église catholique enseigne et prone, Joseph a obéit et pris Marie enceinte pour femme mais ne l’a jamais connu comme femme, donc ils n’ont pas eu d’enfant qui pouvait prendre soin d’elle dans sa vieillesse? »
Nous ne pouvons pas aller plus loin que le texte de la bible. Ce texte n’a pas précisé les raisons de la décision de Jésus sur la croix de confier sa mère au disciple Bien-aimé.
Dans mon dernier livre j’ai parlé des repas que les communautés juives organisaient et du panier des pauvres en diaspora juive et en Palestine pour secourir les nécessiteux. Je ne pense pas que les veuves allaient mendier devant la synagogue d’autant plus que cette maison de réunion n’avait rien du temple et d’une église aujourd’hui.
Enfin dernière mention le livre des Actes des Apôtres nous montre Marie au sein de la communauté chrétienne en prière avec les disciples.
Alors je vois mal comment Marie pouvait se retrouver à mendier. Il n’y a rien dans le nouveau testament qui permet d’imaginer cela si nous voulons respecter les textes.
« Que dit le document Filius Dei de Vactican 1 et le Dei verbum sur la bible Vatican 2?
Merci beaucoup »
Le concile Vatican I n’a pas achevé ses travaux. Il est donc difficile de parler de ses conclusions. Pour ce que j’en sais il n’avait pas de document sur la bible. Par contre Vatican II a bien fait un texte sur la révélation de la Parole de Fieu et non sur la bible en soi. La question clarifiée fut celle d’une seule source de la Révélation et non de plusieurs sources. Dei verbum en ce sens complète un document de Pie XII ayant pour titre aficionado afflante spiritu.
Voilà ce que je puis en dire sans aller plus loin.
« Est ce que la « Succession apostolique” est la transmission par les apôtres de l’autorité des pouvoirs reçus de Jésus à des successeurs? Merci »
La succession apostolique est une question d’une grande technicité en ecclesiologie. Le premier à en parler semble être saint Irénée. De quoi s’agit-il ? Du fait que le Christ monté au ciel n’est plus sur la terre pour donner ses instructions et envoyer d’autres disciples en mission. Alors les apôtres sont obligés eux-mêmes de commissionner au nom du Seigneur. Or il reste unique le fait que le Christ ait envoyé en mission selon saint Luc par deux fois et enfin selon saint Matthieu après la résurrection. Donc jusqu’à l’extinction du dernier des apôtres il n’y aura point de mission apostolique. Que faire ? La succession apostolique est dans cette question. Réponse ; élection de Matthias et l’engagement de Paul laissant dans les églises qu’il a fondé des épiscopes pour continuer le don de l’évangile et la formation dans la foi. La plus haute et ancienne tradition témoigne que cela se fit avec la prière et l’imposition des mains.
Une autre question technique est la définition du mot apôtre du fait même que le premier à employer le mot est Paul qui n’a pas connu Jésus car la conversion de Paul remonte semble-t-il au moins 6 ans après la mort de Jésus. Paul est-il apôtre de la même manière que les douze? Or ce qui constitue l’apostolat des douze c’est Jésus lui-même. Donc pour comprendre la succession apostolique il faut commencer par dilater la définition du mot apôtre dans le nouveau testament.
Il reste clair qu’il y a des éléments incommunicables dans l’apostolat. Cela va changer aussi la définition de la succession apostolique. D’où la question qu’est-ce que les apôtres ont-ils transmis à leurs successeurs est le fait d’être apôtre, ou la mission de l’apôtre, ou le pouvoir de l’apôtre ? La réponse est difficile mais pas la solution. Les successeurs des apôtres sont ceux qui continuent l’évangélisation à la suite des apôtres et qui ont reçu le charisme de l’assistance de l’Esprit Saint pour cela.
Je donne cette réponse en raccourci.
« Comment se transmet cette succession? Est-ce par la consécration épiscopale? Merci »
« Les évêques seulement sont les successeurs des apôtres.
Cette succession se fait par l’ordination épiscopale. »
Le rite de la consécration épiscopale est attesté comme rite dès le 3ème siècle. Il ne faut pas confondre cela avec une célébration d’ordination aujourd’hui qui dure 3 heures. Ce qu’on appelle la distance historique va toujours demeurer. Il ne faut pas oublier que c’est le concile Vatican II qui a fait la dernière mise au point dans la théologie de l’épiscopat.
« Pourquoi ne considère-t-on les simples prêtres comme les successeurs des apôtres ? »
Cette expression de successeur des apôtres ne s’emploie pas dans un sens technique pour les prêtres. Vatican II consacre que le pape est successeur de Pierre et les évêques successeurs des apôtres. Surtout dans le document Lumen gentium. Cependant dans le code de droit canonique les évêques et les prêtres ont les mêmes fonctions de gouverner, de sanctifier et d’enseigner. Mais la source de ces trois fonctions sont notre Seigneur Jésus Christ qui les donne en propre aux évêques et par ceux-ci aux prêtres.
La question de succession est ordonnée à l’église comme communauté locale ou en un lieu. Or l’église en un lieu c’est le diocèse. En règle stricte l’évêque qui n’est pas en charge d’un diocèse n’est pas chef d’église. Voilà pourquoi un évêque auxiliaire a toujours un diocèse fictif. On considère qu’il est chef d’une église même si cette église est fictive ou n’existe plus.
« Est-ce qu’il y a des prêtres qui n’appartiennent à aucun ordre religieux? Merci »
« Non, pas de prêtre sans tête. Soit il appartient à une structure religieuse ou à un diocèse »
L’expression ordre religieux est très peu utilisée aujourd’hui, du moins depuis la réforme du code de droit canonique en 1983. Il y a surtout des instituts cléricaux. Les ordres religieux sont en principe différents des instituts cléricaux. Les jésuites les Oblats, les Salésiens sont des instituts cléricaux aujourd’hui. Seraient des ordres religieux les bénédictins, les franciscains, les dominicains. Mais la différence est seulement terminologique.
Les prêtres sont donc incardinés dans un diocèse où incardiné dans un institut clérical. Voilà les deux types d’incardination possible selon le droit. En fonction de cela on parle de prêtres diocésains ou religieux. Religieux ou réguliers pour dire que ces derniers vivent sous une règle approuvée par l’autorité de l’église. Donc prêtre religieux ou régulier c’est la même chose.
« Quelle est la différence entre « clergé régulier » et « clergé séculier »? Merci »
« Quel est le principal symbole de la foi chrétienne? Merci »
« Je n’apporte pas une réponse concrète. Selon moi, c’est la grâce et la volonté à croire à proclamer qu’il n’y a pas de dieu à part Dieu qu’Il est le Tout-puissant, le commencement et la fin. »
Je ne vais pas établir de différence entre profession de foi et credo. Mais rappelez-vous que credo est la première personne du singulier du verbe latin credere=croire. On peut croire dans avoir à le professser publiquement mais il peut être requis de le professer publiquement aussi
J’ai expliqué le mot symbole dans mon dernier livre. Il faut surtout tenir compte des exemples de symboles. Dans l’église latine on a deux symboles de profession de foi : celui dit des Apôtres et celui dit de Nicée-Constantinople. Le symbole de saint Athanase a été enlevé de la circulation.
Cependant en Orient nous avons beaucoup plus de symboles en circulation dans les églises. J’ai aussi expliqué cela dans le livre. Allez à la section Credo.
Mais on peut avoir d’autres symboles qui ne soient pas pour la profession de foi.
À côté de ce que je viens de dire il existe une profession de foi canonique qui est exigée dans l’église lorsqu’on doit aussi mettre certaines responsabilités. Les clercs émettent la première profession de foi canonique avant d’être ordonnés diacres, avant d’être installés curé de paroisse et ainsi de suite.
« Quelle est la différence entre principe et discipline dans la liturgie ? »
Le principe est de l’ordre de l’intuition et presque de l’évidence et qui n’a pas besoin de démonstration. Il est posé comme point de départ. En liturgie c’est un principe que l’homme doit rendre gloire au créateur. On n’a pas besoin de le démontrer ou encore que la messe est célébrée pour le salut des vivants et des morts.
La discipline c’est la mise en pratique de la norme de manière à être appliquée par tous. Par exemple il fait partie de la discipline de se mettre debout, de s’asseoir, de se mettre à genoux dans une célébration.
On change la discipline quand elle ne répond plus aux raisons de ses exigences. Mais on change très rarement de principes. Changer de principes peut entraîner des troubles considérables dans une institution et dans une société.
« Pourquoi l’échange des monnaies à l’intérieur de la Messe (quête) ? »
L’échange de la monnaie au cours de la messe ou au cours de la quête n’est nullement approprié. Jésus avait chassé les vendeurs du temple à cause de cela.
En principe le fidèle vient à l’église avec le montant exact qu’il veut donner. S’il doit régler des affaires de ce genre c’est au bureau de la paroisse ou avec d’autres personnes que cela se fait. Il en est ainsi depuis que la quête fut introduite dans l’église à la place des dons en nature.
Sur ce point c’est au prêtre de faire l’éducation de ses ouailles avec patience et ménagement.
Dans certaines communautés on fixe le montant minima de la contribution à la quête selon les possibilités réelles de la paroisse.
« Liturjiquement est- ce qu’on peut celebrer une messe avec seulement le chant de l’acclamation? »
« Non dans une messe il y a 5 chants possibles.
L’acclamation en soi n’est pas un chant mais plutôt un cri de joie. Les 5 chants possibles sont : l’entrée, l’offrande, l’offertoire, la Communion, et la sortie. »
On peut célébrer la messe lue, la messe chantée et la messe avec chants.
« En cas d‘absence de l’animateur du jour n’importe qui peut entonner un chant sans avoir une préparation? »
On se prépare pour diriger les chants ou la chorale comme pour le reste. N’importe qui est un peu dur. Car la celebration ne devait pas accueillir n’importe quoi.
« Si dans une célébration eucharistique le prêtre a un malaise quelconque soit pendant la consécration, qu’est-qu’on doit faire? »
« S’il y a un concélébrant avec lui je pense qu’il peut continuer avec la messe. Dans le cas contraire je ne sais pas. »
« S’il n’y a pas de concélébrant on devra chercher un prêtre n’importe où qu’il est pour venir consommer la victime Pascale. En outre, le peuple de Dieu doit rester à l’église jusqu’au renvoi.
Merci »
Je suis d’accord avec les réponses. Ou bien un autre prêtre continue la célébration ou bien on l’arrête.
« S’il y a de l’hostie consacrée, une religieuse est présente à ce moment là, qu’est-ce qu’elle doit faire avant de distribuer la communion? »
« Je viens juste de donner la réponse. Cette question faisait l’objet d’un grand débat lors d’un cours de pratique liturgique et pastorale au Grand Séminaire Notre Dame avec Mgr Eustache St- Hubert.
Merci »
Elle doit faire ce que prescrit le livre liturgique pour la distribution. De la sainte communion. Être religieux ne signifie pas qu’on a reçu le ministère qui fait de lui ministre du sacrement pour autant.
Il faut se référer au rituel de la distribution de la sainte communion.
En fait il ne s’agit pas pour la religieuse ou une autre personne de faire mais de suivre le rituel tout simplement. Le rituel dit à quel moment monter à l’autel. Ensuite on continue de suivre le rituel.
« Dans le cas où on arrête la messe, on ne peut pas dire qu’on a terminé avec car les formules de renvoi (bénédiction finale) n’ont pas été prononcées? »
Nous avons des cas rares où une messe commencée doit être continuée par un autre prêtre. Mais c’est exceptionnel. C’était surtout avant Vatican II. Le droit prescrit l’application d’une messe à une date convenue. Si pour une raison ou une autre c’est impossible, on réapplique la messe à un autre jour.
Il faut se rappeler que la messe est toujours pour le salut des vivants et des morts. Une messe non terminée peut être une messe dite ou non dite. Si la consécration était déjà faite dans la célébration, on peut considérer la messe comme dite; sinon elle n’est pas dite.
Il reste un autre petit problème : si le célébrant n’avait pas eu le temps de communier, il faut comprendre que la messe dite n’a pas été consommée. Mais la communion du célébrant est indispensable pour achever le sacrement au plan formel. L’église ne prévoit pas une messe sans la communion du célébrant.
Que cela soit clair pour tous et chacun.
« Oui! Je suis entièrement d’accord. Est- ce possible de communier un ou une malade inconscient pour ne pas dire le prêtre? »
La réception des sacrements exige le plein consentement de la personne. C’est pourquoi celle-ci doit être consciente du moins pour avaler le viatique.
Par ailleurs je ne vois comment on peut communier le personne sans lui faire avaler le corps du Christ.
Est-il possible de communier quelqu’un sans l’ordre exprès du prêtre de la paroisse, du curé. Ce serait un manquement grave de la part du ministre extraordinaire de la sainte communion. Gageons que ces choses ne se répètent point. Le fidèle ne doit pas avoir le Saint Sacrement chez lui. C’est dire que le prêtre d’une manière ou d’une autre il doit savoir car c’est pour lui que les ministres délégués travaillent.
« Si la prière est une invocation, un acte de foi et une communication entre un croyant et son dieu, pourquoi existe t-il chez chrétiens les catholiques autant de prières pré-usinées à Dieu mais surtout, à tous saints existants et à venir, la sainte goutte lait de Marie, les saints prépuces, saint Lucifer, etc.?
« Oui! Le fidele ne doit pas avoir le saint sacrement chez lui. Je vois plusieurs qui ont l’habitude dans des custodes prennent la sainte communion pour aller avec. Qu’est-ce que cela veut dire? »
Ce n’est pas le fidèle qui a accès au Saint Sacrement mais le prêtre. Lui seul dispose et autorise le fidèle à être ministre extraordinaire de la sainte communion et c’est à ce titre seulement aussi qu’un fidèle transporte le Saint Sacrement comme viatique. Et il y a un rituel dans l’église pour cela.
Il faut comprendre qu’un fidèle ne peut aller à l’autel ou dans le tabernacle pour mettre une ou deux hosties consacrées dans une custode.
Les évêques américains avaient sollicité du pape Benoît XVI que les ministres extraordinaires puissent aller chercher et déposer les ciboires dans le tabernacle. Cette permission n’avait pas été accordée.
Donc il demeure ferme que seul la hiérarchie peut aller au tabernacle. Je ne pense pas que cela a changé.
« Quand on dit Marie, épouse de l’Esprit Saint, ça veut dire qu’Il est le 3ème père de Jésus ou Il remplace Joseph? Éclairez-moi s’il vous plaît. »
Je crois avoir déjà parlé de cette question.
C’est un excès de langage qui fait parler ainsi. Et ce langage frôle la mythologie.
Dans le récit de l’Annonciation de l’évangile de saint Luc il est question du mode opératoire de la grossesse de Marie. Et j’explique.
Toute femme est enceinte par l’opération d’un homme. C’est la génération ordinaire ainsi voulue par Dieu pour perpétuer l’humanité et les animaux. Dans le cas de Marie Dieu a voulu se passer de l’office d’un homme.
C’est cela qu’il faut comprendre et non que l’Esprit Saint a remplacé l’homme et fait l’œuvre de l’homme.
Au contraire l’Esprit Saint fut pour couvrir et enveloper Marie et non pour prendre la place de Joseph. En couvrant Marie l’Esprit Saint rendit non nécessaire l’intervention d’un homme pour la grossesse de Marie.
S’il n’en est pas ainsi il n’y a pas de différence entre la naissance de Jésus et celle de Hercule dont la mère Alcmène fut engrossée par ruse par Zeus prenant la forme de Amphytrion, le mari de Alcmène.
Donc l’Esprit Saint ne fit rien mais empêcha que quelqu’un fît quelque chose dans le corps de Marie.
Alors on dit qu’elle est l’épouse du Saint-Esprit parce que comblée de grâce. Et étant comblée de grâce elle put vaincre le péché chaque jour. D’où l’immaculée Conception. C’est même en fonction de son immaculée Conception qu’on parle d’épouse pour Marie.
« Est-ce qu’un prêtre peut porter son étole au-dessus de la chasuble ? »
La réponse est oui mais. En effet aujourd’hui et surtout après Vatican II, on a diversifié la forme des chasubles. Il y en a de style ample ou de style gothique. Et on en a fait un élément de l’ensemble décoratif de l’espace sacré. Ainsi on peut retrouver l’autel, l’ambon, les pupitres décorés des mêmes motifs que la chasuble et l’étole.
Dans ces genres de cas l’étole est faite pour s’étaler sur la chasuble afin de mettre en évidence les motifs.
Cela est rendu possible que l’évêque et le prêtre portent l’étole de la même manière alors que c’était différent par le passé.
Au-delà de cette commodité, l’étole est sous la chasuble.
« Est-ce que la notion « ange gardien » est biblique? Merci. »
On n’a pas nécessairement besoin de relier ange et gardien. L’ange n’est pas d’abord gardien mais messager. En tant que tel il peut avoir la mission de garder ou de protéger. L’exemple le plus fameux dans cette perspective c’est l’ange Raphaël avec Tobie.
« Quelle différence existe t- il entre l’Evangile et une personne qui dit : mwen se levanjil? Merci. »
Déformation du langage théologique et peut être manque de précision sur la propriété des termes. Certes chacun doit devenir bonne odeur du Christ comme dit l’apôtre. Mais il reste que le terme évangile est d’abord Bonne Nouvelle qui réjouit. Ensuite la personne même de Jésus Christ. Et enfin une genre littéraire inventé par saint Marc et qui a des règles précises comme tout genre littéraire.
« L’ Anthropologie chrétienne est elle une partie de la Théologie? Merci. »
« Quelle est la différence entre Attrition et Contrition? Merci »
Pour faire simple contrition c’est le regret parfait du péché à cause de Dieu. L’attrition est le regret imparfait et Dieu nest pas le centre de ce regret.
L’attrition est l’une des raisons qui peuvent motiver le refus du confesseur de donner l’absolution. Mais pas toujours. Mais l’attrition peut conduire aussi à la perte du sens du péché. On en a une preuve quand le pénitent estime lui-même que son péché n’est pas grave. Timidement il commence par prendre la place de Dieu et du confesseur pour juger lui-même. Alors que c’est au confesseur de juger de la gravité des péchés en fonction de sa science et de la délicatesse de l’âme du pénitent.
« Quand on parle de l’ Universalité de l’Eglise, est ce qu’on fait référence à sa Mission d’enseigner toutes nations? Merci »
L’universalité de l’église vient de la personne de notre Seigneur qui est juge des vivants et des morts. Et du fait que son salut n’a pas de limites et peut atteindre quelqu’un n’importe où et dans n’importe quelle religion et dans l’irreligion. Autrement dit il n’y a aucune barrière qui puisse s’ériger entre un être humain et le salut et que le Christ Jésus ne puisse franchir.
Cependant la voie ordinaire d’atteindre les humains demeure la prédication de l’évangile dont l’église est investie.
L’universalité fait partie des quatre notes de l’église dans le jargon théologique.
« Pourquoi toutes les prières de louanges sont-elles théocentriques? Merci. »
Toutes les prières liturgiques ne sont pas des louanges. Mais sauf exception toutes les prières liturgiques sont adressées au Pere. On dit qu’une prière est théocentrique quand elle esst adressée au Dieu Père comme personne. Cependant la prière au Père peut prendre tous les accents. Cela n’affecte pas son efficacité.
La louange est la forme la plus parfaite de la prière parce qu’elle vise la sainteté de Dieu sans vouloir autre chose. Ce n’est pas une dimension mais un niveau de sincérité dans la prière. On ne s’étonne point qu’elle soit la reine des prières, devant les demandes. Mais il y a trop d’incertitudes dans la vie à venir. D’où le poids du présent.
« La typologie biblique est elle une doctrine théologique? Merci. »
La typologie se rencontre en exégèse et les méthodes d’interprétation de la bible. Il s’agit de déceler un premier élément qui va correspondre à un deuxième pour la pleine signification des deux ensemble. Souvent cela se passe entre l’ancien et le nouveau testament. Mais cela peut jouer pour deux livres d’un même testament. Exemple la manne et l’eucharistie. L’achèvement étant réalisé dans l’eucharistie, celle-ci est type de la manne anti type. Cela joue pour les choses et les personnes.
Cependant si nous laissons le champ de l’exégèse le mot typologie peut prendre une autre signification. Le mot typos en grec veut dire caractère, impression forte, marque profonde.
Non l’anthropologie chrétienne n’est pas une branche ou une partie de la théologie. L’anthropologie pense l’homme dans toutes ses dimensions avec un accent particulier sur la culture. Quand elle est chrétienne elle pose la dignité de l’homme comme un absolu pour la science pour éviter des manipulations des valeurs fondamentales de la personne.
Quant à la théologie elle s’occupe de la correspondance entre foi, révélation et Dieu.
« Mais, ne dit on pas, quelque fois dans le contexte de la théologie chrétienne, que l’anthropologie chrétienne est une branche qui traite de la compréhension de l’humanité à travers une perspective religieuse? »
Si nous voulons être pointus, il n’est même pas possible de faire de l’anthropologie une auxiliaire de la théologie. Le mot chrétienne est pour la couleur. Les deux disciplines n’ont point même méthode et même objet. Pourtant les deux sont au service d’un projet humain.
« Est-ce qu’il y a une différence entre Circumincession et Trinité? Merci. »
« Bonjour. Pour tenter de répondre, je dirais circumincession explique l’Unité dans la Trinité. J’avancerais que les 3 personnes de la Sainte Trinité s’imbriquent pour former Un Seul et Même Dieu. C’est juste un élément de réponse.
Le (ou un) Professeur en la matière peut toujours mieux nous faire comprendre.
Merci d’avance. »
Circumincession est la traduction latine de la perichorèse qui vient du grec. Dans les deux cas c’est la même formation étymologique pour les deux mots formés d’une préposition circum et péri signifiant autour de.
Ainsi le ou les mots expriment une action portée par un sujet. Ce qui est en jeu c’est la relation infinie et perpétuelle entre les trois personnes de la Trinité qui dans une danse interminable ne cesse de passer de l’une à l’autre. Cette relation est circulation d’amour qui fait que chaque personne di ne passe et séjourne dans l’autre et repasse dans l’autre et de l’une à l’autre.
La circumincession est une clé pour expliquer la Trinité immanente différente de la Trinité économique. Le mot économie est à prendre dans son sens théologique que lui a donné saint Irénée au 2ème siècle.
Dernière chose il faut bien savoir qu’il s’agit d’une tentative d’explication des théologiens du Moyen âge pour mieux l’unité dans la Trinité à partir de la substance unique de Dieu et qui pourtant ne cesse pas d’être trois personnes distinctes.
Le mystère de la sainte Trinité reste l’un des plus profonds phénomènes dans l’histoire de l’intelligibilité humaine. Donc encore une fois il faut bien comprendre que personne n’a été et n’a pénétré à l’intérieur de la sainte Trinité sinon que par la révélation fragmentaire laissée dans la bible.
« La différence c’est que le circumincession se porte sur la relation entre chaque personne de la trinité ? »
« Pourquoi appelle t on le dernier « Évangile » « Prologue de Jean »? Merci. »
« L’évangile de Jean *commence* avec un prologue… Ce n’est pas l’évangile tout entier qui est désigné par le prologue, sinon Jn 1, 1-18. Le mot « prologue » vient du grec « prologos », du latin « prolongus » et signifie, prélude, préliminaire. Donc, c’est l’introduction de l’évangile de Jean. »
La question du dernier évangile est traitée avec assez de détails dans mon dernier livre. Un peu avant la conclusion. Vous y verrez l’origine de cette pratique. Bien entendu le prologue de Jean n’était pas le seul dernier évangile. J’ai donné aussi l’exemple de la persistance de cette pratique dans les monastères bénédictins.
Le dernier évangile est une transition entre la bénédiction finale et l’action de grâce à la sacristie.
Le nom dernier évangile vient du fait que dans la célébration on a déjà lu l’évangile du jour au cours de la célébration de la parole. Le dernier évangile est la survivance d’une dévotion aux pratiques eucharistiques du Moyen âge. Mais cette pratique n’a pas résisté après la réforme liturgique issu du dernier concile.
L’intensité de la puissance d’évocation portée par ce prologue a fait créer une sympathique autour du texte. Les fidèles ont même créé une dévotion se servant du prologue comme d’un talisman.
« Recevoir la communion dans la
main sans la consommer immédiatement est il normal? Merci. »
« Non, on doit la consommer en présence du ministre de la communion d’après le principe actuel. Avant on avait un autre principe. »
Il y a plusieurs façons de recevoir la communion surtout après la mise au rencard du banc de communion qu’on avait dans les églises. La personne qui vient communier ne doit pas emporter le corps du Christ avec soi sans custode. Sans compter le fait de la piété du transport lei. Donc on reçoit la sainte communion pour la consommer tout de suite.
«J’aimerais savoir concernant la célébration eucharistique à quel moment de la messe le fidèle doit être présent afin d’avoir part au banquet eucharistique. Ou bien est-ce qu’il peut avoir accès même s’il arrive au moment même de la distribution de la communion. Est ce qu’il y a un moment spécial de la messe pour que le fidèle participe afin d’avoir part au banquet eucharistique. Concernant le déroulement de la messe et la participation des fidèles en quel cas on peut refuser la communion à un fidèle? Merci. »
Quand j’étais gosse on m’enseignait qu’il fallait arriver à la messe avant l’évangile pour pouvoir recevoir la communion. Et il y a encore beaucoup qui gardent cette même vision. Mais depuis longtemps nous savons que cette vision est tronquée. Qui voudrait aller au cinéma pour arriver quand le film est à moitié déroulé ?
Ainsi mon ami/e c’est la question même qui rate la cible. Alors rétablissons la bonne mesure. Le chrétien ne va pas à la messe pour communier en premier mais pour former le corps du Christ, pour faire être l’église. Et cette responsabilité est intransferable. Ensuite on réalise le corps du Christ pour la communion des saints. Par cela l’église est dont une grande famille qui unit les vivants et les morts.
En résumé selon la doctrine de l’église catholique aujourd’hui le fidèle n’a pas à être en retard à l’église pour aucune raison et sous aucun prétexte.
Si le fidèle est en état de grâce il peut recevoir la communion en tout temps à l’intérieur ou à l’extérieur d’une célébration eucharistique.
La question du refus de la communion à un fidèle ne fait pas partie de la gestion du sacrement. Cependant si cela arrive les raisons doivent être très graves.
« Quand est ce qu’on chante le Nunc dimittis? Merci. »
Le nunc Dimitri a est dit ou chanté chaque soir pendant les Complies qui est la dernière prière du jour dans la liturgie des Heures de l’église.
« Est-ce que la théologie de la rétribution est un enseignement biblique ? »
Il manque un mot après rétribution; c’est le mot personnelle.
D’abord quand on dit ou parle de théologie il y a toujours la bible car celle-ci est l’âme de la théologie.
Oui il existe une théologie de la rétribution personnelle; elle se trouve attestée à l’époque de l’exil à Babylone du peuple juif. Soir au cours du 6eme siècle avant Jésus.
Je réponds à la première question non posée: comment cette théologie a-t-elle pris naissance ?
Du constat de l’infidélité du peuple à la loi du Seigneur. En effet tout ce que Yahvé avait interdit le peuple de faire quand il installé dans la terre promise, eh bien le peuple s’est adonné avec rage à déplaire à Yahvé. Par exemple ce peuple opprime la veuve, le pauvre et l’étranger, il pactise avec l’idolâtrie et pense qu’il lui suffit de faire un sacrifice pour apaiser Yahvé.
Alors quand l’épreuve de l’exil est venue, ce peuple s’est mis à récriminer contre Yahvé en disant que le Seigneur est infidèle.
C’est alors que surgissent deux prophètes en Israël : Jérémie et Ezechiel pour éclairer le peuple sur ses péchés et lui faire comprendre que le malheur lui est arrivé comme conséquence de son rejet de la loi du Seigneur.
Donc la théologie de la rétribution personnelle élaborée surtout par Ezechiel tire le constat d’échec de l’alliance de Yahvé avec son peuple. On pourrait traduire tout cela en un proverbe créole : jou fèy la tonbe nan dlo se pa jou sa a li pouri.
Qu’est-ce que la théologie de la rétribution personnelle ?
Fort de ce que je viens d’expliquer et d’exposer plus haut le peuple d’Israel s’est mis à croire ou à penser que les Pères ont mangé les raisins verts et les fils ont les dents agacées. Autrement dit les Pères ont commis les fautes et les fils payent à la place du père. C’est l’idée de la solidarité trans génération de la rétribution collective.
Alors Ezechiel intervint pour dire que si les Pères ont mangé les raisins verts ce sont eux et non les fils qui auront les dents agacées. Autrement dit l’âme qui pèche c’est celle-là qui mourra et non un autre à sa place. Voilà en quoi consiste cette théologie.
Mais la chose est la solidarité des Pères et des fils dans le mal. Jésus avait déjà relevé cela en soulignant que les Pères ont tué les prophètes et les fils leur ont bâti des tombeaux pour signifier qu’ils sont d’accord avec leurs pères dont ils sont bien les fils.
En conclusion il n’y a pas de fatalité on récolte ce qu’on a semé.
Nous récoltons la corruption et le banditisme des gangs armés aujourd’hui parce que nous avons semé cela après 1986 et en 2011 et nous nous plaignons comme si nous étions innocents. Nous le sommes d’autant moins que nous cautionnons le mal absolu qui détruit le pays maintenant. Ainsi nous n’avons à compter sur personne mais uniquement sur nous-mêmes. Sinon rien ne changera. C’est qu’on ne peut pas déléguer quelqu’un pour aller à la toilette à sa place. C’est aussi simple que cela.
La fête de l’Exaltation de La Croix ou de la vraie croix est liée à ce qu’on a appelé depuis le siècle l’invention de la vraie Croix par sainte Hélène la mère de Constantin le grand. Cependant la racine théologique de cette célébration se trouve dans l’évangile de Jean. Ce dernier a compris que Jésus élevé sur La Croix et crucifié est en même temps élevé dans les cieux. Un même mouvement a deux significations presque opposées. Ne l’oubliez pas dans l’évangile de Jean il n’y a pas de récit de l’ascension. L’unique mystère nous est dévoilé de façon différente dans les différents évangiles.
« Une fête de la Croix est une célébration de la croix qui a servi à la Crucifixion de Jésus. Alors que le Vendredi saint commémore la Passion, cette fête honore la Croix elle-même comme instrument du salut. Elle suit diverses modalités, en fonction des différentes confessions du christianisme et de leur calendrier liturgique. L’Exaltation de la Très Sainte Croix, toujours célébrée le 14 septembre, est l’une des douze Grandes Fêtes de l’Église orthodoxe. Dans le catholicisme, il s’agit de la fête de la Sainte Croix glorieuse ».
Il y a ici une petite erreur minime dans cette exposition ou explication. La fête de l’Exaltation n’est pas la fête de La CROIX qui a servi à crucifier. Cela supposerait qu’on possède vraiment cette Croix comme une relique sûre et indubitable. Et si la science prouve ou prouverait que les échantillons de croix que nous avons ne sont point originelles, nous serons dans la confusion et on risquerait de donner la partie belle aux adversaires du christianisme et de la religion.
Voici la chose: à la faveur de l’invention de la vraie croix par la mère de Constantin Helène, la fête a été instituée. Au 4ème on n’avait aucun instrument technique et scientifique permettant de certifier qu’après 4 siècle de crucifixion de notre Seigneur Jésus Christ qu’on avait vraiment retrouvé qui avait servi à le crucifier. Ce n’était pas impossible. Mais sur le plan scientifique on ne pouvait avoir cette certitude.
Ainsi l’église catholique n’institue pas les célébrations de la foi sur la certitude du fait historique mais sur la correspondance de l’histoire et de la foi.
Dans le cas qui nous occupe il suffit de savoir qu’il a été réellement crucifié sur le bois, que personne ne peut mettre en doute ce fait massif. Cela suffit pour la célébration qui prend corps non sur l’histoire mais sur la théologie de l’évangile de saint Jean comme je l’avais expliqué.
Il est toujours bon d’être attentif et attentive. Merci.
« Peut-on considérer toute la vie de Jésus comme une suite de rituels? Merci. »
Non la vie de Jésus n’est pas une suite de rituels. Il était assidu aux cultes véridiques du judaïsme mais voulait surtout libérer la religion de ses carcans.
De l’autre côté il y a beaucoup de rituels qui sont codifiés après coup c’est à dire après maintes pratiques qui en établissent fermement la coutume qui devient loi.
On peut ajouter selon le témoignage de l’évangile de Jean que Jésus suivait très bien la coutume de la Pâque juive et qu’il montait régulièrement à Jérusalem pour cela. La Pâque était plus qu’une coutume c’était la fête des fêtes. C’était une loi liturgique.
« Qu’est-ce que le sacerdoce commun des fidèles? Est-ce que c’est l’implication de tout le Peuple de Dieu dans la vie et la mission de l’Église? Merci. »
« Je vais essayer de répondre de vous répondre à cette question si ma réponse n’est pas complète Mgr Aris viendra par la suite pour corroborer la mienne
Le sacerdoce des fidèles c’est dans le sacrement du baptême que le chrétien l’a reçu, , en passant l’huile SC et prononçant les mots tu es prêtre, prophète, roi. »
Je pense avoir déjà répondu à la question du sacerdoce des fidèles. Du moins en partie.
D’abord il s’agit d’une théologie nouvelle thématisée définitivement avec le dernier concile. Ensuite c’est une théologie quelque peu synthétique de tous les acquis de la théologie de l’école. C’est enfin un aboutissement. La doctrine est éclaircie dans le document Lumen gentium élaboré sur le mystère de l’église.
De quoi parle-t-on dans le sacerdoce des fidèles ?
D’abord de l’aboutissement du messianisme juif conclu avec l’incarnation. Jésus étant le dernier et l’ultime Christ, il donne tout son sens à tous les christs précurseurs, David, Elie compris. Le messianisme s’achève dans l’accomplissement des promesses, de toutes les promesses en Jésus-Christ. Dans le messianisme nous savons que prêtre, prophète et roi reçoivent l’onction qui met à part et singularise pour le service de Dieu selon ce que Dieu demande. Voilà le messianisme lequel s’accomplit totalement en Jésus-Christ qui lui est à la foi prêtre prophète et roi. Ce qui n’était nullement arrivé avant lui. De même que le sacerdoce dont il est l’initiateur n’avait point été une tradition avant lui car son sacerdoce est différent de celui de la tradition juive.
Donc c’est une foi cette théologie établie à propos de Jésus Christ qu’on peut en tirer les conséquences pour l’église et l’ensemble du peuple de Dieu. Donc le sacerdoce des fidèles découle de tout ce que je viens d’expliquer.
Il y a dans la nouvelle alliance un unique sacerdoce venant uniquement du Christ. La lettre aux Hébreux l’a assez expliqué en employant l’image de Melchizedek dans le livre de la Genèse. Or ce Melchizedek roi de Salem n’avait ni père ni mère pour signifier qu’il est branché sur Dieu son ancêtre. C’était pour montrer et distinguer que le sacerdoce du Christ memement ne vient pas des hommes.
L’église hérite de ce sacerdoce comme corps du Christ. Et l’église distribue et monnaie ce sacerdoce unique du Christ de deux manières : sacerdoce commun et sacerdoce ministériel de la hiérarchie. Le sacerdoce ministériel est au service du sacerdoce commun dit sacerdoce baptismal car c’est par et dans le baptême que la personne reçoit gratuitement cette nouvelle dignité d’être prophète prêtre et roi.
Le sacerdoce commun des fidèles signifie que tout baptisé par vocation donc par le baptême est capable d’offrir à Dieu un sacrifice spirituel agréable. Cela fait du peuple de Dieu aussi un peuple saint engendrant sans cesse pour Dieu de nouveaux membres.
Lumen gentium ajoute que lè sacerdoce des fidèles ne diffère pas seulement du sacerdoce ministériel de la hiérarchie par degrés mais par nature pour signifier qu’aucun fidèle ne peut entrer dans le sacerdoce ministériel simplement par sa volonté mais par appel du Christ que l’église comme hiérarchie discerne. Mais comme déjà souligné le deux sacerdoces découlent directement du Christ qui en est l’unique source.
« L’apologétique chrétienne est-elle une partie de la théologie? Merci. »
L’apologétique chrétienne était effectivement un traité de théologie qu’on étudiait au Séminaire avant Vatican II. Ce traité avait pour mission de montrer que le christianisme et l’église catholique avec étaient la vraie religion. Que c’était à cause de sa vérité intrinsèque qu’il était persécuté un peu partout à travers le monde. À l’intérieur du christianisme le traité montrait aussi que les autres confessions chrétiennes avaient quitté l’expression de la vraie foi de l’église que si elles voulaient réparer les brèches il fallait revenir dans le giron de l’église catholique. Le traité faisait essentiellement de la comparaison. L’apologétique était aussi un genre littéraire inventé par saint Justin au 2ème siècle qui a écrit une apologie du christianisme au plus fort de la persécution à l’intention des empereurs romains. Presque tous les Pères de l’église ont fait tant soit peu de l’apologétique. C’est au cours des temps modernes que l’église en a fait un traité systématique de théologie à enseigner.
Aujourd’hui on n’enseigne plus l’apologetique. Ce traité n’est plus au programme des études de théologie. Moi je ne l’ai pas étudié au séminaire mais ceux qui ont étudié avant le dernier concile et qui ont été ordonnés prêtres avant l’ont étudié.
En fait il y a au moins deux documents de Vatican II qui seraient en contradiction avec l’apologetique chrétienne : Unitatis redintegratio et Nostra aetate.
Donc l’église catholique a adopté d’autres vues sur la réalité surtout grâce au pontificat de Jean XXIII. Aujourd’hui l’apologetique est remplacé l’œcuménisme et le dialogue inter religieux. Au cours de mes études en France j’ai eu la chance d’approfondir ces notions.
« Merci pour ces explications très intéressantes qui m’amène à poser la question suivante.
Est-ce que le credo, spécialement celui de Constantinople, n’est pas un genre d’apologétique chrétienne qui demeure encore dans la pratique? »
Le credo appartient à un autre genre. En tant que profession de foi c’est un symbole. Affirmer est totalement différent de défendre.
En effet les professions de foi sont très nombreuses. Presque chaque église ou diocèse durant la période patristique avait son propre credo pour rendre compte de sa foi devant les autres ou devant les païens. Ainsi le credo c’est deux choses ensemble : professer sa foi qui est l’affirmation solennelle de sa foi en tant que foi communion et communautaire partagée avec les autres et l’assemblée. Et ensuite un symbole qu’on utilise pour se faire reconnaître d’autres chrétiens lorsqu’on est en voyage loin de sa communauté de foi où l’on est pas connu et qu’on a besoin d’être reconnu.
Le credo était dans le cœur c’est pourquoi il peut monter sur les lèvres si besoin est.
Dernier trait. Le credo n’était pas fait pour la messe ni même pour être récité comme on dit vulgairement. On avait le credo dans son cœur parce qu’on en était convaincu avant le baptême, donc c’était destiné d’abord aux catéchumènes. Ensuite le jour du baptême on devait le restituer sans quoi on n’était pas baptisé. En Orient on a des dizaines de credo en circulation et c’était en général l’évêque en tant que chef de la communauté qui les faisait. Presque tous les Pères de l’Église ont leurs noms rattachés à un symbole de foi ou credo. Mon dernier livre en fait écho.
Ainsi les genres littéraires pour les textes fondateurs sont multiples et chacun a un objet et un objectif différent aussi.
« L’abandon à Dieu est il
caractérisé par une confiance absolue en son amour? Merci. »
La confiance et l’abandon s’appellent mais sont différents. La confiance part d’un élan de l’âme qui sent que c’est le parti à prendre. L’abandon peut être le fruit d’une vision d’impuissance, de désespoir ou d’espérance. La où la confiance ne voit pas l’abandon voit. C’est un peu cela la différence. Ainsi l’abandon vient après la confiance comme en étant le plus parfait fruit.
« La Déification est elle un terme biblique? Merci. »
Le mot n’existe pas comme tel dans la littérature chrétienne parce que la déification existait bien avant l’ère chrétienne dans les religions païennes. À Rome c’était une pratique courante. L’autre non de la déification est l’apothéose. On n’a pas ces cérémonies dans la religion chrétienne basée sur le mystère de la sainte trinité et sur celui de l’incarnation.
La déification est le fait pour un mortel d’être reçu dans la cours céleste pour siéger au rang des dieux de l’Olympe et sur la terre d’être admis au panthéon des dieux. Les empereurs romains du premier siècle avant Jésus et du premier siècle de notre ère étaient assez souvent déifiés de leur vivant ou après leur mort. C’est ce qui explique que les statues des rois et des empereurs étaient en circulation dans les temples païens et les lieux publics afin qu’on leur rende un culte surtout le culte de l’encens.
Alors la littéraire juive et chrétienne n’aurait jamais utilisé un terme qui prêterait à confusion et qui plongerait dans un amalgame qu’on voulait par avance éviter.
Cependant la vision théologique qui veut que l’humanité ait part à la vie divine par grâce et par participation existe. On la trouve dans les lettres de Paul et dans la théologie des premiers siècles notamment chez saint Irénée de Lyon. Mais ce n’est pas de la déification.
« Peut on attribuer du symbolisme aux Couleurs liturgiques? Merci. »
Dans la liturgie il y a toujours du symbolisme accolé aux couleurs parce qu’un symbole dépasse toujours la platitude utilitariste et utilitaire des choses. Le symbolisme les élève et les rattache à plus haut et plus grand et plus fort.
On peut facilement faire sortir une chose d’une simple utilisation pour en faire un symbole. Il suffit de considérer un drapeau national.
Sur le plan liturgique vous me direz exactement ce que vous voulez savoir sur la matière.
«Dans la liturgie,est ce qu’il y a des fêtes religieuses semi-doubles? Merci. »
Non cela n’existe plus depuis la réforme liturgique de Vatican II. La terminologie est simplifiée et libellée comme suit:
Mémoire facultative ; Mémoire obligatoire ; Fête ; et enfin Solennité. Les catégories de simple, double ont systématiquement sorti du registre des degrés de célébration.
Il faut savoir que cela touchait aussi la sonnerie des cloches. Tout le monde se rappelle du carillon et du glas par exemple.
« Que symbolise la couleur blanche dans la liturgie? Merci. »
« Symbole de pureté et de sainteté »
« Ceux qui ont reçu des stigmates du Christ sont-ils considérés aussi comme des martyrs? Merci. »
Les stigmates n’ont rien à voir avec le martyre. Être gracié de la configuration au Christ par les stigmates c’est accueillir ses souffrances comme étant les siennes.
On peut refuser le martyre ou le rechercher mais pour les stigmates c’est totalement différent. On est dans la pure passivité par rapport à l’accueil de cette grâce ineffable.
Donc aucune comparaison entre les deux réalités.
Cependant une chose demeure vraie selon la psychologie des profondeurs c’est la théorie de la compassion qui serait à l’origine de la réception du don des stigmates. Mais cette compassion pour puissante qu’elle soit ne peut provoquer même comme cause éloignée la réception des stigmates. Le Seigneur seul décide.
« La sotériologie est elle de la Christocratie ou de la Théologie ? Merci. »
La sotériologie n’a rien à voir avec la christocratie. Elle est d’abord le mystère du salut réalisé en Christ en tant que sauveur et rédempteur. Comme soter en grec signifie sauver on a formé le mot français de sotériologie.
Le terme christocratie ne fait pas partie du vocabulaire chrétien. C’est un mot forgé naturellement sur du grec aussi. Ordinairement on utilise de préférence le terme théocratie qui est un régime de gouvernement où les lois et les principes constitutionnels sont d’ordre totalement religieux. La théologie est toute autre chose. C’est un corps doctrinal et une cohérence de pensée à laquelle on peut se référer pour la conduite de sa vie ou de sa religion mais sans pouvoir contraignant.
La sotériologie est une branche de la théologie. Elle est incluse dans le mystère de la rédemption. Voilà à peu près les distinctions posées et établies. Maintenant il reste à en tirer profit.
« Comment appelle-t-on les prières avant et après les repas? Merci. »
La prière avant le repas s’appelle le bénédicité. Après le repas c’est la prière d’action de grâce. Ces réflexes de prière en toute circonstance et occasion ont pris naissance à partir du 3ème et se sont développés au cours des âges mais l’origine la plus lointaine est dans le prier sans cesse de Paul dans ses lettres aux Thessaloniciens.
« Le Pallium : est ce que c’est le
Pape en personne qui dépose un Pallium sur les épaules de chaque nouveau archevêque ? Merci. »
« Le pape donne le pallium à l’évêque, et une cérémonie est organisée pour le déposer sur ses épaules , si l’archevêque à changé de lieu il va recevoir un autre pallium. »
Le Pallium est très ancien dans l’église et vient de la culture gréco-romaine et non de la tradition ecclésiastique. Le pallium grec était un manteau. On connaît l’utilisation avant le Christ. Mais dans l’église c’est après le 5ème ou le 6eme siècle qu’on commence à en faire un usage liturgique.
Depuis le pontificat de Jean Paul II le pallium prend une importance particulière parce qu’il remplace d’une certaine manière la tiare que Paul VI n’a point portée et Jean XXIII quelques fois.
Mais dans le passé c’était un signe de communion et de soumission au pape. Voilà pourquoi c’est lui qui l’imposait aux évêques puis seulement aux archevêques métropolitains car il y a des archevêques sans pallium.
Aujourd’hui le pallium est le signe de la juridiction honorifique de l’archevêque sur la province ecclésiastique dont il est le métropolitain. C’est pourquoi il ne peut le porter en dehors de cette province.
Depuis le pontificat de François les Nonces ont la faculté d’imposer le pallium aux nouveaux archevêques nommés au cours de l’année. Autrefois le pape l’imposait lui-même chaque 29 juin.
« Les évêques portent – ils La Croix pectorale en tout temps? Merci. »
La Croix pectorale est difficile à retracer. Elle est tantôt insigne liturgique tantôt insigne épiscopal ou même ecclésiastique. Mais il n’y a aucune tradition ferme à cela. La Croix pectorale liturgique se porte sur la chasuble au moyen d’un cordon et peut être en bois, bronze, or, argent ou tout autre métal précieux. La Croix pectorale comme insigne épiscopale se porte sur la chemise ou sur la chemise clergyman.
L’église orthodoxe n’utilise pas de la même manière que l’église catholique La Croix pectorale.
« Pourquoi l‘évêque porte t-il son aneau dans la main droite? Merci. »
Ce n’est d’aucune importance la main droite ou la gauche. Dans la tradition biblique la droite est liée à ce qui est bon et correct et la gauche à ce qui lui est contraire. C’est pourquoi on parle du Christ assis à la droite du Père. Mais le Père n’a ni droite ni gauche puisque ces repères sont pour des êtres humains qui sont aussi dans l’espace et le temps. Une fois qu’on quitte le spatiotemporel il n’y a plus ni droite ni gauche. Un évêque qui est gaucher peut avoir son anneau épiscopal à l’annulaire de la main gauche. L’anneau épiscopal est le signe du mariage de l’évêque avec son diocèse réel ou fictif.
« Pourquoi l’église nous a-t-on appris à dire « …que son âme repose en paix..? » »
Je me suis posé cette question il y a quelques semaines et je ne l’ai pas approfondie.
En fait l’âme n’a pas à se reposer en termes concrets parce que l’âme n’a pas de poids et de pesanteur et encore elle n’est pas matérielle.
Il faut dire l’expression latine requiescat in pace est devenue idiomatique dans presque toutes les cultures sous la forme R. I. P. Dans l’église nous avons un chant d’absoute qui commence avec ces requiem aeternam dons eus Domine. Ce chant grégorien date au moins du premier millénaire.
Je n’en sais pas plus sur la question.
« Mains jointes, mains ouvertes qu’expriment ces gestes que nous faisons souvent pour prier? Merci. »
Nous sommes dans le monde des signes et des gestes. Les catalogues sont valables selon les cultures et les mœurs des peuples. Il n’est pas possible d’enfermer un geste dans une signification mais on peut dire ce que cela veut dire dans tel registre ou ordre déterminé. Par exemple on ouvre les mains pour donner et recevoir. On élève les bras pour supplier et s’enthousiasmer. On joint les mains pour réunir et mettre fin.
Ces précisions faites je dois rappeler qu’il y a les gestes présidentiels dans la liturgie catholique. Gestes qui sont faits par le président de la liturgie ou de l’assemblée. Il peut lever les mains pour donner un ordre ou pour prier ; ouvrir les mains pour accueillir ou pour réunir les intentions.
Alors ne soyez pas étonnés si ces mêmes gestes veulent dire autre chose chez d’autres peuples et dans d’autres cultures.
« La prostration, le prosternement et la prosternation sont ils différents? Est ce qu’on peut faire ces geste aussi en restant agenouillé et en courbant la tête et le buste ?
Ou bien faut-il qu’on soit nécessairement allongé ? Merci. »
Les trois mots sont effectivement synonymes en liturgie. C’est le geste de s’étendre de tout son long en signe d’adoration. Pourtant le vendredi saint quand le prêtre s’étend sur la dalle de tout son long le terme employé est prostration. C’est le même aussi aux ordinations. Le latin pro et sternere vise un mouvement de flexibilité du corps car sternere veut dire s’étendre mais de manière ferme. De même pour le mot stern en anglais.
Se prosterner voudrait dire alors perdre la rigidité du corps pour prendre la position convenable à l’adoration. En liturgie la prostration remplace l’adoration. Est un acte d’adoration.
« Visite ad limina – est ce que tous les Évêques sont appelés à visiter le Saint-Siège? Merci. »
C’est effectivement cela. C’est dans le droit la visite dite ad limina tous les cinq. Mais les pratiques ont légèrement évolué au cours des derniers pontificats du 20eme siècle. La visite ad limina c’était d’abord pour les évêques résidentiels c’est à dire ceux qui ont la charge d’un diocèse ou équivalent. Aujourd’hui ce n’est même plus la visite de l’évêque mais de la conférence des évêques surtout depuis le pontificat de Jean Paul II. Pour les grandes conférences de plusieurs centaines d’évêques on peut avoir plusieurs groupes.
Il y a trois aspects dans la visite ad limina: alller dans les dicastères pour donner les rapports administratifs ; être reçu par le pape et honorer les tombeaux des bienheureux martyrs fondateurs de l’église de Tome. On le fait ainsi aujourd’hui.
« Selon St Jean Eudes, le Saint-Sacrifice de la Messe est quelque chose de si grand qu’il faudrait trois éternités pour l’offrir dignement : la première pour s’y préparer ; la seconde pour le célébrer ; la troisième pour rendre de justes actions de grâces… Comment expliquez vous cela? Merci. »
D’abord il faut replacer la pensée de saint Jean Eudes dans son contexte du 17eme siècle français. Il n’existe pas trois éternités. C’est une image pour parler de l’immensité et de la profondeur de l’eucharistie. Ensuite le vocabulaire de sacrifice n’est plus utilisé en théologie sacramentaire de la même manière.
Le saint veut dire que chaque célébration eucharistique est un événement en soi, que le prêtre doit prendre très au sérieux le fait de monter à l’autel pour célébrer. Cela ne doit être en aucun cas un fait banal. C’est pourquoi il sépare les trois moments : la préparation, la célébration et l’action de grâce. Il faut dire qu’aujourd’hui l’action de grâce à la sacristie après la messe est totalement oubliée. D’ailleurs beaucoup de fidèles ne comprennent pas que la messe doit commencer et finir au même endroit: la sacristie. C’est pourquoi je ne suis pas toujours d’accord que le prêtre ou le curé fasse le comité d’accueil. Certes il faut rencontrer les fidèles et surtout les nouveaux venus. Mais il n’y a pas une seule façon de procéder.
Alors quand on voit les prêtres célébrer de n’importe quelle manière, on se rappellera qu’ils n’ont pas suivi les conseils du saint.
« Y a-t-il une différence entre curé et administrateur s’il vous plaît ? »
Sur le plan canonique la différence est grande mais il n’est pas facile de résumer. Le curé est nommé avec ce qu’on appelle la stabilité c’est à dire le temps nécessaire pour accomplir son ministère et accompagner les fidèles confiés à ses soins. D’où l’expression latine cura animarum. En principe la lettre de nomination ne porte pas pour combien de temps le curé est nommé. On peut le transférer pour promotion sinon quand il y a des problèmes canoniques. Sinon il reste en place et en poste.
L’administrateur est toujours un prêtre a qui on confie la charge d’une paroisse en attendant que les problèmes administratifs ou canoniques soient résolus. En principe c’est pro tempore c’est à dire pour un temps qui ne doit pas être long moins de 12 mois. Ici il s’agit de principe. Dans la pratique les choses souvent varient. J’ai écrit des lettres de nomination d’administrateurs qui sont encore en poste après 10 ans.
L’expression curé/administrateur n’existe pas dans le droit; on utilise l’un ou l’autre terme selon les situations.
Je termine avec ce point : pour que l’évêque nomme le curé pour un temps, il doit y avoir une norme de la conférence des évêques sur la matière, sinon il doit nommer sans limite dans le temps. Et c’est cela qu’on appelle stabilité. L’évêque comme le prêtre finit son ministère par la limite d’âge. 75 ans dans les deux cas.
« Un prêtre administrateur ne peut pas avoir de vicaire parce qu’il n’est pas curé ? »
Aucun rapport. Le vicaire n’est pas pour le travail du curé ou de l’administrateur mais pour le service pastoral de la paroisse. S’il n’y a pas de besoins pastoraux, pas de nécessité d’avoir de l’aide pastorale.
En clair le vicaire travaille avec le curé ou l’administrateur mais pas pour eux ; il travaille pour les fidèles de la paroisse.
Cependant si une paroisse avait des difficultés quelconque de gestion, on peut changer le curé tout en gardant les vicaires à leurs postes s’il y en avait plusieurs. Mais s’il n’y avait pas de vicaires avant, on en donne pas jusqu’à ce qu’on résolve le problème de gestion. C’est la voix de la sagesse.
« Les Prêtres Fidei donum sont ils
des Prêtres missionnaires? Merci. »
Pour faire court l’expression latine signifie don de foi ou don de la foi. Ces prêtres sont donnés pour un temps à une autre église ou diocèse pour y travailler sans y être incardiné.
Par ailleurs aujourd’hui dans l’église tous les fidèles sont missionnaires mais ne le sont pas au même titre et de la même manière.
«Qu’est-ce que la vie consacrée? Que procure t elle à la mission de l’Église? Merci. »
La vie consacrée est un champ très large et la consécration du plus simple engagement aux engagements les plus solennels. La vie consacrée concerne d’abord ou surtout les laïcs qui vont devenir religieuses et religieux. Mais cela peut concerner la hiérarchie aussi.
Les formes de la vie consacrée sont en train d’évoluer mais pas encore au niveau canonique. Quand j’étais étudiant en droit canonique en France c’était une question brûlante et brutale. Cela a été tempéré avec l’essor des nouveaux mouvements d’action catholique qui ont fleuri aussi au cours de la même période.
On peut distinguer trois pans dans la vie consacrée:
1) les instituts de vie consacrée
2) les sociétés de vie apostolique
3) les ermites et les vierges consacrées.
Pendant longtemps ce sont les instituts de vie consacrée qui ont poussé et propulsé la mission ad extra de l’église.
Je n’en dis pas plus pour le moment. Mais vos questions sont bienvenues.
« Quelle est la différence entre un administrateur et un administrateur ad interim ? »
Un administrateur est toujours ad intérim s’il s’agit d’une paroisse. S’il s’agit d’autre chose alors il faudrait préciser.
« Est-ce que l’amict est encore de mise? »
L’amict et le cordon furent et sont des pièces facultatives parmi les ornements liturgiques. L’aube a changé entraînant quasiment la disparition utilitaire de l’amict pour couvrir le buste et le cordon pour retenir l’aube correctement. Ainsi il n’a pas été décrété qu’on ne les utilise plus mais on n’a plus de nécessité de les utiliser. Il m’est arrivé plusieurs fois de les utiliser par nécessité. On a des aubes qui requièrent l’amict même si on les confectionne de moins en moins.
«Puisque c’est Dieu Lui-même en premier qui attire inlassablement chaque personne à sa rencontre mystérieuse à travers la prière. Cet appel n’est-il pas universel à toute l’humanité ? Merci. »
L’universalité du salut est un dogme qui fait partie de la nature de Dieu comme créateur. En créant il aime et sauve. C’est le premier élément.
Dans la création les êtres créés doivent vouloir le salut. Cela passe par l’instinct de survie chez tous les êtres. On ne choisit pas la mort. Dans le suicide on la choisit comme solution et échappatoire à la souffrance et aux misère. On ne se tue parce qu’on est heureux.
En troisième lieu il y a des êtres qui s’en vont à leur perte par le mirage d’un bien illusoire et fini. Cela est devenu une constante dans notre histoire à cause du péché qui a commencé son œuvre dans notre monde par notre faute en tant que genre humain. Cela conduit le créateur à inventer la rédemption.
L’église est un instrument de salut dans le plan de la rédemption.
Ainsi toute l’humanité est attirée vers le salut par grâce et par nature dirions nous. Et c’est l’église qui aide Dieu à sauver par son ministère, par sa liturgie, par ses sacrements. Ainsi n’importe quelle activité et n’importe quelle action d’une personne ou de l’église peut concourir au salut d’un autre. Donc nos actions bonnes tournent toujours à notre salut et à celui d’un autre. Même inconnu de nous. C’est l’un des aspects de la communion des saints dans l’église catholique. Par décret divin il est impossible d’être égoïste en faisant le bien. Oui le bien se répand toujours pour se multiplier.
Mais le mal fait de même pour perdre.
« On a déjà parlé des gestes dans la célébration. Mais quel lien existe-t-il entre les gestes et les paroles dans la célébration ? Merci. »
Dans la liturgie les gestes sont une explication sinon un prolongement de la parole. Il est des gestes qui font aussi partie des rites mêmes. Les gestes sont là pour magnifier la parole.
La parole est la forme des sacrements dans le sens que ce mot a depuis la philosophie d’Aristote. Le mot d’ailleurs a traversé tout le Moyen âge pour venir s’installer dans notre quotidien.
La parole est ce par quoi le sacrement est réalisable. De sorte que sans parole pas de sacrement. Mais dans la célébration la parole traverse toutes les pores de la prière, prières présidentielles et prières collectives sans oublier les rubriques. Donc parole et geste ne sont pas sur le même pallier mais tous les deux concourent à la réalisation efficace du sacrement ou du sacramentel. La beauté n’a pas à étrangère à l’ensemble.
« Dans le plan divin du salut quelle est la place de l’Eucharistie ? Merci. »
Le sacrement de l’eucharistie est valable pour la terre seulement. Au ciel il n’y aura pas d’eucharistie. En attendant elle est le pain des forts et des faibles. Elle est le courage dans le quotidien de nos erreurs. L’eucharistie nous garde dans la constance du caractère fugitif de nos jours auxquels il faut attacher les pouvoirs de l’éternité. C’est le pont entre la tèt et le ciel.
« Quel est le rôle d’un administrateur dans une paroisse qui a un prêtre permanent dans la paroisse? »
Sur la question d’administrateur, de prêtre permanent je ferais remarquer que peut-être tout le monde ne possède pas le vocabulaire canonique de l’église. Le droit canonique étant une science à part, il faut l’avoir étudiée pour en savoir quelque chose.
Maintenant il s’agit de percer derrière le vocabulaire imprécis la pensée de la personne qui a posé la question.
J’apporte ces éléments non techniques:
1)Tout prêtre qui est en charge d’une paroisse en est l’administrateur selon le livre 5 du code de droit canonique. Mais le titre d’administrateur est donné à un prêtre en charge d’une paroisse dans des conditions particulières.
2)Le titre ordinaire d’un prêtre en charge d’une paroi est celui de curé.
3) tout prêtre qui est nommé pour travailler dans une paroisse quel que soit son titre est un permanent de cette paroisse cependant on n’emploie pas l’expression prêtre permanent comme on dirait diacre permanent.
« ADMINISTRATEUR ?
Du genre, un prêtre ou ?
PERMANENT ?
Qui qualifie un prêtre de ce titre? »
« Un prêtre qui est en charge d’une paroisse, n’est-il pas permanent? »
« Dans ce cas, l’eucharistie ne peut separer de la parole et l’une ne peut remplacer l’autre aussi. Je reste croire. »
Il y a deux façons de comprendre. Il n’y a pas de célébration de la messe sans que ce soit tout uniment célébration de la parole et célébration du sacrement. C’est la structure de la célébration dans dans l’église qui le veut ainsi.
De l’autre côté la messe comme sacrement de l’eucharistie n’a pas besoin d’une célébration de la parole pour se tenir debout, elle n’a pas besoin de béquilles.
Mais encore et ensuite pour produire un sacrement n’importe lequel il faut toujours des gestes et des paroles. Dans le langage technique de l’église on appelle cela la matière et la forme.
La matière ce sont les éléments sensibles qu’on utilise comme l’eau ou le vin ou l’huile; et la forme ce sont les paroles qui accompagnent les gestes que l’on fait quand on utilise les éléments sensibles.
Voilà une autre clarification.
« Pourquoi les catholiques pratiquent-ils la vénération des reliques des saints?
Comment l’église définit-elle l’authenticité d’une relique des saints spécialement dans le cas des restes humains datant de plusieurs centaines d’années ou des saints martyres(brulés, décapités et jetés dans une fausse commune, etc.)? »
La vénération des reliques n’est pas un fait de l’église catholique mais de beaucoup de religions et du christianisme en particulier. Les Orthodoxes vont plus loin que les catholiques dans cette vénération. Quant aux protestants ils sont si variés et confondus avec des sectes qu’il est impossible de démêler l’écheveau. Donc le fait n’est pas catholique mais religieux.
Une fois ceci restitué il m’est difficile de répondre pour les autres religions et confessions chrétiennes. Je réponds pour l’église catholique.
Pourquoi dans l’église catholique la vénération des reliques n’est-elle pas interdite? Je retourne la question ainsi et je donne la réponse la plus simple: parce que nous sommes des humains faits de chair et de sang et surtout à cause de l’incarnation. Nous savons tous qu’en nous tout passe par un support physique et matériel quelle qu’en soit la proportion. Comme on dit chasser la nature il revient au galop. Le fait que nous ayons nos cinq sens nous rive à la matière même si de temps en temps nous faisons des échappées et des échappatoires. Aucune science, aucune religion ne réussira à détacher l’homme de son corps même dans des cas exceptionnels. La matière nous rattrape toujours. Voilà pourquoi il n’est plus question de faire comme Platon mais d’être plus réaliste en acceptant le corps et la matière et des les garder dans les limites fixées par l’esprit.
Nous sommes pas capables de vivre que d’air. Il faut plus.
Comment l’église définit l’authenticité des reliques qui datent de plusieurs centaines d’années ? Comme tout le monde par les méthodes scientifiques tout simplement. Et s’il se trouverait qu’un relique soit faux? Eh bien on saura que c’était faux. Mais qu’est-ce qui serait faux ? Pour répondre à cette question je prends un exemple. Supposons que vous n’ayez point connu votre mère parce qu’elle est morte lorsque vous aviez 1 an. On vous toujours présenté sa photo. Or il se trouve que ce n’était pas la photo de votre mère. Cela fera-t-il que vous n’aurez plus d’égard pour votre mère que vous n’avez pas connue? Non. Vous chercheriez de préférence la vraie photo de votre mère ou vous vous en passerez au lieu de votre mettre à détester votre mère car votre tendresse n’est pas pour la photo mais pour la mère. Il en va de même dans l’église : aucune image ou relique ne nous arrête sur eux mais sur le Christ. Nous pouvons vivre sans les images mais non sans le Christ.
Mais comme nous sommes dans la chair nous savons le poids des images sur nous.
En conclusion quels que soient les reliques ils ne sont que cela et rien d’autre. Dieu seul est Dieu. Cependant si nous voulons rendre le peuple des croyants de toutes les religions plus superstitieux, il nous suffit de brandir quelques interdictions. Cela fonctionne comme pour les enfants et la boîte de Pandore.
« L’Économie chrétienne, étant l’Alliance Nouvelle et définitive, ne passera donc jamais et aucune nouvelle révélation publique n’est dès lors à attendre avant la manifestation glorieuse de notre Seigneur Jésus-Christ “. Dit on. Est-ce que cela sous-entend qu’il n’y aura plus d’autres révélations ? Merci. »
Il y a beaucoup de notions qui auraient besoin d’être clarifiées pour répondre correctement à la question.
Le mot économie quoique déjà dans la bible est devenu langage théologique avec saint Irénée de Lyon.
Le mot révélation n’est point statique mais dynamique.
L’expression révélation publique s’oppose à révélation privée et non à révélation définitive ou révélation définitive.
Maintenant sur l’ensemble des problèmes ou difficultés en jeu dans la question voici la vision ou la doctrine catholique sur la matière. Le document de référence ici serait Dei Verbum de Vatican II.
Dieu a voulu communiquer à la créature faible et blessée par la faute ce qui est nécessaire et indispensable pour son salut. Ce salut consiste à être avec son Dieu et créateur pour toujours et l’éternité. Dieu proportionne ce qu’il fait connaître à la force de la créature. Voilà ce qu’on appelle révélation divine.
Mais ce que Dieu communique ce ne sont pas des idées ou des choses, il se communique de sorte que la révélation signifie connaître Dieu comme créateur, sauver et rédempteur. Ce contenu de révélation est définitif et concerne l’ensemble de la création passée présente et à venir. Voilà pour son caractère public.
Ce que je viens de dire est invariable.
Par contre l’église a toujours besoin d’expliquer ce contenu pour qu’il soit mieux assimilé et compris de toute l’humanité hier comme aujourd’hui. Voilà pourquoi elle adapte son langage en fonction des cultures et des civilisations.
À côté de cela il y a des personnes dans l’église ou ailleurs qui disent avoir eu une expérience personnelle de Dieu ou avec Dieu. Comme il s’agit d’expérience personnelle il n’y a pas moyen de le mettre en doute. Mais cette expérience n’est pas à comparer ou à opposer avec la révélation dite publique et définitive de l’église.
Par exemple quelqu’un qui a eu un rêve ou qui a entendu une voix lui dire ceci ou cela; ou bien encore quelqu’un qui dit avoir vu la Vierge ou Jésus. On ne peut pas lui dire que c’est vrai ou faux bien qu’il y ait des critères dits de falsifiabilité. Cette expérience personnelle n’est pas à intégrer à l’intérieur du corpus de la révélation sous aucun prétexte ni à être comparée à ce qui est dit dans la bible. Parce que désormais et depuis plusieurs siècles on ne peut rien ajouter à la bible.
Voilà en gros ce qu’il faut comprendre dans la question.
« Quelle différence y a-t-il entre un Concile et un Synode ? »
Je crois avoir déjà répondu à cette question qui n’est pas proprement liturgique.
Deux choses à retenir. Le mot synode vient du grec et le mot concile vient du latin. Mais les deux mots traduisent la même réalité. C’est la première chose.
La deuxième le synode est devenu une méthode de fonctionnement ecclésiastique permanent en Orient sans l’être en Occident tandis que le concile demeure un évènement ecclésiastique pour l’Occident. Exemple : en Orient on réunit le saint synode pour décider comme on réunit un conseil d’administration plusieurs fois par mois selon les besoins. On peut passer plusieurs siècles sans avoir de concile.
« » Regarde, Seigneur, la foi de ton Église « . Ici, est ce que nous pouvons considérer l’Église comme l’éducatrice de notre foi? Merci »
La foi est un don de Dieu mais c’est par l’église que nous la recevons et qu’elle est nourrie en nous pour porter des fruits. Sinon la foi est vaine et stérile.
« Comment devons nous faire pour “combattre la mondanité spirituelle “? Merci. »
« La lutte contre la mondanité spirituelle implique un engagement conscient envers des valeurs spirituelles authentiques et un effort constant pour les intégrer dans votre vie quotidienne. Voici quelques façons de combattre la mondanité spirituelle :
- Pratiquez la conscience de soi : Soyez attentif à vos pensées, émotions et comportements. Identifiez les moments où vous vous éloignez des valeurs spirituelles et réfléchissez à ces situations.
- Approfondissez votre spiritualité : Plongez-vous dans l’étude des enseignements spirituels et religieux. Comprenez les principes fondamentaux de votre foi et cherchez à les appliquer dans votre vie quotidienne.
- Pratiquez la méditation et la prière : Cultivez la méditation et la prière régulières pour renforcer votre connexion spirituelle. Cela peut vous aider à rester ancré dans des valeurs plus élevées et à trouver la paix intérieure.
- Faites preuve de gratitude : Pratiquez la gratitude en reconnaissant et en appréciant les bénédictions de votre vie. Cela peut vous aider à réduire le désir d’accumuler des biens matériels ou des réussites superficielles.
- Cultivez l’empathie et la compassion : Portez attention aux besoins des autres et cherchez des moyens de les aider. La générosité et la compassion sont des valeurs spirituelles qui peuvent contrer l’égoïsme.
- Évitez les influences négatives : Soyez conscient des influences négatives dans votre vie, que ce soit des personnes, des médias ou des environnements, et minimisez votre exposition à ces éléments.
- Pratiquez le détachement : Apprenez à vous détacher des biens matériels et de l’attachement excessif aux réussites ou aux échecs. Le détachement peut favoriser un état d’esprit plus équilibré et centré sur les valeurs spirituelles.
- Entourez-vous de personnes spirituelles : Fréquentez des personnes partageant des valeurs spirituelles similaires. L’association avec des individus positifs et spirituellement éveillés peut renforcer votre propre engagement envers la spiritualité authentique.
En restant vigilant, en cultivant des attitudes positives et en pratiquant régulièrement des activités spirituelles, vous pouvez progressivement surmonter la mondanité spirituelle et vivre une vie plus alignée avec vos valeurs spirituelles profondes. »
D’abord que veut dire cette expression mondanité spirituelle ?
Ensuite une autre question de quel type de combat peut-il être question ?
Le mot mondanité est à distinguer de mondanéité mondanité porte sur le négatif et sur les frivolités qui nous entourent du fait même que nous habitons un espace donné soumis à certains réflexes de comportement. En ce sens mondanité réfère au fait de l’usage malsain ou déréglé des choses. C’est surtout le pape François qui a utilisé l’expression de mondanité spirituelle suite à son constat de l’acédie spirituelle dont j’ai déjà parlée. En fait il y a une relation entre acédie et mondanité comme si la réponse à la première était la seconde.
On peut ranger dans l’ordre de mondanité spirituelle le fait d’avoir des célébrations bruyantes comme des carnavals pour faire voir sa vertu mais ou toute profondeur est absente. Un autre exemple serait les célébrations d’apparat où se trouvent présents de hauts dignitaires. On y va pour se faire voir et d’électriser avec l’ambiance.
La mondanité spirituelle prétend mettre sur le même pied les religions et les célébrations fastueuses où la musique est tout sauf sacrée.
La mondanéité spirituelle réfère au fait de la libération du monde de la servitude comme le comprit Paul. Le monde étant promis à régénération il faut l’apprécier comme digne de l’éternité au même titre que les êtres humains. Il faut cultiver cette vision et cette façon de voir; c’est le sens du mot spiritualité. La mondanéité spirituelle c’est promettre le monde au salut et y travailler.
Le combat contre la mondanité spirituelle passe par d’abord par la relation personnelle à développer avec Dieu dans prendre d’abord le raccourci des dévotions.
Il passe aussi par l’équilibre à établir entre le communautaire et les relations personnelles avec le Seigneur. Car la mondanité spirituelle se nourrit de célébrations creuses où la rencontre toujours possible avec le Seigneur manque. La lutte n’est pas tant dans les dispositions personnelles que dans l’organisation de la communauté afin qu’elle soit lieu et espace de grâce.
Il s’agit de faire communauté autrement et avec attention aux besoins des personnes.
« Que veut dire Pneumatikos ? »
C’est un adjectif qui vient de pneuma qui signifie esprit. On peut le traduire par ce qui est spirituel. C’est le contexte qui peut dire finalement.
« Qu’est-ce cela veut dire « L’Église pèlerine est missionnaire par nature » Merci. »
L’église est pèlerine parce qu’elle est en marche vers Dieu et vers le ciel car elle sort d’un point pour aboutir à un autre point de la terre au ciel. Mais alors qu’elle est en marche elle remplit aussi une mission celle de conduire tous les humains au salut. Ainsi être pèlerine et être missionnaire font partie de son essence et de sa nature.
« Qu’est-ce la nouvelle évangélisation? Merci. »
L’expression nouvelle évangélisation est née en Amérique latine dans la foulée des conférences générales du CELAM Medellin et Puebla. Jean Paul II l’a popularisée au début des années 1980.
Qu’est-ce que cela signifie ? Beaucoup de choses qu’il est difficile de résumer ici. De toute façon il s’agit du même évangile qui est renouvelé par les méthodes et les évangélisateurs.
Le pape Benoît avait une Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation. Le pape François en fait un discastère de la plus haute importance.
Le pape François parle non de nouvelle évangélisation mais surtout de nouvelle étape d’évangélisation.
Il semble que la formule de Jean Paul II sur la nouvelle évangélisation ait été prononcée pour la première fois à la cathédrale de Port-au-Prince.
C’est d’abord une méthode dans la pratique de la théologie dite savante ou scientifique. C’est à dire de la théologie universitaire. Elle est née au 19eme siècle mais s’est consolidée au 20eme siècle dans la foulée de l’herméneutique. La théologie de Karl Barth à effectivement été comprise comme dialectique mais il n’existe pas une théologie dialectique dans le sens précis de l’expression mais des expressions dialectiques d’une théologie donnée.
Quant à R. Bultmann il est surtout connu comme l’appose la demythologisation et est considéré comme le plus grand exégète protestant du 20eme siècle.
« Je cherche de la documentation sur la vie de Jésus de Nazareth de son Bar Mitzvah jusqu’à sa réapparition au Jourdain avec Jean Baptiste 20-25 plus tard. Probablement qu’il n’en existe pas de textes canoniques à ce sujet mais je suis ouverte à toutes autres références.
Merci. »
Il existe des ouvrages titrés « Vie de Jésus » que beaucoup de chercheurs ont tenté. Mais ces Vie se basent sur des spéculations et non sur des sources. Le savant français Ernest Renan a rendu plus de force à ce genre littéraire à la fin du 19ème siècle. Au milieu du 20ème prit naissance aux USA l’initiative du Jesus seminar, des savants voulaient reconstituer la vie de Jésus soit à partir de l’exégèse soit à partir de l’histoire. Toutes ces initiatives ont abouti à appauvrir l’évangile et non à éclairer davantage le problème.
Ainsi à ma connaissance il y a deux choses que je peux dire:
Il n’existe aucune vie de Jésus provenant de la période de l’antiquité où l’on peut avoir des informations crédibles qui ne se base sur le nouveau testament. On n’a pas découvert d’autres sources plus riches que le nouveau testament. La deuxième chose le nouveau testament n’a pas écrit de biographie de Jésus mais des évangiles qui est un genre littéraire inventé par l’évangile de saint Marc. Ainsi de Jésus retrouvé dans le temple à 12 ans jusqu’à son baptême au Jourdain vers l’âge de 31 ou 32 ans, il n’existe aucune source crédible d’information.j’ai donc bien peur que nous soyons contraints de nous contenter de ce que nous avons.
La dernière porte à enfoncer est celle de l’archéologie. Outre que ses découvertes sont hasardeuses mais il peut prendre des siècles pour éclairer une seule hypothèse si tant est on en attendrait une quelconque confirmation.
« Pourquoi a-t-on besoin du judaïsme comme dialogue dans notre Église Chrétienne? »
En parlant de judaïsme il faut distinguer le judaïsme primitif né au 9eme siècle avant Jésus, le judaïsme orthodoxe qui n’a pas voulu subir des changements après l’an 70. Et le judaïsme moderne qui essaie de s’adapter avec la modernité. En général lorsqu’on parle de judaïsme on se réfère à cette dernière version.
Venons-en au dialogue.
L’église catholique ouvre des couloirs de dialogue institutionnel avec toutes les religions du monde. C’est ce qu’on appelle le dialogue inter religieux. Mais elle met à part le dialogue avec le judaïsme par privilège car il ne faut pas oublier qu’il fut la religion de Jésus qui ne l’a nullement rejeté mais seulement dépassé. Surtout à ne pas oublier non plus que l’ancien testament appartient au judaïsme. Je n’entre pas dans les détails.
À ne pas oublier que dans le cadre du synode le dialogue inter religieux n’est pas une thématique. J’ai seulement souligné qu’à la phase de l’écoute et de consultation au cours de l’année 2021-2022, le questionnaire fait des dix pôles dont j’ai déjà parlé, avait des questions pour les non chrétiens et même les non croyants. L’église catholique a aussi besoin de savoir ce que les autres pensent d’elle pour mieux travailler à l’évangélisation et à la paix dans le monde.
« En quoi consiste la Théologie dialectique ? Merci. »
C’est un ensemble qui cherche d’articuler des termes dits en tension tels Évangile et lois, grâce et jugement …
« Est que c est la théologie de Karl Barth? »
… de Rudolph Baltmann aussi.
« Qui font partie des Cercles mineurs? Merci. »
Les circuli minores sont d’abord des groupes de travail mais au fur et à mesure que le synode des évêques prend de l’expérience et avec le repli du latin comme langue de communication orale dans les assemblées ecclésiastiques, on dut se rendre à l’évidence que le latin ne peut plus être la koïnè c’est-à-dire la langue commune que tous pourraient utiliser. Alors les circuli minorés sont devenus aussi des groupes linguistiques des principales langues européennes par exemple anglais français allemand espagnol. Selon une assemblée synodale on peut ajouter deux ou trois autres groupes linguistiques dans les circuli minores.
Je ferais remarquer que le russe et le chinois pour prendre des génériques et laisser de côté les dérivés ne seraient pas facilement partie des langues de circuli minores parce que la fédération de la Russie est surtout orthodoxe et non catholique ; il n’y a pas beaucoup de chrétiens catholiques de ce côté. Pour le chinois c’est la même; les religions dominantes en Chine sont confucianisme et bouddhisme avec d’autres religions orientales telles le shintoïsme, le taoïsme etc.
Le même cas aurait pu se présenter pour l’Inde actuellement le pays le plus peuplé de la terre qui vient juste de devancer la Chine qui a longtemps la première puissance démographique du monde, mais l’Inde possède l’anglais comme langue internationale. Alors deux choses à retenir des circuli minores: des groupes de travail et des groupes linguistiques.
Ainsi Mgr Launay Saturné fait du circulus minor français avec tous les francophones du synode en célébration.
« Une question sur l’inscription des Messes Requiem.
Prenons en exemple le 2 novembre. Est-il liturgique de citer le nom d’un défunt plus d’une fois dans la liste à l’intérieur d’une Messe ?
Pour un défunt populaire, bon nombre de personnes viennent recommander la même intention en son nom même à la dernière minute. Le nom de ce défunt pourrait être répété et répété. De même pour les personnes qui pensent à toutes les âmes du purgatoire. J’imagine que cette répétition pourrait nuire à l’assemblée. Finalement, si cette pratique n’est pas liturgique, pour ce cas, qu’est-ce qu’on doit faire ? »
Si plusieurs personnes appliquent la même intention pour la messe de défunts, on dit au début de la messe les noms des défunts la personne et les noms des appliquants. Ensuite on dit les noms des défunts au mémento des défunts. C’est la pratique courante de l’église.
C’est la même chose pour les âmes du purgatoire. Si les noms des appliquants sont trop nombreux on les cite avant la messe et au mémento des défunts on dit « spécialement pour les âmes du purgatoire recommandées par un collectif de fidèles ».
La pratique de citer les noms trouve son origine dans les diptyques et triptyques dont nous avons déjà parlé. On a des informations sur ce point dans mon livre aux chapitres qui concernent la prière Eucharistique.
« Pourriez-vous m’éclairer sur la signification symbolique de la mitre et de la crosse arborées par un évêque ? »
« En attendant une réponse plus savante, j’avancerais que la crosse tient lieu du bâton du berger que l’évêque va représenter pour son troupeau, cette portion du peuple de Dieu circonscrit dans un diocèse
La mitre c’est cet ornement en forme de bonnet avec 2 cornes (pour l’ancien et le nouveau testament) placé sur la tête du Pape, des cardinaux et des évêques. La mitre, différente selon ces grades, exprime le degré d’autorité, de dignité, entre autres.
Je souhaite profiter, moi aussi, d’un éclaircissement plus savant en rapport à ces termes.
Merci »
Mitre et calotte sont des insignes épiscopales et non des vêtements liturgiques par soi. La coutume de se décoiffer devant plus grand que soi demeure partout. Mais ce cérémonial appartient surtout à la cour byzantine et s’est précisé au Moyen âge. On a commencé par y mettre de l’ordre sous Pie XII jusqu’à Jean Paul II. Le pontifical prévoit qu’on enlève la mitre et non la calotte qui est un couvre-chef pour la tonsure. Dans le passé il y avait différentes coiffures pour les célébrants dans la même. La barrette était pour le prêtre et la mitre pour l’évêque.
« Qu’en est-il de la croix pectorale ? »
La Croix pectorale est difficile à retracer. Elle est tantôt insigne liturgique tantôt insigne épiscopal ou même ecclésiastique. Mais il n’y a aucune tradition ferme à cela. La Croix pectorale liturgique se porte sur la chasuble au moyen d’un cordon et peut être en bois, bronze, or, argent ou tout autre métal précieux. La Croix pectorale comme insigne épiscopale se porte sur la chemise ou sur la chemise clergyman.
L’église orthodoxe n’utilise pas de la même manière que l’église catholique La Croix pectorale.
« Quelle est la conception chrétienne catholique du corps humain dans sa généralité? Merci. »
Selon la conception chrétienne et catholique le corps humain est substance et lieu c’est-à-dire siège de quelque chose.
En tant que substance c’est un composé d’éléments chimiques. Donc il y a plusieurs types de corps dont la fine pointe est le corps humain.
En tant que lieu le corps est temple de l’Esprit Saint. Le corps devient siège de possibilités nouvelles et infinies. C’est à partir de ces immenses possibilités qu’il faut penser le corps humain capable d’être spirituel comme le dit Paul, d’être aussi l’église.
C’est ici qu’il faut relier chair et corps car le Verbe s’est fait chair pour habiter parmi nous. Donc les deux plus grandes choses qui puissent arriver à un corps humain c’est d’être spiritualisé et d’être trôné de gloire en tant que lieu où habite la divinité.
De tout ce que je viens de dire il ressort que la corps n’est pas une partie de l’être humain ou bien une promesse de destruction. C’est donc vraiment le siège de possibilités nouvelles. C’est pourquoi dans son unité il est déjà plus que siège de gloire. Il est dans la gloire depuis la résurrection du Christ et fait définitivement partie de la divinité et dans son unité et par son unité. C’est pourquoi nous confessons dans le credo croire à la résurrection de la chair qui comme corps sera libérée de la corruption dit Paul pour accéder à la liberté de la gloire des enfants de Dieu (Rm 8). Ainsi l’église catholique ne parle qu’avec parcimonie d’âme devant toute la richesse d’évocation du corps. C’est donc cependant que le corps n’a plus peur du péché dont il peut sortir vainqueur grâce au sang du Christ.
J’ai essayé de rendre le plus accessible possible ce que je viens d’écrire tout en sachant qu’il est des choses dont la pénétration ne puit se faire que par jets successifs à force de méditation. S’il y a plus d’obscurité qu’avant je suis prêt à tenter une autre élaboration sur le sujet.
«Quelles sont les personnes qui sont éligibles à avoir les funérailles catholiques? En plus, que dit l’Eglise concernant les funérailles symboliques? Enfin, quelle est la position de l’Eglise sur l’incinération ? Comment on doit ou devrait célébrer les funérailles en général ? Merci. »
Il y a effectivement 4 questions différentes ici. Allons-y pas à pas.
D’abord le droit canonique parle de préférence de funérailles ecclésiastiques et non de funérailles catholiques. On verra pourquoi. Les funérailles ecclésiastiques sont un honneur post Mortem accordé à un fidèle. Cet honneur concerne le corps du défunt et constitue aussi un Secours spirituel pour les vivants surtout ses proches. On traite de ces questions dans le livre 4 du code de droit canonique de 1983.
Le défunt pouvait avoir demandé ces funérailles ou un membre de sa famille pour lui. C’est donc un honneur accordé sur demande. En tant que fidèle on y a droit que si on le sollicite.
Qui y a droit? Les fidèles d’abord, c’est-à-dire les paroissiens car les funérailles doivent être célébrées dans la paroisse du défunt sauf dérogation, l’enfant à baptiser et l’adulte catéchumène sont assimilés aux fidèles quand il s’agit de funérailles.
Un fidèle d’une autre confession chrétienne peut solliciter et obtenir des funérailles ecclésiastiques pour lui-même ou une autre personne. Le curé peut juger s’il doit les accorder ou non. Mais ce n’est pas interdit.
On refuse les funérailles aux hérétiques, schismatiques et apostats, à ceux qui choisissent l’incinération en haine de la foi, aux pécheurs dit publics et pour qui accorder cet honneur peut couvrir l’église de scandale.
Donc il y a à la fois de la rigueur et de la flexibilité dans l’octroi des funérailles.
On peut incinérer un fidèle et un fidèle peut solliciter aussi l’incinération pourvu que ce ne soit point en haine de la foi , de la foi en la résurrection de la chair comme nous le professons dans le credo.
Il est même des cas où l’incinération doit être requise afin de ne créer aucun risque aux vivants comme dans les cas d’épidémie et de maladies contagieuses. De nos il y a beaucoup d’incinérations faites ou demandées pour raisons financières. L’église ne les désapprouve pas et peut toujours célébrer les funérailles pour ces personnes devant l’urne ou même in abstentia corporis (en absence du corps).
Quant aux funérailles symboliques je ne pense pas que le code traite de cette matière. Pour l’église cela n’existe pas. C’est peut-être pour la société car un honneur ne peut pas être symbolique, selon même la définition que nous avons donné des funérailles ecclésiastiques.
On célèbre les funérailles avec ou sans messe. En fait cela ne fait aucune différence. Mais une messe de funérailles où personne ne communie est en soi une absurdité. Par exemple on comprend si on célèbre les funérailles d’un protestant ce n’est pas nécessaire d’y ajouter le luxe de l’eucharistie surtout si la famille présente à la célébration n’est pas catholique.
Le fondamental de la célébration des funérailles c’est l’absoute ou dernière prière dite avant le départ du convoi pour le cimetière. On l’appelle aussi le dernier adieu.
Bien entendu je ne donne pas le rituel des funérailles ici mais seulement quelques éléments. Mais on peut avoir au commencement de la célébration des rites de fleurs, de la croix; et pour un prêtre et un évêque d’autres rites additionnels encore. L’offrande de l’encens et de l’eau bénite viennent au moment de l’absoute.
« Quelle relation y a-t-il entre vérité, beauté et art sacré? Merci. »
Il est difficile d’avoir une réponse précise à cette question parce que ces notions sont trop générales. Je peux seulement souligner que l’art sacré est un élément important de la liturgie catholique. Ordinairement l’art sacré est souvent une composante d’une commission liturgique locale, diocésaine, ou au niveau du Vatican donc nationale ou internationale.
Beauté et vérité peuvent se rattacher à l’art sacré ou à l’art en général selon ce qu’on considère.
Si on apporte d’autres précisions j’espère donner plus de clarifications.
« Concernant la nouvelle traduction du Missel Romain. Il y a plusieurs endroits qu’on mentionne frères et sœurs. Pour les assemblées qui ne sont pas mixtes, est qu’on doit toujours dire frères et sœurs. Est-ce que cette adaptation n’exige pas que l’assemblée soit mixte? »
Ce qui devait appartenir à l’inculturation appartient de préférence à la mode. Le générique si confortable a disparu mort sous les coups répétés des assauts des droits des individus qui fonctionnent au détriment des droits humains.
On a poussé l’adaptation si loin que souvent en lisant les lettres de Paul où il commence l’adresse par mes frères, dans certaines communautés on dit frères et sœurs. Ce qui est plus qu’une trahison. Ce sont des ajouts idéologiques.
La première chose c’est de respecter les textes et les pratiques liturgiques; la deuxième chose c’est d’agir avec mesure et sobriété.
La remarque de départ est fort judicieuse. Dans les grands Séminaires et les couverts on se retrouve avec des assemblées où il y a que des hommes ou que des femmes. Ainsi sous prétexte d’inclusion on sort d’un problème pour tomber dans un autre. Va-t-on inclure le transgenre dans les nomenclatures et aux affiches de nos célébrations ? En tout cas c’est une question importante.
De l’autre côté l’expression assemblée mixte peut vouloir dire autre chose que ce que vous pensez de la même manière qu’on parle de mariage mixte.
Il faut savoir que le temple de Jérusalem était divisé de telle manière que les hommes étaient séparés des femmes. Mais il en allait différemment de la synagogue. Au Moyen âge on va placer les hommes d’un côté et les femmes de l’autre dans la nef mais il n’y a pas de cloison. De sorte qu’on soit comme aujourd’hui dans le même vaisseau ou bâtiment.
Enfin donc les assemblées de l’église n’ont jamais été compartimentées. Le générique a toujours fonctionné jusqu’à l’avènement du féminisme exacerbé. Mais dire Freres et sœurs ne rend pas les assemblées plus inclusives. C’est plus de fraternité et de charité qu’il faut. Car Paul a déjà dit qu’en Christ il n’y a plus ni homme ni femme ni esclave ni homme mais des sauvés en Christ. C’est donc cela qu’il faut à notre monde.
En clair le faux langage d’inclusion se trompe de cible.
« Quelles sont les relations qui existent entre la Tradition, l’Écriture et le Magistère? Merci. »
Relations entre Tradition Écriture et Magistère ? Il faudrait des tonnes de pages pour clarifier cela tout comme il en faudrait pour définir chacun de ces mots.
Écriture change de sens selon qu’on le comprend chez les catholiques, les Orthodoxes ou chez les protestants. Il change de sens chez les juifs les samaritains et chez les musulmans et les religions de l’Inde éternelle.
Pour nous l’écriture est un processus et une collaboration entre Dieu et les hommes s’étalant sur plusieurs siècles où l’inspiration ou l’assistance de l’Esprit n’a jamais manqué aux écrivains sacrés jusqu’aux glosateurs. L’aventure du canon des écritures prit fin au 4ème siecle. C’est le siècle de la fixation définitive des livres de la bible pour les catholiques et les Orthodoxes. La fidélité de Dieu a toujours été ininterrompue pendant toute cette période soit à peu près 14 siècles.
Le magistère est le lieu de la manifestation d’une autre fidélité de Dieu pour empêcher que son église erre malgré les siècles et les humains qui se trompent. Le magistère c’est l’unité de la foi dans l’enseignement malgré la faiblesse des personnes. Ce magistère a évolué aussi aussi au cours des siècles dans son sens. Ainsi il y a un magistère pontifical et un magistère épiscopal. L’exercice de chacun de ces magistères est différent. Et cela demanderait bien de clarifications. Les dernières se trouvent dans le document Lumen gentium de Vatican II.
La Tradition semble être le pont et le lien naturel pour l’église catholique entre Écriture et Magistère. Car la Tradition permet à chacun de jouer son rôle et de rester à sa place.
Comment définir la Tradition ? Les meilleures définitions se trouvent dans la théologie de Yves Congar et de Lubac. Grace a eux nous savons que la Tradition est vivante et non simplement un dépôt où l’on puise des contenus. C’est ce qui explique que les évêques et les papes font grandir la tradition de siècle en siècle.
Maintenant que j’ai fait les clarifications indispensables cela ne signifie point que tout soit clair mais que cela peut vous permettre plus facilement de poser d’autres questions sur ces matières. Il faudrait qu’un de ces jours je me résigne à faire des capsules sur certaines des questions que vous posez. On verra.
« Concernant l’adaptation liturgique, est ce que nous ne pouvons pas avoir notre propre adaptation haïtienne mais qui soit approuvée par l’autorité compétente de l’Eglise ? Si c’est possible quels sont les processus à suivre ? En plus, pourquoi jusqu’à présent on entre dans l’adaptation française pendant qu’on néglige la version créole ? Pourquoi on n’as pas vraiment des documents clés de l’Eglise en créole? »
C’est une question de la plus haute importance et qui fait l’objet de mes recherches en liturgie. Je vais vous décevoir en vous disant que l’église dHaiti ne produit absolument rien en cette matière.
Ce n’est pas parce qu’il y a interdiction de faire quoi que ce soit. Au contraire l’église universelle attend l’inculturation liturgique de notre église locale. Avec le pontificat de François nous avons encore plus de possibilités pour exercer notre ministère de création. Mais il faut confesser que nous n’avons pas les ressources humaines qu’il faut pour cela. C’est ce qui explique que nous nageons dans la plus grande médiocrité en matière liturgique.
La première chose pour dépasser une tradition il faut d’abord la connaître. Or nous avons commencé par vouloir dépasser la tradition en ne la connaissant point cen outre nous n’avons point d’outils pour cela. Par exemple centres de recherches en matière liturgique et religieuse, université, revue scientifique, structure de contrôle. Tout nous manque. Donc nous sommes une Église indigente sur le plan de la pensée et de la production intellectuelle dans le domaine de la théologie et de la foi.
C’est ce qui explique que même pour une simple affaire comme le chant liturgique nous ne faisons que des bêtises que nous chantons dans les églises. L’ignorance plane sur toute l’étendue de notre volonté et de nos capacités de production. Il faut dire que depuis plusieurs décennies nous ne prenons plus de mesure pour remédier à cette médiocrité.
Pour l’adaptation ou les traductions en créole il faut savoir que Haïti liturgiquement n’est pas un pays francophone. Haïti est francophone dans les autres domaines mais pas en liturgie où nous sommes totalement créolophones. Donc nous devrions avoir tous les livres liturgiques en créole. Et pour avoir les livres liturgiques, les traduire il faut des techniciens ou experts dans beaucoup de domaines par exemple liturgie, théologie, exégèse, linguistique, philologie, sociologie. Nous n’arrivons pas jusqu’à présent à monter une équipe pluridisciplinaire pour cela. C’est dire le premier pas n’est pas encore fait. Bien que depuis 2017 avec la publication de Magnum principium du pape François nous avons plus de latitude pour aller de l’avant. Je vais vous étonner jusqu’à présent nous n’avons pas de missel en créole pour célébrer la messe. Le travail motu proprio de Mgr Colimon qui date de 1982 est encore ad experimentum alors que l’ad experimentum ne doit pas durer plus de 5 ans. Ce qui explique que techniquement nous n’avons pas de missel depuis 1988. Nous fonctionnons avec ce que nous avons sans respect des normes.
En matière de chants nous n’avons pas de répertoires. Les structures que nous avons ne produisent rien. Voilà le constat. Je dit bien constat.
Maintenant vous comprenez pourquoi nous n’avons pas de documents clé en créole. Il faut ajouter que ce n’est pas à l’église de faire la promotion du créole comme langue mais à l’état mais l’église pouvait aider de bien de manières tout en sachant que le créole reste une langue régionale et marginale si on la compare à d’autres langues internationales.
« J’aimerais savoir la différence entre Magistère Pontifical et Épiscopal. »
Le magistère pontifical est l’autorité suprême détenue par le pape pour enseigner toute l’église et l affermir dans la foi des Apôtres. Le pape est donc le magistère suprême de et dans l’église. En tant que tel et en matière de foi et de morale il jouit de l’infaillibilité lorsqu’il parle ex cathedra. J’ai déjà expliqué cette expression ex cathedra. C’est pourquoi le pape ne pense pas mais dit, pense, affirme, comprend ce que dit, pense, affirme et comprend l’église. Le pape n’a rien en lui qui soit personnel. Il n’a donc pas d’idées à défendre. Pour exercer son magistère il a à sa disposition la curie romaine et aussi ses experts personnels dont les théologiens. S’il écrit quelque chose tous les spécialistes en la matière doivent le réviser pour s’assurer que c’est la foi de l’église qui s’y exprime. Et pourtant c’est encore lui qui donne la dernière approbation à tout.
C’est en considérant tout cela qu’il exerce ce magistère dont il est porteur dans sa personne pour toute l’église.
Cependant le magistère pontifical a aussi des niveaux, cela apparaît les documents. Une constitution apostolique n’est pas une encyclique, un motu proprio n’est pas une exhortation apostolique, un chirographe n’est pas une bulle ou un rescrit. C’est dont à travers la diversité des documents qu’il publie que le pape exerce son magistère.
Il est donc le magistère universel qu’il peut exercer de manière ordinaire ou extraordinaire, seul ou collégialement.
Le magistère épiscopal est celui de l’évêque dans son diocèse. Ce magistère ne peut s’exercer en dehors de ce cadre sauf dans les cas précis de synode , de concile et peut-être de conférences épiscopales nationales ou continentales. De la même manière que le pape prend toutes les précautions pour éviter l’erreur et les contre vérité il en va de même pour l’évêque dans son diocèse.la voie ordinaire pour le pape ou l’évêque d’exercer son magistère est la prédication. Cela ne veut pas dire que toute prédication ou toute homélie est l’exercice technique du magistère pontifical ou épiscopal. Mais c’est la voie ordinaire de passage. Dans son diocèse l’évêque enseigne par les lettres pastorales et d’autres documents. Les documents administratifs et législatifs ne font pas partie du magistère mais de l’épiscopat ou du pontificat de tel ou tel évêque ou pape.
Tout évêque et tout pape doit, en plus de ce que je viens de dire, être au-dessus de tout soupçon d’hérésie, de schisme et d’apostasie. Ce sont des erreurs monumentales qui arrivent dans le fait même d’être magistère. D’ailleurs ils sont les juges en ces matières.
« J’aimerais poser une question sur les différents grands shismes qu’à connu l’Eglise catholique ou le christianisme dans histoire. En ce sens, quels sont ces grands shismes et les raisons pour lesquelles ils ont été produits. En plus, à quelle époque ou en quelle contexte que l’Eglise avait reçu officiellement le nom de catholique ? Enfin, J’aimerais avoir une explication sur les causes de la réforme protestante ? En somme pourquoi l’Eglise a connu tous ses schismes ou divisions au cours de son histoire ? Maintenant, comment on peut remédier à ces situations ? »
Il est difficile de répondre aux questions parce que cela demande d’approfondir trop de notions. Les premiers schismes sont repérables dans le nouveau testament et spécialement dans les lettres de Jean. Mais la première lettre de Paul aux Corinthiens nous laisse aussi des informations importantes. Puis l’hérésie de Valentinien, de Marcion avant de parvenir au 4ème siecle avec l’arianisme qui fut la plus grande hérésie de l’antiquité chrétienne. Rien que pendant ce siècle on a plus de 10 grandes hérésies.
Vous comprenez qu’il n’est pas facile d’étaler les causes de chacune d’elles. Il vous suffit de vouloir progresser lentement en me faisant savoir vos priorités et je prendrai chaque hérésie l’une après l’autre.
Ensuite on pourra voir les autres questions point par point.
« Comment lire la Bible pour bien comprendre les messages ? Merci. »
Au lieu de comment lire il faudrait de préférence comment aborder la bible. Si on sait comment l’aborder on saura comment lire.
Il faut comprendre que la bible est comme une maison qui a portes et fenêtres avec plusieurs dépendances et demeures.
Le fil rouge qui parcourt la bible c’est la révélation et ensuite l’inspiration. Avec ces deux éléments il faut savoir que les auteurs humains ne sont pas des instruments inertes entre les mains de l’Esprit Saint.
Avec ces précautions on peut comprendre que la bible qui s’étale sur 14 siècles à peu près à des genres littéraires variés. C’est à travers eux que sont véhiculés les messages en vue de notre salut.
Si vous avez besoin d’autres clarifications, je suis à votre disposition.
« Pour un débutant, est-ce que c’est mieux d’avoir un plan de lecture? Ou bien on peut le faire aléatoirement? Merci »
Le mot débutant n’est peut-être pas heureux car dans le plan du salut la révélation n’a pas de commencement opérationnel comme nous le voyons avec les ouvriers de la dernière heure dans l’évangile de Mt. donc on n’a pas besoin d’être débutant pour un plan de lecture biblique. Mais que veut dire lire la bible. Ici il y a trois réponses : on peut faire la lectio divina, ce qui est la meilleure; on peut faire la lecture loisir pour apprendre ; et on peut faire la lecture savante alors le texte devient un objet d’études sérieuses. Dans les trois cas le mot débutant rebute. Concluons que pour la lectio divina il y a une pédagogie que nous n’avons point besoin d’inventer puisqu’elle existe déjà. C’est la liturgie quotidienne et la répartition des textes selon trois années pour le dimanche et selon deux années pour la semaine. À côté de cela il est possible d’aller plus loin encore avec la piti des Heures.
Une question que vous n’avez pas posé : faut-il un guide pour lire la bible ? Oui sans aucun doute.
« Est-ce qu’il existe un purgatoire ?
Quelle est l’importance de la messe de requiem? »
Merci pour ces questions qui permettent d’avoir des réponses faciles et peu profondes. Mais si je tente en les reformulant de réponse, tout devient difficile. Laissons la voie facile.
Le purgatoire existe au moins de deux façon par le mode de la question: c’est une notion lexicale thematisable. Et c’est une expérience humaine indéniable. Mais là ne semble pas être la question de mon interlocuteur. Je suppose qu’il voulait savoir s’il existe dans la doctrine un lieu qui soit non-lieu où peut se jouer encore le salut éternel d’un être humain qui a mis toute sa confiance en Dieu. Autrement dit est-ce que Dieu sauve au-delà du temps où sauve t’il seulement dans le temps? Et qu’en dit l’église et la bible?
Ainsi reformuler nous entrons dans des abîmes heureusement où nous pouvons nous perdre mais aussi trouver maintes richesses insoupçonnées.
D’abord admettons que Dieu seul est Dieu et retenons cette affirmation. Alors rien ne lui est impossible quant à ce qui est dans sa nature et qui ne va pas contre sa nature et les causes secondes qui sont le lot de la créature. Or la nature de Dieu etant épanouissement d’amour, don à profusion. Or qui dit amour dit miséricorde. En ce sens et en ce sens seulement rien ne lui impossible. Après il ne faut point employer l’expression rien ne lui est impossible car selon l’humanité il y a plus de possibles pour nous que pour lui. Exemple le péché.
Si Dieu est miséricorde il est sauveur et rédempteur par définition. Et voilà qui rend inévitable le purgatoire car lui qui n’est pas dans le temps et agit dans l’éternité, il ne peut en aucun ne pas continuer d’agir dans le lieu de sa nature qui est l’éternité et d’où il a poussé le monde dans la création. Car Dieu n’a pas fait le monde dans le temps. C’est lorsqu’il crée que le temps vient à l’existence.
De la même manière qu’avant le temps Dieu est, de la même manière qu’il n’a pas besoin absolument du temps pour sauver. Ainsi le purgatoire devient une évidence decoulant de la nature divine.
Abordons l’autre problème : avons-nous des preuves scripturaires du purgatoire ?
En posant ainsi la question je puis avoir la partie belle mais je ne vais point en profiter.
D’abord ne demandons point à la bible toutes les réponses que nous voulons à cause de notre paresse intellectuelle et spirituelle. Les mystiques ont des solutions et des réponses que le commun des mortels n’a point.
En premier lieu le mot ne se trouve pas dans les écritures. Purgatoire n’y est pas. Mais l’idée y est sous différentes formes. Il vous suffit d’aller les chercher vous-mêmes. L’évangile de Luc nous donne des ressources la scène du riche et du pauvre Lazare. Dans compter les allusions de Jésus au sujet du pardon ni dans ce monde ni dans l’autre. Je vous laisse le soin d’aller chercher les références vous-mêmes.
L’autre question est encore plus facile car au lieu de demander faut-il accorder de l’importance aux messes de requiem on s’interroge uniquement sur son importance ou son efficacité au-delà du temps puisque les morts ne sont plus dans le temps. Et donc on revient sans le vouloir à la question du purgatoire déjà répondu. Mais c’est trop facile.
Pour aller plus loin demandons nous si en général la prière peut avoir en elle sa propre efficacité ? Si oui comment cela se manifeste il ?
Dans la mesure où la prière reste le lot de celui qui implore et dans la mesure où elle n’est pas insensée, l’efficacité l’accompagne toujours. Et la prière serait insensée si elle s’adresse à quelqu’un qui n’a aucun pouvoir de réponse et si son objet entre dans les impossibles de la nature et de Dieu.
Or nous venons d’établir que personne ne peut mettre une limite quelconque à la miséricorde de Dieu donc la prière le touche et dans le temps et hors du temps. Le salut des vivants et des morts est dans sa main. Le reste est entre nos mains.
« Je voudrais savoir si Le Magistère de l’Église intervient aussi dans le domaine moral ? Merci »
Ici il faut des précisions pointues pour ne pas se fourvoyer. Le mot latin mos , moris = mœurs et ce mot renvoie aux habitudes prises ou acquises par rapport au bien et au mal dans la vie.
Ceci dit toute religion s’exerce dans le champ de la morale ou de décide pour le bien ou pour le mal.
Mais nous avons fait des sociétés où la confusion entre bien et mal est totale en fonction des intérêts des groupes et des peuples. L’église pour résoudre ce problème s’en tient à la révélation pour décider du bien et du mal. Voilà la première chose: ce qui est moral selon les peuples peut être en contradiction avec ce que adieu veut pour le bien de l’humanité et le salut éternel de chaque personne créée à l’image et à la ressemblance de Dieu. Voilà pourquoi le pouvoir de l’église s’exerce sur deux domaines : la foi et les mœurs ou encore la morale.
Et même l’église va plus loin, elle nous dit qu’avec l’assistance de l’Esprit Saint qu’elle ne peut point se tromper dans ces deux domaines. C’est cela qu’on appelle l’infaillibilité de l’église qui rejaillit sur le pape seul et sur le collège des évêques unis au pape. C’est la deuxième chose.
Ainsi la doctrine de l’église couvre ces deux champs de la manière la plus totale à savoir la foi et les morale. Voilà pourquoi elle doit élaborer la doctrine la présenter et l’enseigner pour que personne ne se perde faute d’avoir entendu la parole ou la doctrine du salut.
Alors la foi et les mœurs sont des domaines graves pour l’église et son magistère. Et le mot grave veut dire qui a du poids, qui est lourd, ce que le vent ne peut pas emporter. Maintenant voyez s’il ne s’agit pas de la même chose pour une société ou un pays. Chaque pays choisit où il veut aller se donne les moyens et éduque ses citoyens en fonction de cela. De la même manière que l’église enseigne ses fidèles en vue du salut. Faute de quoi c’est la débandade et/ou la guerre. Tout s’y tient.
« Quelques versets bibliques qui demandent de prier pour les morts : 2 Macchabées 12:38-46
2 Timothée 1 : 16-18
Actes 9 : 36-41
Jésus a prié pour Lazare alors qu’il était mort.
Sainte Monique a demandé à son fils Saint Augustin de se souvenir/de prier pour son âme lors de la célébration de la messe. »
Non quelques versets ne suffisent point pour votre question. Je vous laisse davantage. Lisez toute la bible et à chaque page vous y trouverez inscrit ce que vous cherchez.
Si à la première lecture vous n’y trouverez rien, faites l’expérience de l’exercice une deuxième fois. Je suis sûr que vous ne serez point déçu la deuxième fois.
Pour conduire à bien l’expérience demandée , il ne faut point vous en tenir aux versets-guide déjà donnés. Vous rateriez le jeu et la mise.
« Je voudrais savoir en quoi les cultes des saints et des morts/défunts reconnus observés et célébrés par l’église catholique sont differents de ceux dits païens qui existent depuis la nuit des temps? »
En quoi sont-ils différents ? Mais en rien. Cela tient à une seule chose: la perception et encore en une autre : ce que vous en voulez faire.
En effet vous êtes à l’université et vous prenez tel, vous y percevez ce qui vous semble bon pour vos tests et votre enrichissement personnel. Et ensuite ce que vous avez retenu vous l’utilisez à votre guise. Car celui-ci peut aimer les bijoetvles parures et celle- la non. Mais ce sont les mêmes objets.
Transposons maintenant qu’est-ce que le culte et la prière sans la foi? Et si vous croyez les preuves vont sont égales parce que c’est vous qui avez décidé cette démarche, pas le voisin. À la vie ou à la mort. Car ce ne serait pas croire que d’avoir une autre attitude.
« Sommes-nous tous appelés à la sainteté chrétienne? Que devons nous faire pour ne pas perdre cette grâce? Merci »
C’est même le premier appel que nous avons reçu La vocation du chrétien est d’être parfait comme son Père céleste dit Jésus dans l’évangile. Appelons cette vocation notre vocation fondamentale. Les autres vocations viennent tout simplement s’y greffer.
De même que nous avons l’instinct de vivre jusqu’à vouloir survivre et vivoter, la sainteté était ainsi en nous au temps preternaturel. (Ce dernier mot vous l’avez déjà rencontré avec moi). Mais est survenu l’accident du péché. Ce qui est naturel a depuis besoin d’être aidé et poussé. Depuis aussi la grâce de la vie n’est plus la grâce d’être saint. C’est remplacé par la grâce de la rédemption qui agit depuis l’incarnation par les sacrements et par le désir des sacrements ou d’être unis très fortement à Dieu son créateur.
Que devons-nous faire ? Vivre pour Dieu et le prochain en tout et partout. Ce petit programme qui synthétise toutes les lois divines est accessible à tout humain. Le jugement final ou dernier portera sur cela.
Comme je viens de te dire les chrétiens ont en plus les sacrements pour les aider. Ce n’est pas un privilège mais un choix personnel car chacun peut être et devenir chrétien.
« Est-ce que c’est seulement nous, les Catholiques, qui fêtons la Toussaint? Merci »
Les Orthodoxes et les luthériens fêtent aussi la Toussaint mais pas nécessairement à la même date. La date étant secondaire ici car cela peut changer s’il y a de raisons impérieuses pour cela. Rappelez-vous que la Toussaint était célébré d’abord le 2ème dimanche de la Pentecôte. Notre calendrier liturgique romain est un équilibre de plusieurs compromis. C’est pourquoi à côté du martyrologe romain il y en a d’autres aussi. Ne l’oubliez pas.
« Est-ce qu’on peut comparer la pénitence intérieure comme l’élan d’un cœur brisé” ? Merci »
La pénitence intérieure est une attitude et non un acte ponctuel. C’est ce qu’on appelle l’esprit de pénitence ou désir de plaire à Dieu par la réparation constante de ses fautes et de celles du prochain. Il y a des congregations religieuses qui sont fondées sur cela. C’est de cela aussi que sort l’adoration perpétuelle du Saint Sacrement à laquelle des congregations religieuses se consacrent aussi.
Donc il ne suffit pas d’avoir le cœur brisé. C’est un idéal de vie et de sainteté l’esprit de pénitence. Je dirai même que c’est une grâce spéciale. C’est la profondeur de l’amour de Dieu qui inspire l’esprit de pénitence.
« La vie morale des chrétiens est-elle indispensable pour l’annonce de l’Évangile? Merci »
En tenant compte de ce que j’ai expliqué précédemment nous devons penser à la vie des chrétiens avec le Christ. Le mot morale devient de trop. Et l’obligation de l’annonce de l’évangile devient aussi une exigence interne.
« Est ce qu’il y a un critère qui assure l’unité dans la pluriformité des traditions liturgiques? Si oui, est il fidèle à la Tradition apostolique? Merci »
Par nature la liturgie est née comme une tradition locale dans une église locale. Elle sera toujours cela. Dans cette diversité selon les lieux et les régions, elle révèle l’universalité de l’église. Elle n’a pas à chercher cette universalité. Comme les enfants d’une même famille portent des noms et des identités différentes. Ainsi en va-t-il de la liturgie. Voilà pourquoi en Orient comme on Occident chaque diocèse peut avoir sa liturgie. Ainsi la liturgie romaine est une particulière tout comme la liturgie ambrosienne à Milan, la liturgie mozarabe en Espagne, etc.
Avec la publication du premier missel en 1570 la liturgie romaine a été imposée à tous quand ce fut possible sans éliminer les autres liturgies qui continuent l’aventure de l’unité de l’église dans le don réciproque de la diversité créatrice d’universalité. Ce que je dis pour l’Occident est encore plus évident en Orient.
« L’expression “Église domestique “ est-elle toujours de mise? Merci »
L’expression église domestique a plusieurs sens et portée. Elle s’employait au tout début, au temps des lettres de Paul pour signifier le séjour de l’église dans un lieu ou dans la demeure d’un fidèle. À ce moment-là on n’avait pas encore de bâtiment pour le culte. Il en était ainsi pendant les trois premiers siècles.
L’expression s’employait aussi pour signifier la maison-église pour dire que l’église est partout chez elle où elle est accueillie. Toute maison peut devenir la sienne.
« Quelle est la position de l’Eglise sur l’euthanasie ? Merci »
« Je crois bien qu’Elle est contre. »
« Je crois que les fidèles de toutes appartenances religieuses ont le devoir d’observer les actes des représentants et des autorités religieux pour comprendre la position de leur église sur certaines questions car souvent il y a une dichotomie/discordance entre les lois et les principes écrits et enseignés et les pratiques des autorités. »
La position de l’église sur l’euthanasie ne saurait surprendre.
Ce mot moderne si ancien est un euphémisme qui cache des idées et des comportements souvent mêlés à des intérêts vils.
Le bien mourir par assistance médicale que signifie ce mot serait détestable si la société avait de la moralité réelle mais sa moralité n’est qu’apparente.
Certes on peut avoir toutes les raisons pour vouloir mourir; la honte et la souffrance y sont souvent pour beaucoup. En laissant de côté ces considérations pour nous appliquer à exposer la position de l’église sur l’euthanasie, il faudrait se rappeler que la position de l’église sera toujours invariables sur nombre de questions sur lesquelles la société change.
Voici les prémisses de la vision de l’église:
La vie est un don de Dieu, cadeau reçu de sa générosité et de sa libéralité. Donc la vie est plus grande que chacun de nous et de nous tous réunis. Par conséquent il faut la préserver et conserver dans tous les êtres qui la partagent avec nous. Dieu etant son auteur, lui seul peut disposer de la vie à volonté.
Aider quelqu’un à mourir ou tuer quelqu’un ou se tuer soi-même (suicide) c’est disposer non de sa vie mais de la vie. Adopter une telle attitude c’est faire sauter tous les verrous. C’est la plus grande crise des valeurs. Si même la vie n’est pas respectée, le monde peut toujours continuer à être la jungle qu’il est maintenant.
La position de l’église est qu’il faut laisser à Dieu le soin de décider de la fin de chaque vie issue de lui et qui retourne à lui. C’est cela la position de l’église.
Je laisse de côté l’aspect juridique et judiciaire tout aussi bien l’aspect médical; je ne maîtrise pas ces domaines. Mais chacun peut comprendre avec moi que la vie ne peut s’acheter comme un produit au marché. La vie n’est pas un ustensile de cuisine dont on se sert au besoin et dont on se débarrasse tout de suite après. Une telle façon de voir conduit à faire de l’autre non un prochain mais de la chair à canon. On sort ainsi aussi de la morale en situation pour se réfugier dans la morale de situation
Personne ne doit oublier qu’on est tous pourvus d’une dignité incommensurable qui ne peut être attaquée sans préjudices pour l’individu comme pour la société.
« La bénédiction est-elle la réponse de l’homme aux dons de Dieu? Merci. »
Il y a deux sortes de bénédictions. Celle ascendante et celle descendante.
La bénédiction ascendante vient de la créature et monte vers le créateur en louanges et actions de grâce en signe de reconnaissance des bontés et de la générosité de Dieu.
La bénédiction descendante est celle qui vient de Dieu sous forme de grâce et qui descend sur nous. Comme descendante elle est une parole de vie sur nous par notre créateur et rédempteur pour nous rappeler que nous sommes aimés et sauvés.
Comme ascendante la bénédiction déverse le trop plein de notre cœur en paroles de gratitude pour les bienfaits reçus et attendus. Ainsi la bénédiction est à la fois réponse de l’homme et réponse à l’homme.
« Le Notre Père est le « résumé de tout l’Évangile »? Il reprend
le contenu essentiel de l’Évangile? Merci. »
Le Nôtre Père n’est pas un résumé et l’évangile n’a pas de résumé. L’évangile est une personne : Jésus Christ. Le Notre Père est bien une prière dont nous avons deux versions. Celle que nous utilisons dans la messe est la version de Matthieu; celle de Luc est plus courte. J’en ai présenté un abrégé dans mon dernier livre. Cette prière est structurée en deux parties: les louanges au nombre de 3 et les demandes au nombre de 4. Le plus beau commentaire que j’ai lu sur le Pater vient de saint Augustin. Cependant presque tous les Pères de l’église ont commenté cette prière. Enfin cette n’est ni un résumé de l’évangile ni un résumé de la doctrine chrétienne. Il y a beaucoup d’aspects de notre foi qui ne sont pas dans cette prière parce l’intention de Jésus n’était pas de résumer mais de prier et de laisser un modèle à des hommes déjà pétris d’une tradition religieuse, la tradition juive. Nous nous prions le pater dans une perspective chrétienne. Mais ce modèle n’est pas donné pour fermer les horizons mais pour les ouvrir. La preuve c’est que nous avons d’autres prières pour notre dévotion quand nous voulons utiliser des formules toutes faites. Sans compter qu’il y a plusieurs sortes de prières. Cependant lorsque l’église intègre le pater dans toute liturgie sacrements et sacramentaux, elle nous fait un signe sur l’équilibre et la perfection de la prière donnée par Jésus à ses disciples.
Une prière est un acte ponctuel répondant à un besoin ponctuel aussi. L’équilibre du pater vient du fait qu’il nous permet d’anticiper nos situations devant Dieu tout en réglant notre comportement en direction de notre avenir avec Dieu. Par exemple qui n’a pas quelque chose à se faire pardonner hier ou demain ? Qui n’est pas sujet à la tentation ? Voilà la perfection de cette prière.
« À la fin des temps, lorsque le Christ reviendra, il n’y aura plus de purgatoire, je suppose. Étant donné pour voir Dieu, il faut être prêt, purifié des séquelles du péché. C’est ce qui se passe pour tout un chacun actuellement. Mais que se passera-t-il pour ceux qui ne seront pas purifiés et prêts pour entrer au ciel le jour du retour du Christ ? »
Votre question porte sur le retour du Christ c’est à dire sur la parousie et non sur le jugement final. Votre question regarde l’eschatologie. Ces mots méritent clarifications
Parousie dans le jargon de la théologie est le retour ou second avènement de notre seigneur Jésus Christ tandis que l’eschatologie a rapport à ce qui doit arriver à la fin des temps. Donc il y a un petit décalage entre les deux termes. Or le jugement dernier semble être le dernier acte de l’eschatologie. Ainsi le purgatoire prend place avant ce jugement final que le Père a remis au Fils. Et donc vous avez raison de souligner que rien de souillé n’entre au ciel ou avec Dieu. La purification dont il est question se joue avant le dernier jugement mais après la mort de chacun car le purgatoire n’est pas un châtiment ni un destin commun c’est une sanction personnelle et provisoire qui ne se joue point dans le temps des humains qui finit avec la mort mais qui ne se joue point non plus dans l’éternité sinon ce serait une condition définitive. Entre temps et éternité nous ne savons pas trouver le mot pour qualifier cet entre-deux mais nous le comprenons facilement car tout n’est pas blanc ou noir. Entre les deux il y a tellement de teintes. C’est peut être ainsi que nous sommes avec des nuances infinies dans nos vies et nos comportements.
Une autre chose à se rappeler : Dieu seul est juge parfait et impartial. Il est impossible à l’être humain d’être impartial jusqu’au bout. C’est comme un défaut de fabrique dirions nous pour employer un mot impropre. Temps de purification et jugement dernier disent clairement que pap gen fo mamit ni parenn pou pèsòn. Du moins yon sèl parenn pou tout moun Jesus Christ et un seul avocat pour tous: nos œuvres personnelles.
« Quelle est la différence entre l’acte pénitenciel et le Kyrié? »
Cette question est répondue depuis assez longtemps sur le groupe et est très élaboré dans mon dernier livre titré Eucharistie Splendeur et Joie.
En voici quelques éléments de rappel.
D’abord il y a la démarche pénitentielle qui comprend la préparation, le confiteor, le Kyrie et l’indulgentiam.
En rigueur de termes l’acte pénitentiel aurait dû être comme un acte de contrition ou un acte de foi, d’espérance et de charité. Mais dans la vie de l’église tout est acte de foi y compris les autres actes.
Or quand on fait un acte de contrition on récite une prière avant de recevoir l’absolution. Et si alors dans le cœur il n’y a aucune contrition que devient l’acte ? En voici la solution: seul Dieu sonde les cœurs et les reins; entre Dieu et l’âme personne n’entre. Ou encore dans l’ordre de la foi sincère: dire c’est faire. Voilà comment et pourquoi un acte est une prière ou une parole dans l’église.
Au cours du confiteor on se frappe la coulpe pour se reconnaître vraiment pécheur. C’est un acte pénitentiel à l’intérieur du confiteor et dans la démarche de pénitence.
Si ce rappel nécessaire est compris il faut pour le Kyrie dire simplement que c’est une litanie échappée qui remonte très loin dans la liturgie de l’église au point qu’on y rencontre les premières formes dès le 3ème siècle dans la langue grecque conservée par la liturgie jusqu’à aujourd’hui car le Kyrie est invariable dans son contenu avec des variations mélodiques sous des combinaisons de formes au sein de la démarche pénitentielle.
Le Kyrie invariable s’adresse au Christ. Ce n’est pas un chant à composer, ce ne sont pas des paroles à trouver, c’est une tradition à épouser. La méconnaissance de nombre de fidèles sur cela conduit à des montagnes d’abus qui sont autant de monstruosités dans notre liturgie. Lorsqu’on croit faire ou composer, on ne fait que s’enfoncer dans l’ignorance davantage. Car il est toujours mieux de savoir où l’on va au lieu de s’aventurer à chercher et à tâtonner. On perd un temps précieux.
Alors en conclusion qu’on se rappelle que le Kyrie n’a pas besoin d’être composé parce que ce n’est pas un chant. C’est une litanie déjà donnée dans la liturgie de l’église.
« Le ministère ecclésial a-t-il aussi un caractère personnel? Merci. »
Je m’aventure à répondre à cette question decla manière où elle est posée.
Ecclésial est l’adjectif dérivé du mot église tiré directement du grec ecclesia. Ainsi tous les ministères sont ecclésiaux et appartiennent à l’église. Ordinairement on distingue dans l’église les ministères ordonnés et les les ministères institués. Les ministères ordonnés viennent du sacrement de l’ordre et l’église dit qu’elle n’a pas de pouvoirs sur eux parce venant directement du Christ. Les ministères institués sont de la création de l’église ; on peut les changer si cela devient nécessaire.
Par contre tous les ministères sont exercés par des personnes concrètes au nom de l’église et pour l’église et l’ensemble des fidèles. Il n’y a aucune propriété privée possible dans un ministère. Tout ministère sans aucune exception appartiennent à l’église et celle-ci peut l’enlever à quiconque pour des raisons graves à n’importe quel moment de la durée. Cela passe toujours par des procédures dites canoniques dans les deux cas c’est à dire pour recevoir un ministère ou pour en être dépouillé. Mais compter qu’on peut de son propre gré aussi déposer un ministère qu’on a reçu.
Autre nuance : dans l’église personne ne peut se donner un ministère, on doit nécessairement le recevoir d’un autre. Les formes canoniques peuvent être très compliquées mais on le reçoit quand même. La réception est faite aussi dans l’église. Cela peut venir de l’Esprit saint via l’église; cela peut prendre la forme d’une élection car l’Esprit saint utilise les moyens humains disponibles au sein d’une communauté de foi ou d’une structure.
S’il y a d’autres clarifications à faire les questions les solliciteront.
« Auriez- vous la bonté de me donner une explication plus large concernant l’imposition des mains de l’évêque et la finalité de sa dernière prière tout de suite après l’ imposition? »
Il faudrait auparavant préciser de quelle célébration tu parles. Sinon la réponse ne peut pas être précise.
Mais je commence quand même par dire que l’imposition des mains est très ancienne et ne vient pas de la tradition catholique mais remonte à la tradition juive pour ne pas dire plus. C’est à la fois recevoir une puissance et s’y soumettre de plein gré. L’imposition des mains est pratiquée dans les structures ouvertes aussi bien que dans des structures fermées. Elle est souvent un mode de transmission de pouvoir sacré. Le terme technique que l’église emploie pour en s’appelle cheiritonie ou chéritonie. Le mot vient directement du grec car cheiria veut dire main.
J’attends les précisions sur la question pour aller plus loin.
Bon dimanche et bonne célébration à tous sans oublier d’avoir une bonne semaine si vous le pouvez.
« Quelle est la position de l’église catholique sur la doctrine le salut est personnel ?
Comment comprendre le concordat de 1860 aujourd’hui ? Est-ce qu’on doit parler de concordat de 1860 ou de 1983? Merci »
Ici nous sommes en présence d’une question articulée dans deux perspectives selon que l’on la fin ou les moyens.
En effet pour le salut la finalité est à la fois individuelle et collective mais les moyens sont toujours communautaires et solidaires. Saint Augustin résume cela de manière magistrale: Dieu nous a créés sans nous, il ne nous sauvera pas sans nous. Explicitons.
Le salut s’adresse à chacun par grâce de la rédemption mais avant la chute le salut était semble-t-il naturel. Après la chute le salut devient surnaturel. Après la chute vient la rédemption accomplie dans l’incarnation.
Or l’incarnation est un acte communautaire de la Trinité avec la collaboration indispensable de l’humanité. Et donc pour sauver un seul être humain il faut la Trinité et l’humanité ensemble. Résultat un seul est sauvé mais par beaucoup ensemble. Voilà le fond.
Transposons : chacun est libre devant le salut et chacun choisit pour soi-même. Mais cette liberté et ces choix sont mis en fonction dans la communauté humaine. Résultat encore une fois: on ne va pas au ciel tout seul même si on en jouira pour soi. Le plus petit acte que nous posons engage l’autre ou les autres. Y compris le fait de manger, de boire, de s’habiller ou même de prier. C’est l’expérience quotidienne. On a beau vouloir se désintéresser des autres, ils concourent d’une manière ou d’une autre à notre salut dont nous sommes le bénéficiaire individuel.
En conclusion Dieu sauvé chacun parce qu’il appelle chacun par son nom mais les moyens qu’il met en œuvre pour cela engage le tout. C’est cela la responsabilité de l’église. C’est elle qui est l’instrument du salut de l’humanité. Or l’église de Jésus-Christ englobe invisiblement l’humanité entière même visiblement on y voit que les baptisés.
Un conseil pratique : faites toujours quelque chose de bon pour quelqu’un et cela vous sera revalu. Voir Mt 25,31-46. C’est la plus belle illustration de tout ce que je viens d’expliquer. La loi du salut c’est la charité.
Comment comprendre le concordat aujourd’hui ? Mais il n’y a pas à le comprendre aujourd’hui. Il y a à l’appliquer ou à le rejeter. Mais la nature d’un concordat est telle qu’on en sort pas seul. Précisons que Haïti n’est pas le seul pays avec concordat. Depuis le 19e siècle jusqu’à aujourd’hui nous avons dès concordats entre l’église et l’état. C’est une sorte de concordat que le pape François à négocier il y a moins de 5 ans avec la Chine. Il y en a un avec les USA, avec la France, avec l’Espagne, avec l’Italie etc.
Donc la première chose le concordat est un document législatif liant deux puissances sur la gestion de la religion dans un état.
Cela est-il nécessaire ?
C’est souvent indispensable pour la survie de plusieurs minorités dans certains pays où les minorités religieuses sont menacées ou persécutées. C’est particulièrement le cas en Asie et en Afrique avec les religions asiatiques et l’islam. Ce n’est pas un jugement c’est un constat. Alors un concordat peut dire que la religion fait partie des droits humains fondamentaux à protéger et voici comment cela est possible.
Dans notre cas Haïtien quid? On a eu un amendement du concordat en 1983 parce que tel qu’il était il y avait des articles qui étaient en contradiction avec le concile Vatican II. Donc l’amendement était nécessaire.
Qui est gagnant dans le concordat actuellement ? L’état haïtien car c’est lui qui en bénéficie parce qu’il est un état failli. Si l’état haïtien peut faire une révolution pour donner à manger à sa population, de la santé, de l’éducation, alors le concordat peut lui devenir d’aucune utilité.
Pour l’église le concordat peut être utile si l’église et le christianisme étaient une minorité en Haïti. Mais ce n’est pas le cas.
Ici j’ai considéré les aspects non techniques de la question. Je n’ai pas traité la chose de manière canonique. P. Gabriel Blot fit une thèse de doctorat sur le concordat de 1860. Vous pouvez vérifier.
« Quelle relation y a-t-il entre l’œuvre de la création et celle de la rédemption? Merci »
C’est le même Dieu qu’il crée et qui sauve avec la différence que pour Dieu il n’y avait aucune nécessité de créer mais qu’il y a une nécessité de sauver. C’est comme faire un enfant. On n’avait pas obligation d’en avoir mais une fois qu’on en a on doit en prendre soin et les conduire à leur accomplissement. Donc Dieu devient encore plus responsable de nous à partir du moment où le salut était perdu pour nous. La rédemption c’est le salut rattrapé grâce à la générosité immense du créateur. Et comme déjà dit cela engage toute la trinité et toute l’humanité par l’intermédiaire de l’église.
Aujourd’hui l’œuvre de la rédemption est confiée à l’église par le Fils à qui le Père a remis tout le jugement.
« Comment prêcher oubien évangéliser? »
La question est vaste et je ne sais pas dans quelle direction il faut aller. Si on prend la question dans le général pour l’église catholique il y a directoire de la prédication élaboré sous le pontificat de Benoît XVI et publié par le pape François. C’est à l’intention du clergé. Mais avant cela l’église a toujours dit comment le faire. Dans Evangelii gaudium en 2013 le pape François était revenu sur le sujet.
Et pour les fidèles comment prêcher ? De fait il y a une prédication possible des fidèles laïcs. Il s’agit de savoir où et quand les laïcs peuvent prêcher.
Ce que je viens de dire vaut surtout pour les Catholiques et les Orthodoxes. Cela ne vaut pas pour les Protestants qui en général n’ont pas le sacrement de l’ordre.
Les autres religions monothéistes ou non ont aussi une manière d’aborder cette question.
Une simple précision : l’église catholique ne fait pas et ne doit pas faire du prosélytisme. La prédication ne doit pas servir à cela.
Évangéliser est autre chose que prêcher. L’obligation de l’évangélisation incombe à tous les baptisés sans exception et sans distinction. Il s’agit d’annoncer à temps et à contretemps Jésus Christ comme l’unique sauveur du genre humain afin que tous parviennent au salut. C’est cela l’évangélisation. En 1983 on parlait de Nouvelle évangélisation. Aujourd’hui on parle de nouvelle étape d’évangélisation avec le pape François. Et depuis le pape Benoît il y a une commission pontificale pour la Nouvelle évangélisation qui est devenue récemment un dicastère.
« J’aimerais savoir aussi est-ce qu’il y a une différence entre le rite de la communion et le chant de communion. Quand exactement on doit commencer et finir avec ce chant. Je vois parfois il y a plusieurs chants de communion. Que dit l’Église sur ce point. Enfin, comment choisir un chant de communion? Quels sont les différents critères à respecter? J’aimerais avoir aussi une idée sur quand on doit communier sur deux espèces.
Merci »
Dans la liturgie de la messe le rite de communion communion le Pater et finit avec l’action de grâce. Mais la préparation immédiate à la communion c’est le rite de l’Agnus Dei qui la fait.
La réception de la communion se fait en deux étapes différentes. La première étape est réservée au célébrant et la seconde aux fidèles laïcs. La communion du célébrant est obligatoire pour la finalité du sacrement et peut remplacer celle des laïcs. La communion des laïcs n’est pas facultative mais n’est pas indispensable. Ainsi la communion des laïcs peut être déplacée aussi après la fin de la célébration.
Normalement la communion se fait sous les deux espèces. C’est la communion sous une seule espèce qui est l’exception. Cependant dans nos assemblées de plusieurs centaines ou de plusieurs de fidèles, il peut être très difficile de pratiquer la communion sous les deux espèces. Voilà pourquoi on en est venu à faire de l’exception la règle. Et la théologie a accompagné cette pratique car elle établit que communion sous une seule espèce c’est communier vraiment et totalement. On peut le faire soit au corps seul, soit au sang seul.
Pour les personnes qui sont allergiques au gluten, elles peuvent communier au sang seul, donc à la coupe.
Cependant la communion à la coupe a toujours été un problème depuis le Moyen âge. C’est ainsi qu’on pouvait le faire soit par intinction soit à la coupe directement, soit avec une cuillère. Aujourd’hui on comprend toutes les difficultés pratiques de ces solutions. Voilà pourquoi l’exception est devenue la règle.
Dans les petites assemblées on peut donner la communion sous les deux espèces et c’est ce que je fais moi-même à mes célébrations à l’Oratoire de NDPS. Dans tous les cas il faut prendre les précautions d’hygiène.
La communion finit avec l’ablution des vases par le célébrant ou par un autre ministre qui a le droit de le faire. À ce moment aussi prend fin le chant de communion. Ce chant accompagne la distribution de la communion. S’il n’y a pas de distribution on peut omettre ce chant et le remplacer par l’antienne de la communion qui se trouve dans le missel et qu’on peut réciter ensemble dans l’assemblée sous la conduite du célébrant ou d’un autre ministre.
La pratique de la prière d’une formule de communion dite spirituelle est presque une anomalie. C’est peut-être parce qu’on n’a pas compris le sacrement qui explique qu’on puisse se mettre en tête qu’il y a une communion spirituelle quand l’eucharistie sort d’un dernier repas, d’une dernière cène. À quelqu’un qui a fin peut-on proposer une communion spirituelle ? Or la communion achève le sacrement. C’est pourquoi le pape François est très attentif à la communion des fidèles et a dit des choses importantes sur ce point.
Pour le chant de communion il fait partie des quatre chants qui existent dans la messe à savoir le chant d’entrée, le chant d’offertoire, le chant de communion et le chant de sortie. L’action de grâce n’est pas un chant mais un moment dont le contenu est le silence. Lequel silence peut être préfacé ou suivi d’un chant. Mais ce chant n’est nullement obligatoire. Il doit être même exceptionnel.
Le chant de communion se base sur l’évangile du jour. Si ce chant n’existe pas on peut prendre un chant dit de communion qui existe dans les répertoires liturgiques dans les églises où la liturgie est vraiment bien ordonnée. Même chez nous où ce n’est pas le cas, où on n’a point de répertoire, il existe quand même des chants de communion qui sont corrects en français et en créole.
Que je le redise pour la ènième fois: un chant n’entre pas dans la liturgie parce que quelqu’un l’a composé mais parce qu’il a été admis au répertoire liturgique de l’église ou d’un diocèse après avoir subi avec succès les examens techniques. Ainsi pour qu’un chant entre dans le répertoire l’autorité compétente, par exemple une commission épiscopale ou diocésaine de liturgie, doit s’assurer que ce chant est théologiquement sans erreur doctrinale, que la musique soit de la musique sacrée, que le rite est respecté, que le rythme est en correspondance avec le rite et les paroles du chant. Après cet examen méticuleux un chant entre dans le répertoire qui établit du même coup où il peut être utilisé dans le rituel de la messe.
Alors vous tous qui savez ces informations, c’est aussi à vous d’aider à avoir des célébrations plus conformes aux normes de l’église. De la même manière qu’on fait tout au petit bonheur dans le pays en Haïti, on a tendance à faire de même dans l’église. C’est à vous de protéger l’église afin qu’elle ne devienne point comme Haïti. Quand vous le savez vous n’êtes plus ignorants sur la matière.
« Mgr à la lumière de cette belle considération, est-ce qu’on peut avoir un exemple de chant ou album? »
Voici comment la chose se présente : Joseph Augustin après le concile Vatican II avait continué son travail de Samba. Grâce à lui nous avons un ordinaire de la messe en créole c’est à dire cinq pièces d’une même coulée et dans une unité théologique, liturgique et musicale. Selon la discipline de l’église ces cinq pièces doivent former une unité de mouvement c’est pourquoi elles ne sont pas des pièces détachées. Ces pièces sont : Kyrie, Gloria, Credo, Sanctus, Agnus Dei.
Lorsqu’on chante une messe cela veut dire qu’on prend la composition d’un musicien ou d’un liturgiste qui compose ces cinq pièces ensemble. Sans quoi il n’y a pas de messe.
Vous comprenez qu’il est impossible d’avoir une messe où l’on a un Kyrie en français, un Gloria en créole, un Agnus Dei en latin. C’est tout simplement un galimatias.
Notre malheur vient du fait que les Sambas n’ont jamais composé de messe après et à la suite de Joseph Augustin. C’est pourquoi on a une liturgie sans répertoire. C’est la desolation car nous faisons de la liturgie en dehors des normes et comme des personnes ou un peuple qui ne savent pas lire.
Un autre exemple c’est avec Mgr.Colimon. Grâce à lui on a presque un graduel au complet. C’est à dire les psaumes responsoriaux en créole. On peut les trouver éparpillés dans le livre « Nap regle tout bagay an chantan ». Tout comme c’est dans ce livre qu’on trouve l’Ordinaire de la messe en créole de Joseph Augustin. Après cela on n’a absolument rien dans la liturgie de l’église en Haïti comme construit et conforme à ce que le Vatican exige de toutes les églises locales à travers le monde.
La première chose il faudrait que les Sambas commencent par composer des Ordinaires et non des pièces détachées qui ne sont nullement utilisables et qui expliquent l’indigence et la pauvreté intellectuelle et spirituelle de l’église locale en Haïti. Et ensuite que la commission épiscopale de liturgie fasse son travail de régulation. Ce qui suppose qu’on ait des compétences de part et d’autres.
Mais la liturgie n’intéresse pas.
Quant à l’unité linguistique de l’ordinaire le seul écart possible est la possibilité de garder le Kyrie eleison dans sa langue originelle qui le grec. C’est d’ailleurs pourquoi on l’a mis ainsi dans le missel sans le traduire. Dans toutes les liturgies de la terre on chante simplement Kyrie eleison. Cette petite pièce qui date du 3ème siècle relie l’église et les églises avec la grande tradition pérenne de l’Orient et de l’Occident avant et au delà des schismes. L’unité est un grand trésor, il faut savoir le préserver.
« Quand on dit le royaume de Dieu est parmi nous ? Puis-je avoir une explication ? Je veux faire référence entre l’apocalypse et ce qu’on dit dans ce texte. »
L’expression royaume de Dieu ou des cieux est propre à Matthieu. On dit royaume des cieux par déférence car on ne prononce pas le nom de Dieu.
Est parmi nous ? Le royaume serait donc quelque chose de concret. Or personne ne connaît les contours de ce royaume. Mais une chose peut être là présente sans être visible. Si l’Esprit est quelque part, il n’est pas visible pour autant.
Mais si le Christ lui-même est le royaume sans qu’on le sache alors tout s’éclaire.
Le royaume est là en marche partout où se trouve Jésus Christ. C’est lui le royaume. Mais est-ce possible ? En tout lui-même l’a dit à maintes reprises. On pensait que le royaume était une chose. On découvre que c’est une personne qui vit avec nous. Comme un grand savant qui serait au milieu de nous sans qu’on le sache.
« Est-ce que l’ Apôtre Paul n’a pas défini le sens du Royaume? Est-ce que notre manière d’être ou d’agir ne rend pas visible le Royaume?
Si le Règne de Dieu veut dire le Royaume de Dieu, je vais recopier ce texte:
« Car le Règne de Dieu n’est pas affaire de nourriture ou de boisson, il est justice, paix et joie dans l’Esprit Saint »(Rm14,17).
Le Royaume de Dieu consiste à faire le bien. Je pense que le Royaume pourrait être déjà visible aux yeux de ceux qui pratiquent les commandements de Dieu et dans la vie de ceux qui ont conscience que le Christ habite en eux. »
Tu as raison règne et royaume s’équivalent dans la théologie aujourd’hui et même on préfère le mot règne à celui de royaume.
Mais il se pose une question de méthode d’exégèse sur l’ensemble de cette question aussi. En principe on ne laisse pas une parole de Jésus pour aller vers une autre référence du NT. On fait l’inverse. Voilà pourquoi on a toujours tendance à considérer la voix de Jésus lui-même quand dans l’évangile c’est lui qui prend la parole.
Mais il y a un second point théorique et théologique: la question du royaume ou règne est une spécialité des évangiles faisant suite à la prédication de la conversion de Jean Baptiste. Jésus aurait prêché le royaume après l’échec ou la mort de Jean Baptiste. Et c’est en ce sens même que ce Royaume tient tellement de place dans la prédication de Jésus comme relai entre sa vie terrestre et sa vie après sa résurrection. C’est surtout pourquoi on a compris qu’il était le Royaume lui-même. Ce qui concorde bien avec la théologie des attributs divins qui sont l’essence et la substance de Dieu même. Ainsi partout où se trouve Dieu il est avec tout ce qu’il est. Or comme il est le seul dont l’essence coïncide avec l’existence, ce qu’il est doit être compris par nous comme ce qu’il a.
Je n’avais pas voulu aller si loin dans la première ébauche de réponse que je donnais sur le royaume. S’il y a d’autres clarifications qui sont nécessaires et que je serai en mesure de donner, je le ferai.
Merci beaucoup.
« Les baptisés ont-ils besoin de se convertir? Merci »
Depuis le 16ème siècle avec Luther on connaît le refrain : ecclesia semper reformanda qui se traduit par l’église est toujours en train de se convertir. On ne termine donc jamais une entreprise de conversion personnelle. Selon saint Augustin la conversion est conversio ad Deum, c’est à dire se tourner vers Dieu c’est donc surtout le baptisé qui se tourne vers Dieu Par sa conversion.
Je pense que le temps vient où nous pouvons commencer par étudier la prière eucharistique. Cela ne doit pas faire peur. Alors j’attends vos questions pour commencer.
La prière eucharistique est ce bloc ou corpus qui débute avec la préface et s’achève avec le Par lui et en lui. Si vous vous sentez asse courageux pour pénétrer dans cette immense forêt, je serai là pour vous empêcher de trop vous égarer.
« Pourquoi la prière Eucharistique est-elle le centre et le sommet de toute la célébration? Merci »
Cette question ne se rapporte pas à l’action mais à la célébration. Il y a donc deux choses l’action devenue action de grâce et la célébration faite de plusieurs actions y compris de l’action de grâce. La prière eucharistique est le sommet de quelle action ? C’est une question très difficile à répondre.
Commençons par nous demander si la prière eucharistique est prière ou action. Quand nous prions est-ce la même chose qu’agir ? Nous savons qu’il y eut l’action de Jésus lors de la dernière cène. Cette action est double: d’abord faire la cène et ensuite transformer cette cène en son corps et son sang. Mais les deux actions ne sont pas identiques.
Donc la première chose que je voulais clarifier c’est cette double action du Christ qui est devenue l’héritage de l’église. Mais comment celle-ci peut-elle réaliser cette double action ? Il semble que matériellement ce n’est pas possible. Voilà pourquoi cette double action de Jésus Christ est devenue un sacrement. Je pense avoir répété assez souvent que ce sacrement qui a eu dans l’histoire près d’une vingtaine de noms n’est jusqu’à présent pas bien nommé. Le terme retenu Eucharistie n’a rapport qu’à une partie de la célébration et à toutes les actions faites dans la célébration.
L’expression prière eucharistique hérité de ce défaut ou déficit dans la nomination. Maintenant cette deuxième clarification faite je vais tenter une définition de la prière eucharistique dont je viens de dire qu’elle est aussi mal nommée que l’ensemble du sacrement.
La prière eucharistique est l’application des faits et gestes de Jésus Christ lors de la dernière cène à transformer les éléments matériels en corps et sang du Seigneur avec le concours ou la puissance de l’Esprit Saint pour en faire un sacrement.
Cette définition est une tentative. J’avoue qu’elle est lourde. Mais il faut bien comprendre que tout ce que l’église peut faire c’est de les transformer en sacrement. La prière eucharistique est l’acte opératoire de ce mystère.
Cette prière est dans la deuxième partie de la célébration de cet ensemble que nous nommons Eucharistie. Alors l’ensemble de la célébration a-t-elle besoin de toute la première partie dite célébration de la Parole ? Si oui pourquoi faire ? Je ne suis pas compétent pour y répondre. Mais je peux donner quelques informations factuelles.
Dans la prière eucharistique nous avons
1) la préface
2) le sanctus
3) l’épiclèse
4) la prière consecratoire
5) l’anamnèse
6) les intercessions
7)la doxologie
Il se pourrait que j’oublie des éléments car le classement des actions est fait de mémoire sans tenir compte de la diversité des prières eucharistiques.
Pour continuer avec les informations factuelles aujourd’hui nous avons 13 prières eucharistiques dans le rite romain ou pour être plus clair dans le missel romain. Je les cite:
4 qui sont numérotées de 1 à 4. La première est appelée canon romain.
Ensuite il y a 4 prières eucharistiques pour circonstances particulières. Chacune a un titre. Le premier est Jésus modèle de charité. Je ne cite pas les autres titres.
Il y a trois prières eucharistiques pour Assemblées d’enfants. (La nouvelle traduction du missel ne les pas encore traduites). Il y a 2 prières eucharistiques pour la réconciliation.
D’où le nombre 13. Mais il y a une quatorzième c’est la prière eucharistique pour les mariages qui se trouve uniquement dans les rituels de mariage.
Dans les informations factuelles une chose semble être oubliée c’est la communion. En effet on pourrait se demander : à quoi bon un repas s’il n’y a pas de convives ? Mais la communion qui achève l’action eucharistique (c’est la première fois que j’emploie ici cette expression) est extérieure à la prière eucharistique. Car la communion est devenue une partie de la célébration.
Comme j’ai dit ce sont les informations factuelles. Nous devons entrer dans les détails de tout cela. Je m’efforcerai de le faire autant que j’en serai capable. Vos questions pourront venir agrémenter et compléter mes faibles lumières. Ainsi je me suis servi de la première question pour initier le parcours. Je réponds aux autres questions tout en gardant à l’esprit les informations factuelles et le nombre de prières eucharistiques. Si je m’en écarte, je vous prie de me rappeler à l’ordre gentiment.
« La prière eucharistique est elle purement chrétienne ou a t elle une influence juive? Merci »
Ici les choses sont compliquées. J’ai dit que nous avons une première prière eucharistique écrite qui date du 3ème siècle. Il s’agit de savoir sur quel modèle les prières eucharistiques ont été composées. Et c’est là que les spécialistes ont logé les comparaisons avec la liturgie juive et spécialement du Seder. Si vous n’avez aucune information sur la liturgie juive d’hier et d’aujourd’hui mieux vaut ne point s’aventurer dans cette forêt. Moi je ne maîtrise pas bien les informations élémentaires sur le judaïsme du temps de Jésus. Mais les spécialistes nous disent que les comparaisons sont acceptables et recevables.
Mais il y aurait une question à résoudre au préalable : la dernière cène fut-elle un repas pascal ou non? Jusqu’à présent les spécialistes ne sont pas d’accord entre eux sur une réponse unique à cette question. Jésus a bien dit qu’il voulait manger la Pâque avec ses disciples mais les 4 récits de l’institution des 3 évangiles synoptiques et celui de Paul en 1co 11 ne permettent pas de conclure qu’il y avait un agneau pascal au cours du dernier repas. Or en dehors de cette certitude il est difficile de savoir quel modèle de prière Jésus a utilisé. Vous voyez que ce n’est pas facile.
Souhaitez-vous que nous étudions ensemble la prière eucharistique selon le plan en 7 points que j’ai énumérés ? Faites-moi savoir. Sinon je ferai selon la majorité des participants sur le groupe.
« Comment nous laics pouvons étudier la prière eucharistique. Pourriez -vous m’ éclairer là-dessus ? Merci »
Les laïcs ont toujours étudié la prière eucharistique lorsqu’ils étudient la théologie sacramentaire. Mais il y a plusieurs sortes d’études possibles sur la prière eucharistique et aussi il y a plusieurs angles à considérer. L’aventure des prières eucharistiques a commencé au 3ème siècle quand nous en avons la prière qui est écrite. Il y en a beaucoup car chaque église ou diocèse pouvait avoir la sienne. C’est pourquoi j’ai précisé que nous en avons 13 dans le missel romain.
Mais un laïc peut aussi étudier les prières eucharistiques sur le plan de la spiritualité et en faire un objet de méditation. Les spécialistes privilégient deux angles: l’angle théologique et l’angle philologique.
Qu’est-ce que la préface ? Et pourquoi il y en a de si nombreuses ?
Du latin praefatio le préfixe prae signifie avant, pour et le verbe fari signifie dire, faire.
La préface est une introduction solennelle à l’action de grâce qui va se dérouler. Elle initie à entrer dans la louange ineffable et inédite.
La préface est donc le début de la prière eucharistique (désormais PE). Mais les liturgistes avaient discuté et discouru longuement pour savoir où et quand commencé la PE. On la faisait commencer avec l’offertoire au Moyen âge ou même avec l’épiclèse. Le consensus théologique et doctrinal s’établit que la préface.
Celle-ci commence avec un dialogue. Lequel dialogue semble nous venir du 2e siècle.
Quel est le rôle de ce dialogue ?
Le dialogue de la préface a pour charge de montrer qu’il s’agit d’une œuvre communautaire celle de l’action de grâce. Dans le dialogue le célébrant représente le ciel et l’assemblée la terre. Ce dialogue est comme une mise en scène de l’action eucharistique.
Après la dialogue qui sert d’introduction à la préface nous avons la préface proprement dite. Elle est divisée en 3 partie: les titres de louanges, le chant de la louange et la conclusion de la louange.
La préface est l’excellence de la louange par définition. Il est difficile de composer cette pièce car il faut un équilibre rare pour dire l’essentiel sans verser dans le verbiage théologique ni enfler le texte de propos ronflants.
La première partie et la troisième sont presque toujours invariables.
On dit toujours « Vraiment il est juste et bon de te rendre gloire, de t’offrir notre action de grâce toujours et en tout lieu par ton Fols Jésus Christ notre Seigneur ». La conclusion dit aussi toujours « c’est pourquoi avec les anges et tous les saints qui ne cessent de t’acclamer, Nous chantons l’hymne de ta gloire et sans fin nous proclamons ». Je cite de mémoire mais il y a peu de variations. La deuxième partie, le corps de la louange, met en état le mystère en célébration. Par exemple pour une prépa de la Vierge on dira que la maternité n’a pas altéré mais a consacré la virginité, etc.
Les préfaces sont nombreuses. Dans le missel on en a plus de 80.
Il y a deux types de préfaces les fixes et les mobiles. Les fixes font corps avec la PE comme pour le numéro 2 et le numéro 4.
On a des préfaces pour toutes les circonstances et toutes les messes. Ainsi pour les dimanches, pour les saints, pour les pasteurs, pour les martyrs, pour les défunts. Il y en a qui sont dites communes et qui peuvent utiliser le dimanche ou sur semaine.
Si vous avez des questions sur la préface n’hésitez pas. Et si je fais des omissions, prière de me les rappeler.
« Vous dites qu’il y a plus de 80 préfaces. On peut utiliser plusieurs d’entre eux pour une même célébration ? Merci. »
« Merci Mgr pour ces multiples explications précises nous permettant de mieux comprendre notre religion Mgr! Pourriez -vous m’expliquer pourquoi est ce qu’ on n’ utilise pas les mêmes préfaces dans toutes les occasions ou bien dans toutes les messes solennelles? Merci »
J’embrasse les questions posées dans un seul regard pour y répondre.comme précisé il y a deux types de préfaces les fixes et les mobiles.
Les fixes sont soudées à la PE et il n’y aurait pas grand intérêt à faire la séparation pour en briser l’unité. C’est au prêtre de respecter cette unité. Par exemple les canons 1 et 3 n’ont pas de préface. C’est plus facile de les utiliser à toutes les célébrations. Mais les autres PE ont chacune une préface propre c’est-à-dire qui fait corps à la PE.
Autrement dit les préfaces s’adaptent plus facilement au mystère du jour en célébration que la PE elle-même. Par exemple dans le missel romain on a deux préfaces pour les messes en l’honneur de Vierge Marie, deux pour les fêtes ou solennités des Apôtres, cinq pour les messes des défunts, une pour les Pasteurs, une pour les Saints, sept pour les messes dominicales. Il y a des préfaces dites communes qui pourraient être utilisées et les dimanches et sur semaine. Mais surtout il ne faut pas oublier qu’il y a des préfaces propres pour chaque temps fort par exemple pour Avent, Noël, Épiphanie, Carême, Pâques. Il y a aussi certaines fêtes de saint qui ont une préface propre aussi par exemple saint Jean Baptiste.
Alors maintenant vous pouvez commencer par comprendre que la préface est une courte hymne qui vient avant la PE et qu’on compose à volonté moyennant qu’on en a la science. Mais un prêtre, un évêque ne peut décider de composer une préface qu’il va utiliser dans une messe qu’il va célébrer. C’est lè Dicastère pour le Culte divin et la Discipline des Sacrements qui régule cela. Ce n’est pas l’évêque ou la conférence des évêques. Pourtant en principe ceux-ci peuvent proposer des préfaces et même des PE. Par exemple dans les années 1970 la Suisse avait proposé des PE. Il y en a aujourd’hui qui sont dans le missel romain.
Par exemple je pourrais écrire une préface et une PE, alors je dois les envoyer à la CONALI qui est la commission épiscopale de liturgie qui doit faire un premier examen et décider si elle va les envoyer au Dicastère compétent au Vatican qui la seule instance à décider après l’approbation du pape.
Je dis plus : si la CEF décide de faire ou de composer une messe complète pour la Nôtre Dame du Perpétuel Secours qui est la patronne D’Haiti, elle doit faire ce que je viens de dire. Et après les approbations du Vatican on pourra les utiliser en Haïti. Mais cela peut prendre plus de 10 ans car l’ex processus de corrections sont longues et engagent plusieurs spécialistes pas seulement dans la liturgie et la théologie.
Ainsi de même qu’on utilise une seule PE dans une célébration on utilise une seule préface aussi.
A ne pas oublier que quand le prêtre prépare la messe préface et PE font partie de la préparation aussi.
Dans le missel il y a des préfaces qui sont notées musicalement; si le célébrant connaît la musique il doit répéter avant de venir cantiller dans la célébration. Car la préface et la PE sont cantillées et non chantées.
Ainsi ce petit bijou de poème qu’est l’hymne que nous nommons préface est là pour introduire au mystère ineffable que la PE va développer dans la messe. C’est comme pour nous autres nous savons qu’il y a des tenues appropriées à chaque occasion et événements. Et bien la préface est comme cela. Et plus que cela.
Faites l’expérience prenez un missel romain ou même un missel des fidèles et allez à la partie où se trouvent les préfaces car elles sont groupées ensemble et analysez les et vous verrez que l’introduction et la conclusion sont presque toujours stables avec des variations sans importance. Mais le cœur de la préface c’est là que se fait la différence avec une autre préface.
Toutes les préfaces commencent avec « Vraiment il est juste et bon …»
Et toutes finissent avec « C’est pourquoi avec les anges…. ». Le milieu où le cœur peut commencer avec un Oui ou un Nous ou même Dans le mystère….
Je vous pose la question maintenant : quelle doit être l’attitude des autres fidèles (y compris les concélébrants) pendant que le célébrant principal dit ou cantille la préface ?
« Un grand bonsoir et je vous remercie pour les réponses. Mgr , vous venez de dire qu’il y a des préfaces propres pour les temps forts, et là vous faites mention de l’Épiphanie comme temps fort. Alors j’aimerais avoir certaines explications s’il vous plaît. Merci. »
L’épiphanie fait partie du temps de Noël qui est un des quatre temps forts de l’année liturgique. Il faut savoir aussi que l’épiphanie a longtemps coïncidé avec la Noël dans les églises d’orient. Il en ainsi jusqu’à présent pour les Orthodoxes et d’autres églises dites acéphales.
Mais ce n’était qu’un exemple. On a aussi une préface propre pour le baptême du Seigneur qui clôture le temps de Noël. Un autre exemple éclairant: on a des préfaces pour les dimanches de carême mais pour le dimanche où on lit l’évangile de la samaritaine on a une préface propre. On a une préface propre pour la transfiguration tout comme une pour l’Ascension, l’Immaculée conception ou l’Assomption. À la rigueur on pourrait en avoir une pour chaque fête.
N’oubliez pas qu’à côté du missel romain il y a des missels particuliers pour les grands ordres religieux. Là encore on peut tomber sur des préfaces qui ne sont pas en circulation dans le missel romain mais qui néanmoins ont été dûment approuvées par l’autorité compétente.
Certes pendant la cantillation de la préface ou quand on la dit les fidèles restent en silence. Mais c’est mieux encore qu’ils soient en méditation pour entrer dans le mystère qui se déploie sous ses yeux par le soin de leurs oreilles. Mais ce silence et cette méditation vont bientôt éclater dans l’hymne du Sanctus qui constitue un autre ineffable bijou dans la liturgie de la messe. C’est la deuxième intervention de l’assemblée. Il en reste deux autres dans la PE.
La préface est une porte qui ouvre sur le sanctus.
Dans la pratique courante pendant la préface la chorale et les musiciens font des ajustements nuisibles qui dérangent tout le monde. On dirait qu’ils sont sur une autre planète ou bien qu’il y a une liturgie parallèle qui se célèbre. Alors je vous dis: prenez garde.
Êtes-vous prêts pour le Sanctus ou dois-je encore attendre d’autres réactions? De toute façon on n’est pas pressé. Le plus important c’est que vous comprenez bien et que vous n’hésitiez point à changer de comportement liturgique pour devenir meilleurs avec la communauté à laquelle vous appartenez.
SANCTUS
J’attendais le mot pour entamer la suite.
D’abord le sanctus n’est pas un chant mais un hymne issue de deux pièces ; une de l’ancien Testament et l’autre du nouveau Testament. La première partie vient de la vocation du prophète Isaïe probablement dans le temple de Jérusalem (Is 6) et la deuxième partie de l’évangile de saint Mt acclamant le Christ comme Fils de David (Mt21). Voilà les deux pièces.
Quand ces deux morceaux ont-ils été réunis ou du moins joints pour donner et former un élément nouveau ? Comment pouvait-il être automatique qu’une tradition les unisse et dans quel but? C’est une réponse que nous n’avons pas. Mais dès le 2ème siècle le Sanctus semble exister dans la liturgie de l’église. C’est qui en fait un des éléments les plus anciens.
Identité.
J’ai dit que le sanctus est une hymne. En fait il s’agit de deux morceaux d’acclimatation. La première acclamation proclame la sainteté ineffable de Dieu par ce qu’on appelle la tris-agion.
Ce dernier mot vient du grec. Tria= trois et agios= saint. La trisagion c’est la proclamation de la triple sainteté de Dieu. Mais Dieu peut-il avoir en lui autre chose que Lui-même ? Et une chose comme la sainteté qui est une perfection est-elle multipliable? Nous sommes ici en présence du langage de majesté. Ce n’est pas la sainteté de Dieu qui est à multiplier dans le sens qu’elle pourrait s’accroître mais le fait que la sainteté et Dieu c’est une et même chose. Que le prophète perdait un la parole en répétant la même chose faute de Mieux. Donc à la place du mutisme le prophète trouve moyen de se répéter et sa répétition devient une acclamation.
Le deuxième élément est vraiment une acclamation de la foule accueillant Jésus pour accompagner son entrée à Jérusalem. Ce qui va devenir notre célébration des Rameaux dont j’ai déjà souligné qu’elle est différente du Dimanche de la passion que c’est parce que la translation est impossible que l’église célèbre deux dimanches tous les deux intransferables en un.
Alors les deux acclamation mises bout à bout donne le Sanctus et lu ensemble cela forme l’hymne dont nous parlons.
A ne pas oublier qu’une hymne est comme on dit en créole un Ochan. C’est à dire un poème à la gloire de quelqu’un afin de le porter aux nues. Le nom cette prouesse langagière s’appelle apothéose. Une hymne est une tentative d’apothéose. Mais l’apothéose est valable seulement dans le paganisme. En régime chrétien cela n’a point de sens. Alors nous prenons le mot sans la chose pour éviter de la confusion et de la fausse doctrine. Voilà pour l’identité du morceau.
Il nous reste à étudier sa place dans la liturgie et sa signification et son utilisation comme chant dans la célébration. Ce qui se fera demain si vous serez prêts.
D’abord il semble que le sanctus soit la pièce qui contient le plus de références aux textes bibliques parmi les les hymnes et les acclamations chantées. Les deux références principales de l’AT et du NT n’épuisent pas la source biblique de ce petit texte.
Cette hymne est-elle bien située, bien placée dans la messe? Ne serait-il pas possible de la placer ailleurs qu’elle ne se trouve? D’abord la 2ème partie du sanctus le benedictus était utilisé au moment de la communion. Mais depuis le 3ème le texte sert d’introduction au canon. Nous en avons une preuve éloignée dans les textes des canons de l’antiquité chrétienne.
Donc le sanctus est vraiment le chant de la participation du peuple de Dieu à la liturgie céleste. C’est le chant qui ravit jusqu’à l’extase. C’est l’anticipation de notre propre gloire dans la majesté divine. C’est la continuation du dialogue commencé avec la préface. Le livre de l’apocalypse témoigne de cela aussi. Par sa première partie cette hymne fait le pont entre le christianisme et le judaïsme. Il semble même que la première partie est utilisée dans le judaïsme synagogale.
Il y a deux petits changements dans le texte du prophète Isaie. D’abord le mot Armée ( le Seigneur des armées) souvent remplacé par le mot Univers. C’est pourquoi nous disons saint saint saint le Seigneur Dieu de l’ Univers.
Ensuite on a ajouté le mot terre au texte de Isaie. Nous disons le ciel et la terre sont remplis de ta gloire. C’est un élargissement immense des perspectives.
Le sanctus nous fait chanter avec les chorales d’anges dans le ciel comme s’il y avait une liturgie unique et universelle entre le ciel et la terre.
Alors prière de retenir que le sanctus fait partie des cinq pièces homogènes de l’ordinaire de la messe. C’est l’avant dernier le dernier c’est l’agnus Dei. Alors on n’a pas à composer des textes de sanctus; le texte est déjà dans le missel. Ce qui est permis c’est de trouver de nouvelles mélodies selon la nature du texte.
Jusqu’à présent j’entends chanter comme Sanctus « trois fois saint le Seigneur Dieu de l’univers…. Ciel et terre passeront mes paroles ne passeront pas ». On n’a jamais vu pareille atrocité.
Dans un autre prétendu sanctus on est allé jusqu’à déformer le terme hosanna en Ozanae. C’est du n’importe quoi dans la liturgie de ce pays !
Je vous prierais vous autres d’éviter ces bêtises qui avilissent la liturgie de l’église et le peuple de Dieu.
Au 11ème siècle on avait pris l’habitude de se signer au benedictus, surtout le célébrant mais cet usage a disparu. Mais une fois le sanctus exécuté les fidèles sont priés de s’agenouiller pour entrer dans le profond mystère de la consécration avec le rite de l’institution. À la fin du sanctus les fidèles se taisent jusqu’à l’anamnèse.
Le sanctus est chanté en commun par le célébrant et les fidèles. Si on devait ne chanter qu’un seul cantique dans la messe, ce serait certainement le sanctus. Il est la porte d’entrée dans l’adoration silencieuse de la majesté divine.
On a même vu ou entendu un sanctus où l’on fait entrer « peuple d’Haïti et peuples étrangers » pour chanter sa sainteté. Cette ignorance chaotique torture la terre entière et pas seulement les liturgistes haïtiens. Depuis quand le nom D’Haiti figurait il dans la bible? La présentation générale du missel romain fait obligation à tout le peuple de chanter le sanctus ou du moins de le proclamer à haute voix.
Alors je pense que vous êtes fixés sur le sanctus. Si vous avez des questions, posez les avant de continuer l’aventure dans la PE.
« Merci Mgr pour ces explications précises. Par conséquent Mgr,on doit enlever dans le sanctus les noms :(peuples d’Haïti ; et peuples étrangers ) parce qu’ils ne sont pas bibliques? Comment l’église d’Haïti ou encore les responsables pourront éliminer cette pratique ? Merci. »
Le problème est plus simple encore. Il ne s’agit pas d’ajouter ou d’enlever. Il s’agit de savoir ce qu’on fait. Ce n’est pas Haïti ni les haïtiens qui ont inventé la messe ou la liturgie ou la musique sacrée.
Si vous envoyez votre enfant à l’école seriez-vous d’accord qu’on change son nom ou qu’on l’affuble de quolibets ? Voilà pourquoi je dis que c’est plus simple. Est-ce qu’on est obligé de déformer quelque chose pour l’utiliser ?
Prenons un autre exemple. Il y a plus de 8000 ans que les hommes construisent des villes. Mais une ville n’est pas un village, un faubourg ou un bourg. Mais quand une ville dégénère et quitte le plan et l’art de bâtir une ville on l’appelle bidonville.
Dans une ville qu’est-ce que signifie corridor avec des habitations dites maisons mais qui ne sont point des maisons. Peut-on avoir une ville où les maisons et les rues ne sont pas identifiées et identifiables, où l’on ne prévoit point les zones industrielles, les places publiques, où il y a une différence entre rue, avenue, boulevard, ruelle, impasse ?
Maintenant regardez si cet exemple fonctionne pour Haïti. Et pourtant chacun sait comment on fait une ville. D’où vient que nous ne sommes pas capables d’en faire une ? Une seule dans le pays? Mais nous pouvons tordre le mot ville pour continuer à l’utiliser pour les médiocrités que nous avons amoncelées.
Un dernier exemple. Qui nous force nous comme peuple à être malpropres? A décider de salir tous les espaces où nous vivons ? Qui nous force à vivre dans ce que nous appelons villes en Haï à côté des porcs et d’autres animaux à élever à la campagne ? Oui qui nous à force à être ainsi?
Est-ce que le sanctus est un problème pour les français ou les turcs ou les allemands ou les brésiliens ou les guadeloupéens ou les cubains ou les dominicains ou les grecs? Ces peuples sont-ils obligés d’ajouter le nom de leurs pays ou de leur ville dans un texte qu’ils n’ont point écrit et composé ?
Ou bien nous Haïtiens nous serions plus intelligents et savants que tous les chrétiens qui ont existé sur la terre depuis le 2ème siècle ? Tous ces chrétiens de tous les pays du monde se sont trompés jusqu’à ce que nous haïtiens nous leur montrons la lumière en leur disant: voici comment on fait un Kyrie un gloria un sanctus car vous n’avez pas su le faire depuis 17 ou 18 siècles qui sont passés.
La chose est-elle ainsi?
Réfléchissez et voyez si tous les autres se trompent et nous seuls qui sommes dans la vérité.